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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 5. 12-14

L’œuvre de Christ en nous, à l’égard du péché

1. Le péché dans l’homme

La première grande division de l’épître se termine au verset 11 du chapitre 5. Jusqu’ici, l’apôtre a exposé ce que Dieu a fait pour nous par Christ pour ôter les péchés que nous avons commis.

Pour un croyant, converti sur son lit de mort, l’épître aurait pu se terminer là. Mais pour celui qui vit dans le monde, un douloureux problème se pose désormais : il a en lui une source de mal, le péché, qui produit des fruits corrompus. Peut-il en être réellement délivré ?

À partir du verset 12 et jusqu’à la fin du chapitre 8, Paul va maintenant nous montrer ce que Dieu fait en nous, à l’égard du péché, cet état naturel de l’homme, désespérément corrompu. Dieu n’a pas seulement ôté nos péchés, il veut nous délivrer du pouvoir du péché pour que nous vivions d’une vie nouvelle.

Tout cela découle de l’œuvre de Christ. Comment l’action d’un seul peut-elle apporter de telles bénédictions à tant d’autres ? L’apôtre le montre en établissant une analogie entre Adam et Christ. L’action de chacun d’eux a des conséquences pour tous ceux qui sont liés :

  • soit à Adam : le péché et la mort.
  • soit à Christ : la justice et la vie.

L’entrée du péché dans le monde : verset 12

La condition de tous les hommes est marquée par l’entrée du péché dans le monde. En Éden, Adam a désobéi à l’ordre formel de Dieu. Les conséquences de cet acte ne se sont pas limitées à Adam seul. Le péché, principe de mal, est entré en Adam, corrompant sa nature, et par ce moyen dans le monde où il s’est étendu et a régné.

“Le péché est entré dans le monde et par le péché la mort”. La principale conséquence du péché, c’est la mort, non seulement la mort du corps, mais la séparation d’avec Dieu, la mort éternelle. La mort est la preuve irréfutable du péché, elle est la sanction annoncée à AdamGenèse 2. 17 ; 3. 19. L’histoire de tous les hommes s’achève par ces mots : “Et il mourut” Genèse 5. 8, 11. La mort de tous les hommes demeure le témoin implacable du péché dans l’homme. Qui pourrait le contredire ?

“Ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché”. Tous les hommes – à l’exception de Christ – ont péché en Adam, leur père, et en portent les conséquences. Ils y ont ajouté chacun ses propres péchés. Personne ne peut – en rejetant le mal sur nos premiers parents – prétendre qu’il n’est pas responsable.

La mort atteint un homme à double titre1 :

  • parce qu’il est pécheur par nature, comme descendant d’Adam ;
  • parce qu’il a effectivement péché.

À la fin du verset 12 s’ouvre une parenthèse (versets 13-17) dans laquelle l’apôtre va développer les conséquences :

  • du péché d’Adam pour toute sa descendance ;
  • de la grâce de Dieu et du don de la justice en Christ pour tous ceux qui sont justifiés par la foi en lui.

Après cette parenthèse, il fait ressortir l’étendue des bénédictions qui découlent de la surabondante grâce de Dieu.

La loi révèle le péché : verset 13

Ainsi, “jusqu’à la loi, le péché était dans le monde”. Les jugements que Dieu a dû exercer (le déluge, la dispersion de Babel, la destruction de Sodome et Gomorrhe…) le démontrent éloquemment. La loi n’a pas apporté d’amélioration, au contraire. La loi joue le rôle de révélateur du péché, le rendant plus évident. “Par la loi est la connaissance du péché” (3. 20) Galates 3. 19. Avant que la loi de Moïse, qui défend des actes, ait été promulguée, il n’était pas possible de dresser la liste des péchés à mettre au compte de chacun. En édictant des commandements, la loi a donné au péché le caractère de transgression, de désobéissance à des commandements connus, d’offense à celui qui les a ordonnés.

Le péché n’est pas seulement transgression : verset 14

“Mais la mort régna depuis Adam jusqu’à Moïse” sur les descendants d’Adam. Pourtant, ils n’ont pas, comme Adam, désobéi à un commandement, ni violé la loi du Sinaï qui n’avait pas encore été promulguée. Ils ont péché par l’activité de leur volonté propre indépendante de Dieu. Cela montre clairement la nature du péché dans l’homme. Cet état est bien décrit par ces mots d’Ésaïe 53. 6 : “Nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin”. C’est peut-être la déclaration la plus pénétrante pour nous convaincre de péché et nous montrer ce qu’il est, là justement où il ne nous fait pas horreur. Si même vous pouvez dire que vous n’avez pas tué, volé ou commis adultère, vous devez reconnaître que vous avez fait votre propre volonté, suivi votre propre chemin. Or cela, c’est le principe même du péché.

Pour l’apercevoir dans la pleine lumière, il nous faut regarder Christ marcher ; le seul qui a pu dire en vérité : “Voici je viens… pour faire, ô Dieu, ta volonté” Hébreux 10. 7 et : “Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé” Jean 5. 30.

Si Adam était “la figure de celui qui devait venir”, comme chef de race, comme ce sera développé ensuite, quel contraste entre lui et Christ ! Par sa désobéissance, l’un a entraîné toute sa descendance dans la mort ; l’autre, l’homme obéissant jusqu’à la mort de la croix, nous donne la vie éternelle.

En conclusion, le péché concerne bien tous les hommes :

  • avant l’existence de la loi, le péché était dans le monde pour tous les hommes sans distinction ;
  • ceux qui sont “sous la loi”, les Juifs, et ceux qui sont “sans loi”, les autres nations, ont tous été accusés et convaincus par l’apôtre d’être “sous le péché” (3. 9).

Notes

1Même des enfants en bas âge ou des êtres sans responsabilité meurent. Et cela, non pas en raison de péchés commis, mais en raison de leur nature de pécheur. Cependant, dans sa grâce souveraine, Dieu les met au bénéfice de l’œuvre de Christ, car “le Fils de l’homme est venu pour sauver ce qui était perdu” (Matthieu 18. 11 ; il s’agissait là des petits enfants).

Romains 5

12a C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché… 13b (car jusqu’à [la] loi [le] péché était dans le monde ; mais [le] péché n’est pas mis en compte quand il n’y a pas de loi ; 14mais la mort régna depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui ne péchèrent pas selon la ressemblancec de la transgression d’Adam, qui est la figure de celui qui devait venir.

Notes

ala partie doctrinale de l’épître (chap. 1 à 8), jusqu’au chap. 5. 11 traite des péchés ; à partir d’ici, elle s’occupe du péché.
bles v. 13 à 17 forment une parenthèse.
ccomp. Osée 6. 7.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)