Le voyage du peuple dans le désert se poursuivit ; plusieurs étapes furent franchies sans que ce chapitre les mentionne (33. 18-36). Voilà Israël aux portes du pays promis. Le livre du Deutéronome rapporte les propos de Moïse à ce moment-là et la réaction du peuple : “Et je vous dis : Vous êtes arrivés jusqu’à la montagne des Amoréens, laquelle l’Éternel, notre Dieu, nous donne. Regarde, l’Éternel, ton Dieu, a mis devant toi le pays : monte, prends possession, comme l’Éternel, le Dieu de tes pères, te l’a dit ; ne crains point et ne t’effraye point. Et vous vous approchâtes tous de moi, et vous dîtes : Envoyons des hommes devant nous, et ils examineront le pays pour nous, et ils nous rapporteront des nouvelles du chemin par lequel nous pourrons monter et des villes auxquelles nous viendrons” Deutéronome 1. 20-22.
Le récit de Nombres 13 et celui du Deutéronome semblent de prime abord contradictoires : est-ce le peuple ou l’Éternel qui envoya les espions ? Ce sont en fait deux aspects complémentaires d’un même événement
Ainsi Dieu allie, d’une manière qui nous dépasse, l’accomplissement de sa volonté avec les désirs de notre propre volonté. Mais ce n’est pas une raison pour agir à notre guise !
Douze hommes, différents des douze princes mentionnés précédemment, furent choisis. A ce moment-là, Moïse changea le nom de l’un d’entre eux : Osée (salut, délivrance) devint Josué (l’Éternel sauveur). Puis Moïse leur donna une liste de questions qu’ils devaient se poser en observant le pays ; c’était déjà une manière de souligner l’incrédulité du peuple car la foi ne pose pas de telles questions ; elle sait par avance que Dieu donne toujours le meilleur.
Pendant
Les douze hommes se présentèrent à leur retour, premièrement à Moïse, puis à Aaron, enfin devant toute l’assemblée ; les droits de chacun étaient respectés.
Le rapport fut complet : il mettait en évidence la vérité de Dieu : “Vraiment il est ruisselant de lait et de miel” (verset 27), mais ne cachait rien des difficultés qui attendaient le peuple. C’est alors qu’une divergence éclata ; les quarante jours montraient ce qu’il y avait dans le cœur de chacun : la foi ou l’incrédulité. Caleb seul (verset 30), rejoint ensuite par Josué (14. 6, 7), proposa de monter hardiment, alors que les dix autres “méprisèrent le pays désirable” Psaume 106. 242. Il leur manquait la hardiesse de la foi. La vraie foi n’est ni indifférente, ni insouciante et les fils d’Anak n’étaient pas des obstacles imaginaires ; elle est réaliste quant aux difficultés, mais aussi quant au Dieu vivant pour qui rien n’est trop grand ni impossible.
On peut comparer l’envoi des espions à notre position actuelle. Les chrétiens traversent le monde qui leur semble souvent un “grand et terrible désert” Deutéronome 1. 19 ; ils ne sont pas encore arrivés au ciel, symbolisé par Canaan.
Les trois fruits rapportés du pays promis ont la caractéristique commune d’être composés de multiples grains. Ils font penser au fruit de l’Esprit, dans sa pluralité, et évoquent nos innombrables bénédictions spirituelles en Christ : le Saint Esprit nous fait goûter sur la terre des bénédictions que nous goûterons pleinement dans le cielÉphésiens 1. 14.
Le lait et le miel dont Canaan regorge font penser à la nourriture spirituelle que nous recevons lorsque nous nous occupons de nos richesses célestes.
En contraste, les noms des fils d’Anak sont symboliques de la façon dont Satan nous empêche de jouir des lieux célestes. Il nous présente pour cela de fausses pensées :
La mention des dates de construction de Hébron et Tsoan (verset 22 b) montre que les pensées dans lesquelles Dieu nous appelle à entrer (symbolisées par Hébron) sont bien antérieures au développement de toute sagesse humaine3Éphésiens 1. 4.
Les douze tribus sont représentées : tous les croyants sont invités à goûter “le ciel sur la terre” ; ce n’est pas réservé à une élite choisie par Dieu. Et pourtant, combien peu “montent hardiment” ! Certes, la conquête de nos bénédictions spirituelles réclame du renoncement, de la consécration et de l’énergie. Peut-être est-ce pour cela que l’expression : “Ayez bon courage” est employée pour la première fois dans la Parole. Alors quelle est notre attitude ? Décourageons-nous nos frères par notre esprit négatif, produit par l’égoïsme, la crainte des hommes et la défiance envers Dieu, ou bien les stimulons-nous par l’exemple d’un engagement plein d’ardeur et de confiance pour prendre possession de nos bénédictions spirituelles ?