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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 22

L’histoire de Balaam

Les chapitres 22 à 25 forment un sujet distinct et complet. Nous y voyons ce qui s’est passé :

  • entre Balaam et Balak, d’abord (chapitre 22),
  • entre Balaam et l’Éternel à propos du peuple d’Israël, ensuite (chapitre 23 et 24),
  • entre Balaam et le peuple, enfin (chapitre 25).

Dans ces chapitres, Dieu lève le voile sur une scène dont Israël ne verrait que l’aboutissement, tragique, à Baal-Péor (chapitre 25) : l’invitation des filles de Moab, qui conduisit le peuple à pécher, viendrait après des événements dont il n’avait pas eu connaissance.

Ailleurs dans sa Parole, Dieu révèle également comment des événements extérieurs à notre champ de connaissance, ou même de perception, ont une influence majeure sur nos circonstances : le débat entre l’Éternel et Satan à propos de JobJob 1, la lutte des anges après la prière de DanielDaniel 10. 13, en sont deux exemples ; chacun d’eux est un encouragement pour les croyants et leur donne une illustration de la parole de l’apôtre : “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” Romains 8. 31 Nous sommes souvent perplexes devant certains événements et nous disons, comme Gédéon : “Pourquoi donc toutes ces choses nous sont-elles arrivées ?” Juges 6. 13. Soyons pourtant assurés que notre Dieu est au-dessus de tout et que rien n’arrive sans qu’il l’ait commandé ou permisLamentations de Jérémie 3. 37.

1. L’appel de Balak, roi de Moab, à Balaam

Les craintes des Moabites : versets 1-4

Balak, le roi de Moab, tout comme le roi d’Arad (21. 1), avait vu le peuple arriver. Il était au courant de ses victoires sur Sihon et Og et s’effrayait de son nombre. Il craignit qu’Israël ne s’installe et n’anéantisse les richesses de son royaume, alors que le peuple de Dieu se préparait en réalité à traverser le Jourdain et attaquer Jéricho (verset 1) 1. Le monde tremble pour ses possessions terrestres, alors que les chrétiens ne devraient ambitionner que les bénédictions célestes : Israël ne devait pas conquérir Moab, mais Canaan, figure des lieux célestes.

La première ambassade auprès de Balaam : versets 5-14

Balak, face à cette menace, essaya de recourir à un stratagème pour maudire ce peuple par l’intermédiaire d’un mystérieux personnage, Balaam, fils de Béor2. Balaam n’était pas un faux prophète mais un prophète cupide2 Pierre 2. 15 et perversApocalypse 2. 14. Sa réputation était bien établie ; aussi les anciens de Moab vinrent-ils vers lui avec “le salaire de la divination” (verset 7). Balaam les accueillit, sans doute appâté par un gain possible. Pareille convoitise peut naître en nous et nous faire recevoir un envoyé de l’ennemi afin d’en retirer un avantage personnel, tout en prétendant obéir, comme Balaam, à la parole de Dieu (verset 8).

“Passez ici la nuit” : c’était une invitation bien imprudente. Faibles ou tentés, ne prononçons-nous pas nous aussi des paroles inconsidérées qui nous engagent sur un mauvais chemin ? Combien de croyants ont eu des paroles accueillantes qu’ils ont dû amèrement regretter par la suite, devant les funestes conséquences qui en ont résulté !

Dieu vint vers le prophète et l’interrogea sur ces messagers. Les raisons que Balaam donna à l’Éternel montraient qu’il savait fort bien ce que Balak attendait de lui et Dieu lui interdit très clairement d’aller avec eux. Obéissant pour une fois, Balaam écouta l’Éternel et fit part aux seigneurs de Balak de son refus.

La seconde ambassade auprès de Balaam : versets 15-21

Mais l’ennemi ne se lasse pas et revient à la charge, comme nous l’expérimentons souvent dans nos vies personnelles. S’il ne réussit pas à nous circonvenir immédiatement, il sait qu’à la longue, ses coups peuvent porter.

