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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 5. 15-21

L’œuvre de Christ en nous, à l’égard du péché

2. La supériorité de la grâce

Après avoir montré, dans les versets qui précèdent, que le péché, contracté par le premier homme, touche toute l’humanité sans exception, l’apôtre va en développer les conséquences. Mais il ne le fait pas sans introduire d’abord ce qui est bien meilleur.

Les deux chefs de race, Adam et Christ : versets 15-17

On peut être surpris qu’après avoir mentionné la transgression d’Adam, Paul ajoute aussitôt : “qui est la figure de celui qui devait venir”. Ce n’est pas dans sa conduite qu’Adam préfigure Christ, bien au contraire : il est celui par qui le péché est entré dans le monde, alors que Christ “ôte le péché du monde” Jean 1. 29. Mais en tant que chef de l’espèce humaine dans la première création, Adam préfigure Christ qui est venu dans le monde, “le second homme” 1 Corinthiens 15. 47, pour être le chef de la nouvelle création.

L’analogie s’arrête là pour faire place au contraste. Adam engendra des fils après sa chute et leur a transmis le péché. Après sa parfaite victoire, Christ ressuscité a communiqué sa vie à ceux qui sont devenus “une nouvelle création” 2 Corinthiens 5. 17.

L’apôtre ne parle pas ici de la conduite de tout homme individuellement, mais de la condition qui découle pour un ensemble de personnes de l’action du chef de file à qui ils sont liés. Chacune des phrases des versets 15 à 19 établit un parallèle entre ces liens et fait ressortir le contraste entre les conséquences néfastes du péché et les bénédictions de la grâce :

  • verset 15 : “Par la faute d’un seul, plusieurs sont morts, beaucoup plutôt la grâce de Dieu et le don ont abondé envers plusieurs, par la grâce qui est d’un seul homme, Jésus Christ”. D’un côté, le courant qui prend sa source à la chute d’Adam répand le péché et la mort à toute l’humanité. De l’autre côté, le fleuve de la grâce coule avec abondance de la source de grâce en Dieu et déverse la bénédiction par Christ. Si Dieu n’aime pas punir, en revanche bénir est son délice. Maintenant il peut faire grâce, en justice, à cause de l’œuvre de Christ.
  • verset 16 : “Et n’en est-il pas du don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché ? Car le jugement vient d’un seul en condamnation, – mais le don de grâce, de plusieurs fautes, en justification”. D’un côté, le courant du péché part d’une seule faute et fait déferler jugement et condamnation sur toute l’humanité. De l’autre côté, le fleuve de la grâce couvre les fautes et produit le bien et la justice.
  • verset 17 : “Si, par la faute d’un seul, la mort a régné par un seul, beaucoup plutôt ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice, régneront-ils en vie par un seul, Jésus Christ”. Remarquons le contraste : le règne de la vie ne prend pas simplement la place de celui de la mort. Ce n’est pas la vie qui régnera, mais des personnes ayant la vie. Les croyants, revêtus de la robe de la justice divine, ne sont pas des sujets du royaume, mais ils régneront avec le roi, Jésus Christ.

La grande alternative de la grâce : versets 18, 19

Après avoir développé, dans la parenthèse des versets 13 à 17, les conséquences qui découlent d’Adam et de Christ pour leurs familles respectives, l’apôtre va maintenant montrer toute la supériorité de la grâce de Dieu en Christ.

Si la faute d’un seul homme a eu de si terribles conséquences sur toute l’humanité – et sur la création tout entière (8. 21, 22) – il convenait pour Dieu de faire triompher sa grâce. Par la seule désobéissance d’Adam au jardin d’Éden, tous les hommes sont sous la menace de la condamnation éternelle. Mais Dieu ne veut pas la mort du pécheur, car c’est un Dieu sauveur. Par un seul acte de justice accompli (l’œuvre de Christ à la croix), la possibilité d’être justifiés est offerte à tous les hommes.

Les conséquences de l’acte d’un seul sont “envers tous”. Pour le péché d’Adam, elles s’étendent effectivement à tous les hommes, car ils sont liés à lui par la naissance naturelle. La justice de Christ est offerte à tous, mais tous les hommes accepteront-ils cette offre ? Pour y avoir part, il faut être lié à Christ1 : “Car, comme par la désobéissance d’un seul homme, plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi aussi par l’obéissance d’un seul, plusieurs seront constitués justes”. Le terme “plusieurs” désigne ici l’ensemble de ceux qui sont en relation avec Adam ou Christ. Ceux qui croient le message de la grâce reçoivent la “justification de vie”. Notons ici cette expression remarquable qui réunit ces deux côtés de l’œuvre de Christ pour nous : la justification et la communication de la vie2. Non seulement nos péchés sont ôtés, mais nous avons reçu une vie nouvelle, divine et juste dans sa nature.

