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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 13. 1-32

L’envoi des espions et la révolte du peuple

1. L’envoi des espions

La mission confiée par l’Éternel : versets 13. 1-20

Le voyage du peuple dans le désert se poursuivit ; plusieurs étapes furent franchies sans que ce chapitre les mentionne (33. 18-36). Voilà Israël aux portes du pays promis. Le livre du Deutéronome rapporte les propos de Moïse à ce moment-là et la réaction du peuple : “Et je vous dis : Vous êtes arrivés jusqu’à la montagne des Amoréens, laquelle l’Éternel, notre Dieu, nous donne. Regarde, l’Éternel, ton Dieu, a mis devant toi le pays : monte, prends possession, comme l’Éternel, le Dieu de tes pères, te l’a dit ; ne crains point et ne t’effraye point. Et vous vous approchâtes tous de moi, et vous dîtes : Envoyons des hommes devant nous, et ils examineront le pays pour nous, et ils nous rapporteront des nouvelles du chemin par lequel nous pourrons monter et des villes auxquelles nous viendrons” Deutéronome 1. 20-22.

Le récit de Nombres 13 et celui du Deutéronome semblent de prime abord contradictoires : est-ce le peuple ou l’Éternel qui envoya les espions ? Ce sont en fait deux aspects complémentaires d’un même événement

  • D’une part, l’Éternel voulait par avance montrer à son peuple la beauté du pays dans lequel il allait l’introduire ;
  • D’autre part, la mission des douze princes était la conséquence de l’incrédulité du peuple qui doutait de la bonté de Dieu et l’amenait à agir de la sorte1.

Ainsi Dieu allie, d’une manière qui nous dépasse, l’accomplissement de sa volonté avec les désirs de notre propre volonté. Mais ce n’est pas une raison pour agir à notre guise !

Douze hommes, différents des douze princes mentionnés précédemment, furent choisis. A ce moment-là, Moïse changea le nom de l’un d’entre eux : Osée (salut, délivrance) devint Josué (l’Éternel sauveur). Puis Moïse leur donna une liste de questions qu’ils devaient se poser en observant le pays ; c’était déjà une manière de souligner l’incrédulité du peuple car la foi ne pose pas de telles questions ; elle sait par avance que Dieu donne toujours le meilleur.

L’exploration du pays : versets 21-25

Pendant quarante jours, ces douze hommes parcoururent tout le pays de Canaan, du sud (désert de Tsin) au nord (Hamath), soit 800 km environ au total. Quarante jours est un délai fréquent dans la ParoleGenèse 7. 17 ; Exode 24. 18 ; 1 Samuel 17. 16 ; 1 Rois 19. 8 ; Jonas 3. 4 ; Marc 1. 13 ; Actes 1. 3, généralement en rapport avec une période d’épreuve ou de test.

Le rapport des espions : versets 26-33

Les douze hommes se présentèrent à leur retour, premièrement à Moïse, puis à Aaron, enfin devant toute l’assemblée ; les droits de chacun étaient respectés.

Le rapport fut complet : il mettait en évidence la vérité de Dieu : “Vraiment il est ruisselant de lait et de miel” (verset 27), mais ne cachait rien des difficultés qui attendaient le peuple. C’est alors qu’une divergence éclata ; les quarante jours montraient ce qu’il y avait dans le cœur de chacun : la foi ou l’incrédulité. Caleb seul (verset 30), rejoint ensuite par Josué (14. 6, 7), proposa de monter hardiment, alors que les dix autres “méprisèrent le pays désirable” Psaume 106. 242. Il leur manquait la hardiesse de la foi. La vraie foi n’est ni indifférente, ni insouciante et les fils d’Anak n’étaient pas des obstacles imaginaires ; elle est réaliste quant aux difficultés, mais aussi quant au Dieu vivant pour qui rien n’est trop grand ni impossible.

La portée spirituelle pour nous

On peut comparer l’envoi des espions à notre position actuelle. Les chrétiens traversent le monde qui leur semble souvent un “grand et terrible désert” Deutéronome 1. 19 ; ils ne sont pas encore arrivés au ciel, symbolisé par Canaan.

Les trois fruits rapportés du pays promis ont la caractéristique commune d’être composés de multiples grains. Ils font penser au fruit de l’Esprit, dans sa pluralité, et évoquent nos innombrables bénédictions spirituelles en Christ : le Saint Esprit nous fait goûter sur la terre des bénédictions que nous goûterons pleinement dans le cielÉphésiens 1. 14.

Le lait et le miel dont Canaan regorge font penser à la nourriture spirituelle que nous recevons lorsque nous nous occupons de nos richesses célestes.

En contraste, les noms des fils d’Anak sont symboliques de la façon dont Satan nous empêche de jouir des lieux célestes. Il nous présente pour cela de fausses pensées :

  • l’individualisme (Akhiman signifie “qui est mon frère ?”) ;
  • la fausse liberté (Shéshaï : “libre”) ;
  • la prétention (Thalmaï : “hardi”).

La mention des dates de construction de Hébron et Tsoan (verset 22 b) montre que les pensées dans lesquelles Dieu nous appelle à entrer (symbolisées par Hébron) sont bien antérieures au développement de toute sagesse humaine3Éphésiens 1. 4.