A l’argent, Balak ajoutait cette fois-ci les honneurs (verset 17). Balaam paraissait fermement résolu (verset 18) ; malgré tout, il semblait espérer que l’Éternel reviendrait sur sa première déclaration (verset 19) ou ajouterait d’autres instructions. Il oubliait que Dieu n’est pas un homme pour se repentir (23. 19) et qu’il ne se contredit pas ; il n’ajoute rien « de plus » à ce qu’il a déjà dit. S’il nous dit « oui » après avoir dit « non », ce sera à notre préjudice.

Dieu parut donc accéder au désir de Balaam, mais il mit une limite à la liberté qu’il accordait au prophète vénal (verset 20).

L’ânesse de Balaam et l’ange de l’Éternel : versets 22-35

En chemin, la colère de Dieu s’embrasa (verset 22). Pourtant, l’Éternel n’avait-il pas autorisé Balaam à partir ? Mais, par là, Dieu voulait montrer au prophète, de façon plus nette encore que par son avertissement verbal (verset 20), le danger de suivre les envoyés de Balak.

Par trois fois (versets 22, 24, 26), l’ange de l’Éternel fit barrage à Balaam, monté sur son ânesse. Mais le prophète s’obstina et dévoila le fond de son cœur en s’en prenant avec brutalité à un animal qui, à vrai dire, avait plus de discernement que lui (versets 23, 25, 27) Proverbes 12. 10. Souvent la dureté que nous avons avec un petit, un faible ou même avec un animal, révèle en fait la dureté de notre propre cœur.

L’Éternel tenta de toucher cet homme endurci en faisant parler cette ânesse (versets 28, 30). Quel miracle ! Il semble que ce fait incroyable et les paroles pleines de sens de sa bête auraient dû toucher le cœur de Balaam ; elles ne firent qu’exciter plus encore sa colère (verset 29). Un homme qui a perdu la conscience de sa relation avec Dieu est plus bas qu’une bête. L’Éternel dut utiliser la vision de l’ange lui-même (verset 31). Alors Balaam, brisé, s’inclina et se prosterna.

Nous vivons parfois des événements sans apparence, à l’instar de cette ânesse qui refusa d’obéir alors que ce n’était pas son habitude – par exemple un incident survenant à un moyen de transport. Ces contretemps ne devraient-ils pas nous amener à revenir sur nos réelles motivations ? Qu’est-ce qui nous fait avancer dans notre chemin ? L’esprit de cupidité ou l’intérêt pour le peuple de Dieu ?

Balaam reconnut bien avoir péché (verset 34) Exode 10. 16 ; 1 Samuel 26. 21, mais en même temps, il montrait par son obstination que sa repentance n’était pas réelle. “Si cela est mauvais à tes yeux” ; il aurait dû le comprendre avant le départ ! L’ange de l’Éternel reprit exactement ce que l’Éternel avait dit (verset 20) : au lieu de glorifier Dieu par un refus net, Balaam serait contraint de le glorifier en transmettant exactement ses paroles. Et il continua son “chemin” 2 Pierre 2. 15.

La rencontre de Balak et de Balaam : versets 36-41

Balak, qui s’impatientait, vint à la rencontre de Balaam (versets 36, 37). Les paroles mêmes de Balak auraient dû interpeller Balaam et l’amener à donner une vraie réponse à ce “Pourquoi”. Balaam ne rapporta rien de sa rencontre avec l’ange dans le chemin, mais précisa cependant la limite de sa mission (verset 38).

“Balaam alla avec Balak” (verset 39) : c’était l’aboutissement de son chemin d’obstination où l’avait conduit son désir d’argent et d’honneurs, chemin commencé par la porte qu’il avait ouverte aux émissaires du roi de Moab (verset 8).

Ce récit est un avertissement pour tout croyant, au début de sa vie professionnelle. A ce moment, il doit discerner le motif qui le pousse dans tel ou tel chemin. Est-ce la recherche d’avantages personnels ou est-ce le désir de plaire à Dieu ? Rappelons ce que Dieu dit à Amatsia : “Il appartient à l’Éternel de te donner beaucoup plus que cela” 2 Chroniques 25. 9. Il vaut la peine de faire la perte de biens matériels ou même de l’espoir de gains importants, car celui qui se confie en Dieu et place les intérêts du Seigneur en premier recevra toujours du Tout-Puissant une large compensationMarc 10. 30.

