La première grande division de l’épître se termine au verset 11 du chapitre 5. Jusqu’ici, l’apôtre a exposé ce que Dieu a fait pour nous par Christ pour ôter les péchés que nous avons commis.
Pour un croyant, converti sur son lit de mort, l’épître aurait pu se terminer là. Mais pour celui qui vit dans le monde, un douloureux problème se pose désormais : il a en lui une source de mal, le péché, qui produit des fruits corrompus. Peut-il en être réellement délivré ?
À partir du verset 12 et jusqu’à la fin du chapitre 8, Paul va maintenant nous montrer ce que Dieu fait en nous, à l’égard du péché, cet état naturel de l’homme, désespérément corrompu. Dieu n’a pas seulement ôté nos péchés, il veut nous délivrer du pouvoir du péché pour que nous vivions d’une vie nouvelle.
Tout cela découle de l’œuvre de Christ. Comment l’action d’un seul peut-elle apporter de telles bénédictions à tant d’autres ? L’apôtre le montre en établissant une analogie entre Adam et Christ. L’action de chacun d’eux a des conséquences pour tous ceux qui sont liés :
La condition de tous les hommes est marquée par l’entrée du péché dans le monde. En Éden, Adam a désobéi à l’ordre formel de Dieu. Les conséquences de cet acte ne se sont pas limitées à Adam seul. Le péché, principe de mal, est entré en Adam, corrompant sa nature, et par ce moyen dans le monde où il s’est étendu et a régné.
“Le péché est entré dans le monde et par le péché la mort”. La principale conséquence du péché, c’est la
“Ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché”. Tous les hommes – à l’exception de Christ – ont péché en Adam, leur père, et en portent les conséquences. Ils y ont ajouté chacun ses propres péchés. Personne ne peut – en rejetant le mal sur nos premiers parents – prétendre qu’il n’est pas responsable.
La mort atteint un homme à double titre1 :
À la fin du verset 12 s’ouvre une parenthèse (versets 13-17) dans laquelle l’apôtre va développer les conséquences :
Après cette parenthèse, il fait ressortir l’étendue des bénédictions qui découlent de la surabondante grâce de Dieu.
Ainsi, “jusqu’à la loi, le péché était dans le monde”. Les jugements que Dieu a dû exercer (le déluge, la dispersion de Babel, la destruction de Sodome et Gomorrhe…) le démontrent éloquemment. La loi n’a pas apporté d’amélioration, au contraire. La loi joue le rôle de révélateur du péché, le rendant plus évident. “Par la loi est la connaissance du péché” (3. 20) Galates 3. 19. Avant que la loi de Moïse, qui défend des actes, ait été promulguée, il n’était pas possible de dresser la liste des péchés à mettre au compte de chacun. En édictant des commandements, la loi a donné au péché le caractère de transgression, de désobéissance à des commandements connus, d’offense à celui qui les a ordonnés.
“Mais la mort régna depuis Adam jusqu’à Moïse” sur les descendants d’Adam. Pourtant, ils n’ont pas, comme Adam, désobéi à un commandement, ni violé la loi du Sinaï qui n’avait pas encore été promulguée. Ils ont péché par l’activité de leur volonté propre indépendante de Dieu. Cela montre clairement la nature du péché dans l’homme. Cet état est bien décrit par ces mots d’Ésaïe 53. 6 : “Nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin”. C’est peut-être la déclaration la plus pénétrante pour nous convaincre de péché et nous montrer ce qu’il est, là justement où il ne nous fait pas horreur. Si même vous pouvez dire que vous n’avez pas tué, volé ou commis adultère, vous devez reconnaître que vous avez fait votre propre volonté, suivi votre propre chemin. Or cela, c’est le principe même du péché.
Pour l’apercevoir dans la pleine lumière, il nous faut regarder Christ marcher ; le seul qui a pu dire en vérité : “Voici je viens… pour faire, ô Dieu, ta volonté” Hébreux 10. 7 et : “Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé” Jean 5. 30.
Si Adam était “la figure de celui qui devait venir”, comme chef de race, comme ce sera développé ensuite, quel contraste entre lui et Christ ! Par sa désobéissance, l’un a entraîné toute sa descendance dans la mort ; l’autre, l’homme obéissant jusqu’à la mort de la croix, nous donne la vie éternelle.
En conclusion, le péché concerne bien tous les hommes :