Le règne de la grâce surabondante : versets 20, 21

L’humanité, comme l’apôtre vient de le montrer, est divisée en deux familles dont le sort dépend de leurs chefs : Adam, pour la mort et Christ, pour la vie. À quoi servait-il donc de donner la loi au peuple juif ? L’homme religieux pourrait peut-être penser qu’en respectant cette loi, il peut échapper au sort de la famille d’Adam en devenant juste devant Dieu. Il en est tout autrement. Le péché, qui est entré dans le monde avant la loi, a montré son véritable caractère d’opposition et d’offense à Dieu par des “fautes” nombreuses, en désobéissance aux divins commandements, dès qu’ils ont été donnésGalates 3. 19. Mais “là où le péché abondait, la grâce a surabondé” ; Dieu a répondu d’une façon admirable au défi du péché. Le triomphe de la grâce surpasse en bénédictions toutes les terribles conséquences du péché :

  • à ce péché qui corrompait tout et conduisait à la mort – non seulement à la mort du corps, mais aussi au jugement éternel qui la suit – répond la grâce qui offre la vie éternelle ;
  • à tout homme, injuste et absolument incapable de se présenter devant Dieu, la grâce donne la justice divine ;
  • alors que l’obéissance parfaite à la loi n’aurait pu procurer que la vie terrestre, le croyant reçoit la vie éternelle, d’une tout autre nature, glorieuse et sans fin, dans la présence même de Dieu. Elle se réalise déjà sur la terre dans des relations personnelles vivantes avec Dieu et Jésus ChristJean 17. 3.

Alors que le péché domine toute la création et marque son pouvoir par la mort, la grâce règne par le moyen de la justice. Ce n’est pas la justice qui règne aujourd’hui. Elle le fera au jour du jugement. Malheur alors à tous ceux qui auront négligé ou méprisé la grâce de Dieu. Le temps de la grâce aura alors pris fin et Dieu maintiendra sa justice en jugeant les pécheurs.

Le règne souverain de la grâce en Christ a commencé à la croix, où il a donné sa mesure, en triomphant de tout ce qui s’opposait : le mondeJean 16. 33, le péchéHébreux 9. 26, la mort2 Timothée 1. 10, SatanHébreux 2. 14, les autoritésColossiens 2. 15. Il se poursuit maintenant :

  • victorieux du péché et de l’ennemi qui ne peut retenir captifs ceux qui croient en Jésus Christ ;
  • inlassable et persévérant, malgré l’indifférence et l’opposition qu’il rencontre ;
  • agissant en amour, pour s’élever au-dessus du mal ;
  • éduquant le croyant pour une vie de piété et de justiceTite 2. 12 ;
  • démontrant la puissance de Jésus Christ, fondement et sécurité éternelle de toutes les bénédictions de la grâce.

Quel triomphe que celui de la grâce de Dieu en Christ qui s’est élevée au-dessus de l’abondance du péché, non seulement pour arracher des hommes à sa puissance, mais pour les associer à Celui qui vit éternellement !

Notes

1Ce point fondamental a déjà été mis en évidence au chapitre 3 verset 22 “La justice de Dieu est manifestée… envers tous et sur tous ceux qui croient”.
2Voir sur ce rapprochement : 1 Jean 4. 9, 10. Dieu a envoyé son Fils dans le monde “afin que nous vivions par lui” et “pour être la propitiation pour nos péchés”.

Romains 5

15Mais n’en est-ila pas du don de grâce comme de la faute ? car si, par la faute d’un seul, plusieursb sont morts, beaucoup plutôt la grâce de Dieu et le don ont abondé envers plusieursb, par la grâce qui est d’un seul homme, Jésus Christ. 16Et n’en est-ila pas du don comme [de ce qui est arrivé] par un seul qui a péché ? car le jugement vientc d’un seul en condamnation, – mais le don de grâce, de plusieurs fautes, en justificationd. 17Car si, par la faute d’un seul, la mort a régné par un seul, beaucoup plutôt ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice, régneront-ils en vie par un seul, Jésus Christ) ; 18ainsi donc, comme par une seule faute [les conséquences de cette faute furent] envers tous les hommes en condamnation, ainsi aussi par une seule justicee [les conséquences de cette justice furent] envers tous les hommes en justification de vie. 19Car comme par la désobéissance d’un seul homme plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi aussi par l’obéissance d’un seul, plusieursb seront constitués justes. 20Or [la] loi est intervenue afin que la faute abonde ; mais là où le péché abondait, la grâce a surabondé, 21afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi aussi la grâce règne par [la] justice pour [la] vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur.

Notes

aou : il n’en est.
blitt. : les plusieurs, c.-à-d. la masse en relation avec la personne en question.
cc.-à-d. était fondé sur une seule chose ou un seul acte, ou en découlait.
djustification, ici : justice judiciaire (v. 18 : justice).
eici, il s’agit de la justice subsistante accomplie, qui répond à la seule faute.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)