Le tabernacle était dressé depuis quarante-neuf jours A quand la nuée se leva pour donner le signal du départ. “Et les fils d’Israël partirent du désert de Sinaï… pour la première fois” (versets 12, 13) : cette expression peut paraître étrange, étant donné qu’ils étaient déjà partis d’Égypte et que dix étapes avaient été couvertes (33. 5-15). Pourtant ce départ était bien le premier, car pour la première fois l’arche accompagnait les fils d’Israël. Avant Sinaï, aucun ordre de marche n’était prévu ; seule la présence de Dieu, matérialisée par l’arche, peut faire régner l’ordre.
Dieu habitait au milieu de ce peuple racheté ; sa gloire était venue sur le tabernacle dressé dans le désert. La sacrificature qui servait de lien entre l’Éternel et le peuple avait été établie. Alors Israël pouvait s’avancer vers Canaan, au milieu de la solitude du désert.
La disposition de départ suivait les instructions données précédemment et il est réjouissant de voir l’obéissance dont faisait preuve le peuple au début de ce voyage. L’ordre était le suivant :
Chaque tribu était conduite par le même prince qui avait servi pour le recensement (1. 4-16) et qui avait donné de ses biens (chapitre 7).
Quelle heureuse disposition que celle de Moïse qui ne se laisse pas enfermer dans le cercle étroit du peuple mais invite son beau-frère Hobab à venir avec eux1.
De même, les chrétiens sont en route vers la patrie céleste ; mais peuvent-ils oublier ceux qui resteront en arrière lors de la venue du Seigneur avec la “trompette de Dieu” ? Aussi invitent-ils les incrédules – et en premier lieu les membres de leur famille – à venirApocalypse 22. 172.
Qu’il est triste ensuite de voir Moïse passer rapidement de ces pensées heureuses (verset 29) à des craintes injustifiées (verset 31). Il semble oublier toutes les ressources que Dieu venait de donner au peuple : la nuée, les trompettes. Les yeux d’Hobab étaient-ils meilleurs que ceux de l’Éternel ? Il nous est difficile de rester sur le chemin de la foi et de la dépendance absolue de Dieu pour chaque pas de notre voyage sur la terre. Un « Hobab tangible » nous inspire plus de confiance qu’un Dieu vivant invisible. “Maudit l’homme qui se confie en l’homme et qui fait de la chair son bras ! Béni l’homme qui se confie en l’Éternel et de qui l’Éternel est la confiance !” Jérémie 17. 5, 7. Nous connaissons ces versets ; plus encore, nous avons sans doute déjà fait l’expérience que l’homme (nous-mêmes ou un autre) déçoit, mais que celui qui se confie en Dieu n’est jamais déçuPsaume 22. 6. Pourtant nous continuons à nous appuyer sur l’homme ! Le Seigneur pourrait bien nous dire : “Hommes de petite foi” Matthieu 14. 31 ; Luc 12. 28 ! Apprenons davantage à compter sur lui.
Dieu ne relève pas la défaillance de Moïse, mais il agit de manière imprévue, dans sa grâce, tout en maintenant sa gloire par cette action : l’arche quitta sa place normale au milieu du camp (verset 21) pour prendre la tête du peuple pendant trois jours (verset 33). L’Éternel enseignait ainsi à Moïse que lui seul peut conduire son peuple et lui donner du repos.
Ce récit fait penser au Seigneur Jésus, notre bon BergerPsaume 23. 3. S’il nous fait traverser le “désert” pour notre bien, il s’y trouve avec nous ; il marche devant nous et prépare notre chemin. Ce récit peut encourager ceux qui se trouvent à un tournant de leur vie, devant une nouvelle étape pleine d’inconnu. Le Seigneur connaît chaque tournant du chemin au désert et “il va devant”.
Dans un sens symbolique, on a pu voir dans ces trois jours une figure de la mort et la résurrection du Seigneur ; il a dû passer par ce chemin pour nous ouvrir maintenant la route vers un lieu de repos, déjà sur la terreMatthieu 11. 29, en attendant le repos céleste de la maison du PèreHébreux 4. 29.
Moïse a rapidement compris la leçon, comme le montrent ses paroles au départ et à l’arrêt de l’arche (versets 35, 36). Sa confiance en Dieu est renouvelée, puisqu’il voit l’Éternel surmonter tous les ennemis qui pourraient entraver la marche du peuple. “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” Romains 8. 31.
Quand la grâce de Dieu vient répondre à nos défaillances, nous faisons des progrès en appréciant mieux ce qu’il est.