Les douze tribus sont représentées : tous les croyants sont invités à goûter “le ciel sur la terre” ; ce n’est pas réservé à une élite choisie par Dieu. Et pourtant, combien peu “montent hardiment” ! Certes, la conquête de nos bénédictions spirituelles réclame du renoncement, de la consécration et de l’énergie. Peut-être est-ce pour cela que l’expression : “Ayez bon courage” est employée pour la première fois dans la Parole. Alors quelle est notre attitude ? Décourageons-nous nos frères par notre esprit négatif, produit par l’égoïsme, la crainte des hommes et la défiance envers Dieu, ou bien les stimulons-nous par l’exemple d’un engagement plein d’ardeur et de confiance pour prendre possession de nos bénédictions spirituelles ?

Notes

1Un autre événement présente une apparente contradiction : l’établissement d’un roi sur Israël. L’Éternel commande positivement à Samuel : “Établis sur eux un roi” (1 Samuel 8. 22), mais cet ordre n’est que la conséquence de la volonté du peuple (“Écoute leur voix”).
2Les espions dirent que Canaan dévorait ses habitants (verset 32). En fait, ce pays était si fertile que plusieurs peuples ne cessaient de s’affronter pour le posséder. Il en résultait des guerres continuelles entre les peuplades cananéennes et elles vidaient le pays de ses forces vives.
3Tsoan était une ville égyptienne importante, qui fut plusieurs fois capitale, et où se trouvaient de nombreux sages de l’Égypte antique.

Nombres 13

1Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 2Envoie des hommes, et ils reconnaîtront le pays de Canaan, que je donne aux fils d’Israël ; vous enverrez un homme pour chaque tribu de ses pères, tous des princes parmi eux. 3Et Moïse les envoya du désert de Paran, selon le commandement de l’Éternel. Tous ces hommes étaient des chefs des fils d’Israël.

4Et ce sont ici leurs noms : pour la tribu de Ruben, Shammua, fils de Zaccur ; 5pour la tribu de Siméon, Shaphath, fils de Hori ; 6pour la tribu de Juda, Caleb, fils de Jephunné ; 7pour la tribu d’Issacar, Jighal, fils de Joseph ; 8pour la tribu d’Éphraïm, Osée, fils de Nun ; 9pour la tribu de Benjamin, Palti, fils de Raphu ; 10pour la tribu de Zabulon, Gaddiel, fils de Sodi ; 11pour la tribu de Joseph, pour la tribu de Manassé, Gaddi, fils de Susi ; 12pour la tribu de Dan, Ammiel, fils de Guemalli ; 13pour la tribu d’Aser, Sethur, fils de Micaël ; 14pour la tribu de Nephthali, Nakhbi, fils de Vophsi ; 15pour la tribu de Gad, Gueuël, fils de Maki. 16– Ce sont là les noms des hommes que Moïse envoya pour reconnaître le pays. Et Moïse appela Oséea, fils de Nun, Josuéb.

17Et Moïse les envoya pour reconnaître le pays de Canaan, et leur dit : Montez de ce côté, par le midi ; et vous monterez [dans] la montagne ; 18et vous verrez le pays, ce qu’il est, et le peuple qui l’habite ; s’il est fort ou faible, s’il est en petit nombre ou en grand nombre ; 19et quel est le pays où il habite, s’il est bon ou mauvais ; et quelles sont les villes dans lesquelles il habite, si c’est dans des camps ou dans des villes murées ; 20et quel est le pays, s’il est gras ou maigre, s’il y a des arbres ou s’il n’y en a pas. Ayez bon courage, et prenez du fruit du pays. Or c’était le temps des premiers raisins.

21Et ils montèrent et reconnurent le pays, depuis le désert de Tsin jusqu’à Rehob, quand on vient àc Hamath. 22Et ils montèrent par le midi, et vinrent jusqu’à Hébron ; et là étaient Akhiman, Shéshaï et Thalmaï, enfants d’Anak. Et Hébron avait été bâtie sept ans avant Tsoan d’Égypte. 23Et ils vinrent jusqu’au torrentd d’Eshcol, et coupèrent de là un sarment avec une grappe de raisin ; et ils le portèrent à deux au moyen d’une perche, et des grenades et des figues. 24On appela ce lieu-là torrent d’Eshcole, à cause de la grappe que les fils d’Israël y coupèrent. 25Et ils revinrent de la reconnaissance du pays au bout de 40 jours.

26Et ils allèrent, et arrivèrent auprès de Moïse et d’Aaron, et de toute l’assemblée des fils d’Israël, au désert de Paran, à Kadès ; et ils leur rendirent compte, ainsi qu’à toute l’assemblée, et leur montrèrent le fruit du pays. 27Et ils racontèrent à Moïsef, et dirent : Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés ; et vraiment il est ruisselant de lait et de miel, et en voici le fruit. 28Seulement, le peuple qui habite dans le pays est fort, et les villes sont fortifiées, très grandes ; et nous y avons vu aussi les enfants d’Anak. 29Amalek habite le pays du midi ; et le Héthien, le Jébusien et l’Amoréen habitent la montagne ; et le Cananéen habite le long de la mer et sur le rivage du Jourdain. 30Et Caleb fit taire le peuple devant Moïse, et dit : Montons hardiment et prenons possession du [pays], car nous sommes bien capables de le faire. 31Mais les hommes qui étaient montés avec lui, dirent : Nous ne sommes pas capables de monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous. 32Et ils décrièrent devant les fils d’Israël le pays qu’ils avaient reconnu, disant : Le pays par lequel nous avons passé pour le reconnaître est un pays qui dévore ses habitants, et tout le peuple que nous y avons vu est deg haute stature.

Notes

ahéb. : Hoshéa, délivrance.
bhéb. : Jehoshua, l’Éternel [est] sauveur.
cou : à l’entrée de.
dou : vallée.
egrappe.
flitt. : à lui.
glitt. : des hommes de.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)