Après avoir invité le peuple à regarder en arrière (33. 1-49), l’Éternel dirigea ses regards vers le pays qui se trouvait devant lui. Avant de donner les limites de la terre d’Israël, Dieu insista sur deux principes qui devaient gouverner la conquête et le partage du pays :
L’éradication des Cananéens et de leurs idoles devait être complète ; sans cela, Israël risquait :
Ces instructions ont leur contrepartie pour nous. Notre lutte n’est plus “contre le sang et la chair”, mais contre “la puissance spirituelle de méchanceté” Éphésiens 6. 12, contre des idées fausses qui viennent s’opposer à la connaissance du vrai Dieu. Les “figures sculptées” évoquent la belle forme qu’elles peuvent prendre : certains courants artistiques ou philosophiques se présentent sous des dehors intellectuellement attrayants ; ils n’en sont pas moins pernicieux car souvent contraires à la pensée divine. Les images de fonte, facilement reproductibles grâce à un moule, font plutôt penser aux idées à la mode que véhiculent à l’envi les médias ; baignant parmi elles, nous pourrions être rapidement tentés de les croire. Si nous n’y prenons garde, ces pensées contraires à la vérité de Dieu risquent de nous opprimer et de nous voiler la connaissance du seul vrai Dieu et des bénédictions spirituelles qu’il nous offre.
L’Éternel définit ensuite de façon très précise les frontières du pays que le peuple allait occuper. Ces limites géographiques du pays ne concernaient que neuf tribus et demie, puisque deux tribus et demie avaient déjà pris leur héritage en deçà du Jourdain (chapitre 32).
Les frontières formaient la séparation entre l’extérieur et le pays qui appartenait à l’Éternel et que sa grâce octroyait à Israël1. Dieu sépare toujours ce qui lui appartient. Dès le début de la Genèse, il sépare la lumière des ténèbresGenèse 1. 4 et cette pensée traverse toute la Bible. Pour les chrétiens, comme pour Israël, cette séparation est la conséquence de leur élection et de leur appartenance à un Dieu saint ; elle n’est en rien le résultat d’une prétendue supériorité intrinsèqueDeutéronome 7. 6-8 ; 1 Corinthiens 6. 11.
Tous les croyants, une fois sauvés par l’œuvre de Christ à la croix, ont une part en lui – des bénédictions célestes – qu’ils en aient conscience ou non2. Notre part en Christ dans les lieux célestes n’est pas à proprement parler le ciel, mais l’héritage3. Quelques passages du N.T. montrent quelles sont pour nous les limites de l’héritage :
Les Colossiens avaient franchi la frontière de l’héritage pour s’ingérer dans ce qu’ils n’avaient pas vu et s’impliquer dans le culte des angesColossiens 2. 18. Dieu ouvre à notre foi une sphère spirituelle bien définie ; aussi évitons, comme les “rêveurs” dont parle JudeJude 8, de chercher à connaître au-delà de ce que Dieu nous révèle.
Dans la liste des hommes chargés de partager le pays sont nommés d’abord : le sacrificateur, Éléazar (pour nous Christ comme sacrificateur), et Josué, lui aussi représentant Christ (comme Seigneur).
Le sacrificateur avait plusieurs fonctions particulièrement élevées :
Outre Éléazar et Josué, l’Éternel désigna de nouveaux princes pour aider au partage du pays. Ils remplaçaient ceux que l’Éternel avait désignés au début du voyage, qui avaient procédé au premier dénombrement (chapitre 1) et qui avaient également présenté les ustensiles nécessaires au service du tabernacle lors de la dédicace de l’autel (chapitre 7). Sans doute leur souvenir restait-il et leur rôle avait-il été très utile ; mais leur service concernait le temps de la marche au désert. La charge de ces nouveaux princes était bien différente car elle allait se développer dans le pays. Qui oserait faire une comparaison entre ces deux générations de princes, et dire que l’une a une quelconque supériorité sur l’autre ? Personne, certainement – à part Dieu, qui seul a une juste évaluation – ne peut avoir cette prétention. Ainsi, nous voyons les générations se suivre, chacune contribuant, à sa place et à son époque, “au conseil de Dieu” Actes 13. 36. Apprécions la grâce de Dieu qui donne des “princes”, quand il le veut, où il le veut, pour le plus grand bénéfice de son peuple.