Notes

1Historiquement, le voyage du peuple se poursuivit dans le livre de Josué. Toute la fin du livre des Nombres se déroula en peu de temps, pendant le séjour du peuple “dans les plaines de Moab, de l’autre côté du Jourdain de Jéricho” (22. 1 ; 26. 3 ; 31. 12 ; 33. 50 ; 34. 15 ; 35. 1 ; 36. 13). Cette septuple mention montre clairement l’unité de cette partie du livre (chapitre 20 à 36).
2Voir la section suivante.

Nombres 22

1Et les fils d’Israël partirent, et campèrent dans les plaines de Moab, de l’autre côtéa du Jourdain de Jéricho.

2Et Balak, fils de Tsippor, vit tout ce qu’Israël avait fait aux Amoréens ; 3et Moab eut une fort grande peur du peuple, car il était nombreux ; et Moab fut dans l’effroib à cause des fils d’Israël. 4Et Moab dit aux anciens de Madian : Maintenant, cette multitude broutera tout ce qui est autour de nous, comme le bœuf broute l’herbe des champs. Or Balak, fils de Tsippor, était roi de Moab en ce temps-là. 5Et il envoya des messagers à Balaam, fils de Béor, à Pethor, qui est sur le fleuve, dans le paysc des fils de son peuple, pour l’appeler, disant : Voici, un peuple est sorti d’Égypte ; voici, il couvre le dessusd du pays, et il habite vis-à-vis de moi. 6Et maintenant, viens, je te prie, maudis-moi ce peuple, car il est plus fort que moi : peut-être pourrai-je le frapper, et le chasserai-je du pays ; car je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis est maudit. 7Et les anciens de Moab et les anciens de Madian s’en allèrent, ayant dans leurs mains le salaire de la divination ; et ils vinrent à Balaam et lui dirent les paroles de Balak. 8Et il leur dit : Passez ici la nuit, et je vous rapporterai la parole selon que l’Éternel m’aura parlé. Et les seigneurse de Moab demeurèrent avec Balaam. 9Et Dieu vint à Balaam, et dit : Qui sont ces hommes [que tu as] chez toi ? 10Et Balaam dit à Dieu : Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, a envoyé vers moi : 11Voici, un peuple est sorti d’Égypte, et il couvre le dessusd du pays ; viens maintenant, maudis-le-moi : peut-être pourrai-je combattre contre lui, et le chasserai-je. 12Et Dieu dit à Balaam : Tu n’iras pas avec eux ; tu ne maudiras pas le peuple, car il est béni. 13Et Balaam se leva le matin, et dit aux seigneurs de Balak : Allez dans votre pays ; car l’Éternel refuse de me laisser aller avec vous. 14Et les seigneurs de Moab se levèrent, et s’en allèrent vers Balak, et dirent : Balaam a refusé de venir avec nous.

15Et Balak envoya encore des seigneurs, plus nombreux et plus considérables que ceux-là ; 16et ils vinrent à Balaam, et lui dirent : Ainsi a dit Balak, fils de Tsippor : Je te prie, ne te laisse pas empêcher de venir vers moi ; 17car je te comblerai d’honneurs, et tout ce que tu me diras, je le ferai ; viens donc, je te prie, maudis-moi ce peuple. 18Et Balaam répondit et dit aux serviteurs de Balak : Quand Balak me donnerait plein sa maison d’argent et d’or, je ne pourrais transgresser le commandement de l’Éternel, mon Dieu, pour faire une chose petite ou grande ; 19et maintenant, je vous prie, demeurez ici, vous aussi, cette nuit, et je saurai ce que l’Éternel aura de plus à me dire. 20Et Dieu vint la nuit à Balaam, et lui dit : Si ces hommes sont venus pour t’appeler, lève-toi, va avec eux ; seulement, la parole que je te dirai, tu la feras. 21Et Balaam se leva le matin, et sella son ânesse, et s’en alla avec les seigneurs de Moab.

