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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 6. 15-17

L’œuvre de Christ en nous, à l’égard du péché

6. Obéir de cœur

L’apôtre vient de déclarer avec bonheur que le péché ne dominera plus sur nous parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce. N’y a-t-il plus rien à ajouter ?

Encore une question : verset 15

Déjà au début du chapitre, il s’était opposé avec vigueur à la pensée qu’on puisse pécher sous prétexte de la grâce. À nouveau, il formule la question qu’il entend s’élever ici ou là : “Pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ?”

Cette nouvelle interrogation nous fait bien comprendre combien le cœur naturel est rusé et prompt à tirer occasion de la grâce de Dieu pour s’abandonner à ses convoitises. Il est bon que nous ayons toujours présent à l’esprit ce jugement que Dieu a prononcé depuis longtemps : “Le cœur est trompeur par-dessus tout et incurable ; qui le connaît ? Moi, l’Éternel, je sonde le cœur” Jérémie 17. 9, 10.

Un des caractères des hommes impies contre lesquels l’apôtre Jude met en garde les croyants, c’est qu’ils “changent la grâce de Dieu en dissolution” Jude 4. Là, c’est une doctrine perverse qu’ils enseignent, mais cette tendance naturelle existe dans tous nos cœurs.

Libre ou esclave ? : verset 16

Quoiqu’il ait une nouvelle nature, le croyant reste une créature qui ne peut être indépendante. Il lui faut un objet pour son cœur, des mobiles qui le stimulent, un modèle qu’il imite, un maître qui le dirige et qu’il craigne. Sachant qu’il est libéré de la domination du péché, le croyant peut être enclin à penser qu’il va pouvoir faire ce qu’il veut. Ce serait s’exposer à se livrer comme esclave au péché qui est toujours prêt à l’enlacer à nouveau. L’homme est l’esclave de celui à qui il obéit. Cet argument qui tire un trait sur la notion de libre arbitre1, ne laisse aucune illusion à celui qui pourrait encore en nourrir. Être esclave du péché, telle était notre ancienne condition, comme le Seigneur le disait aux Juifs : “En vérité, en vérité, je vous dis : Quiconque pratique le péché est esclave du péché” Jean 8. 34.

Nous avons maintenant été libérés, mais prétendre user de cette liberté pour échapper à toute autorité serait un piège. En cédant au péché, je pourrais retomber sous son pouvoir. Nous étions autrefois esclaves du péché pour la mort. Il faut que je me livre maintenant pour être esclave de “l’obéissance pour la justice”. Le contraste entre ces deux expressions et la pensée d’être esclave de l’obéissance a de quoi surprendre. Rapportons ici les remarques suivantes : « Nous ne pourrions pas dire obéissance pour la vie ; car si nous obéissons, c’est que nous sommes vivants à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur, et nous avons notre fruit dans la justice pratique ». Remarquez ici le caractère de ce qui est mis en opposition avec le péché : ce n’est pas la justice en elle-même – faire le bien tel qu’il est connu par la conscience ou par la loi – mais l’obéissance. C’est ainsi que Christ vécut : il fut l’homme obéissant ; il vint pour faire la volonté de Dieu ; la volonté de son Père était le motif de tout ce qu’il faisait.

Un modèle, Christ : verset 17

L’homme a été créé pour jouir de la bénédiction en obéissant à DieuGenèse 2. 15-17. Plus que cela, c’est ainsi qu’a été manifestée la perfection de Christ homme : “Étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort” Philippiens 2. 8. Si la pensée d’obéir comportait encore pour nous une certaine réticence, qu’il nous soit accordé de considérer que c’est là, et là seulement, que nous goûtons la compagnie et la communion de Christ. Il nous dit : “Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes” Matthieu 11. 29.

Le croyant n’est donc pas abandonné à lui-même dans cette nouvelle vie. Il a besoin d’un modèle à imiter et à aimer ; c’est Christ placé devant ses regards par le Saint Esprit. Ses affections et son cœur sont ainsi engagés et occupés de Christ et de ses perfections. On peut partager, à cet égard, la joie de l’apôtre qui s’écrie : “Grâces à Dieu… de ce que vous avez obéi de cœur à la forme de doctrine dans laquelle vous avez été instruits”.

L’obéissance vient du cœur. Elle ne résulte pas d’une contrainte extérieure, elle trouve sa source dans les affections pour une personne, pour Christ qui forme la substance de la doctrine, de l’enseignement qui nous est communiqué dans “l’évangile de Dieu touchant son Fils” (1. 1-3). À la conversion, on croit en Jésus, le Fils de Dieu, ensuite on est baptisé pour Christ et c’est lui que l’on suit.

Croire, c’est s’attacher à celui “qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi” Galates 2. 20. C’est ensuite “apprendre le Christ” Éphésiens 4. 20, 21, se laisser enseigner par la grâce de DieuTite 2. 11, 12 et se nourrir “dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine” 1 Timothée 4. 6. Plusieurs fois dans cette épître, l’apôtre dit aux croyants de Rome : “Ignorez-vous ?”, “Ne savez-vous pas ?” comme ici aux versets 3 et 16.

Ce n’est pas la connaissance qui peut nous tenir debout dans le chemin. C’est l’attachement du cœur à Christ qui nous préservera des chutes. Mais nous avons besoin d’être enseignés par la parole de Dieu et le Saint Esprit pour comprendre la volonté du Seigneur et discerner le chemin où nous avons à marcher.

Notes

1Libre arbitre : expression qui désigne la faculté pour la volonté de se déterminer librement. Affirmer que l’homme dispose de son libre arbitre, c’est supposer qu’il est capable par lui-même de choisir de faire le bien ou le mal. La Parole nous enseigne clairement ici et ailleurs (Jean 8. 34 ; Éphésiens 2. 2) que l’homme est esclave du péché, dans l’incapacité complète d’y échapper et qu’il a besoin d’un Sauveur pour être délivré (Actes 4. 12).

Romains 6

15Quoi donc ! pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous [la] loi, mais sous [la] grâce ? – Qu’ainsi n’advienne ! 16Ne savez-vous pas qu’à quiconque vous vous livrez vous-mêmes comme esclaves pour obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour [la] mort, soit de l’obéissance pour [la] justice. 17Or grâces à Dieu de ce que vous étiez esclaves du péché, mais de ce que [ensuite] vous avez obéi de cœur à la forme de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)