22Mais la colère de Dieu s’embrasa parce qu’il s’en allait ; et l’Ange de l’Éternel se plaça sur le chemin pour s’opposerf à lui. Et il était monté sur son ânesse, et ses deux jeunes hommes étaient avec lui. 23Et l’ânesse vit l’Ange de l’Éternel se tenant dans le chemin, son épée nueg dans sa main ; et l’ânesse se détourna du chemin et alla dans les champs ; et Balaam frappa l’ânesse pour la faire retourner dans le chemin. 24Et l’Ange de l’Éternel se tint dans un chemin creux, dans les vignes ; il y avait un mur d’un côté et un mur de l’autre côté. 25Et l’ânesse vit l’Ange de l’Éternel, et elle se serra contre la muraille, et serra le pied de Balaam contre la muraille ; et il la frappa de nouveau. 26Et l’Ange de l’Éternel passa plus loin, et se tint dans un lieu étroit où il n’y avait point de chemin pour se détourner à droite ou à gauche. 27Et l’ânesse vit l’Ange de l’Éternel, et elle se coucha sous Balaam ; et la colère de Balaam s’embrasa, et il frappa l’ânesse avec le bâton. 28Et l’Éternel ouvrit la bouche de l’ânesse, et elle dit à Balaam : Que t’ai-je fait, que tu m’aies frappée ces trois fois ? 29Et Balaam dit à l’ânesse : Parce que tu t’es jouée de moi. Que n’ai-je une épée dans ma main ; certes je te tuerais maintenant ! 30Et l’ânesse dit à Balaam : Ne suis-je pas ton ânesse, sur laquelle tu montes depuis que je suis à toi jusqu’à ce jour ? Ai-je coutume de te faire ainsi ? Et il dit : Non. 31Et l’Éternel ouvrit les yeux de Balaam, et il vit l’Ange de l’Éternel qui se tenait sur le chemin, son épée nue dans sa main ; et il s’inclina et se prosterna sur sa face. 32Et l’Ange de l’Éternel lui dit : Pourquoi as-tu frappé ton ânesse ces trois fois ? Voici, moi, je suis sorti pour m’opposer à toif, car ton chemin est perversh devant moi. 33Et l’ânesse m’a vu et s’est détournée devant moi ces trois fois ; si elle ne s’était pas détournée de devant moi, je t’aurais maintenant tué ; et elle, je l’aurais laissée en vie. 34Et Balaam dit à l’Ange de l’Éternel : J’ai péché, car je ne savais pas que tu t’étais placé à ma rencontre dans le chemin ; et maintenant, si cela est mauvais à tes yeux, je m’en retournerai. 35Et l’Ange de l’Éternel dit à Balaam : Va avec les hommes ; mais seulement tu ne diras que la parole que je te dirai. Et Balaam s’en alla avec les seigneurs de Balak.

36Et Balak entendit que Balaam venait, et il sortit à sa rencontre, jusqu’à la ville de Moab, sur la frontière de l’Arnon qui est à l’extrémité de la frontière. 37Et Balak dit à Balaam : N’ai-je pas envoyé vers toi avec instance pour t’appeler ? Pourquoi n’es-tu pas venu vers moi ? Vraiment, ne puis-je pas te donner des honneurs ? 38Et Balaam dit à Balak : Voici, je suis venu vers toi ; maintenant, puis-je dire quoi que ce soit ? La parole que Dieu m’aura mise dans la bouche, je la dirai. 39Et Balaam alla avec Balak, et ils vinrent à Kiriath-Hutsoth. 40Et Balak sacrifia du gros et du menu bétail, et il en envoya à Balaam et aux seigneurs qui étaient avec lui.

41Et il arriva, le matin, que Balak prit Balaam et le fit monter aux hauts lieux de Baali, et de là il vit l’extrémité du peuple.

Notes

ale mot est employé pour les deux côtés du Jourdain ; voir 32. 19.
bavec l’idée d’aversion.
cou : sur le fleuve du pays.
dhéb. : l’œil.
eseigneur, ici et dans tous ces chapitres ; ailleurs : chef.
flitt. : en adversaire.
glitt. : tirée.
hou : ce chemin mène à la perdition.
iou : à Bamoth-Baal.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)