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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 11. 10-35

Les premiers murmures

3. Les cailles (2)

Moïse accablé par le fardeau du peuple : versets 10-15

La contestation de Moïse est surprenante, alors qu’il était un homme dont l’Éternel reconnaissait la douceur. Mais un état général d’infidélité met particulièrement à l’épreuve les plus fidèles, qui sont parfois gagnés par le découragement ou l’exaspération. Les cinq questions de Moïse à l’Éternel (versets 11-13) montrent l’étendue de son découragement. Elles montrent aussi qu’il se centrait sur lui-même (notez la répétition de la première personne du singulier). Moïse n’était pas appelé à porter seul le fardeau du peuple. Le Dieu vivant, qui seul pouvait servir d’yeux dans le désert, était aussi le seul apte à porter ce peuple “comme un homme porte son fils dans tout le chemin” Deutéronome 1. 31.

Ne nous arrive-t-il pas parfois d’éprouver de pareils sentiments ? Si le Seigneur nous a confié quelque responsabilité, il ne veut pas que nous nous sentions écrasés par elle, mais que nous nous confiions en sa seule grâce pour faire face à cette charge. Nous ne pourrons jamais nourrir nous-mêmes le peuple de Dieu. “Qui est suffisant pour ces choses ?” 2 Corinthiens 2. 16 Rappelons toujours que “notre capacité vient de Dieu” et non pas de nous2 Corinthiens 3. 5.

La réponse de l’Éternel à Moïse : versets 16, 17

L’Éternel répondit d’abord aux reproches de Moïse, car plus la proximité de Dieu est grande, plus directe est la réprobation. 70 anciens lui furent donc adjoints pour porter le peuple.

Déjà, en Exode 18, son beau-père Jéthro lui avait conseillé de se faire aider pour administrer le peuple. Moïse avait suivi cet avis qui avait été soumis à l’approbation de DieuExode 18. 21-23. Aucun commentaire négatif n’est rajouté sur cet épisode dans le DeutéronomeDeutéronome 1. 9-18. Ici, le cas est différent : il ne s’agit plus d’administration mais de responsabilité. L’Éternel ne fit que répartir différemment l’Esprit qu’il avait mis sur Moïse.

Deux applications de ce récit se dégagent pour nous aujourd’hui, sous la forme d’un parallèle et d’un contraste.

  • Peu importe que Dieu veuille se servir d’un seul homme ou de plusieurs pour accomplir une œuvre donnée. La multiplication des moyens n’est pas synonyme d’une augmentation de la puissance spirituelle.
  • Par ailleurs, dans le N.T., la pensée de Dieu pour son peuple, l’Église, n’est pas qu’un seul homme ait toute la charge. Les Actes et les épîtres abondent en exemples et en enseignements sur la complémentarité des différents membres du corps. En particulier, les termes d’anciens ou de surveillants sont au pluriel1.

La réponse de l’Éternel au peuple : versets 18-23

Ensuite l’Éternel répondit aux murmures du peuple… en accédant à leur demande. Cela nous montre qu’un exaucement n’est pas forcément la preuve de bonnes relations avec Dieu ; ce peut être au contraire un jugement de sa part quand la demande vient d’un cœur charnel2.

En fait, c’est souvent une grâce du Seigneur que nous ne recevions pas ce que nous avons demandé, car il nous arrive bien des fois de mériter ce reproche : “Vous demandez mal, afin de le dépenser pour vos voluptés” Jacques 4. 3.

Le moyen de jugement correspondit à la revendication apparente (versets 18-20a). Mais Dieu dévoile le fond des choses (verset 20b) ; le motif profond du peuple était plus grave encore : “Vous avez méprisé l’Éternel”.

La réponse de Dieu surprit tellement Moïse que ce dernier émit encore une objection (versets 21, 22). Il devait apprendre que Dieu “peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons” Éphésiens 3. 20. Quelles que soient les impossibilités apparentes ou les objections rationnelles, comptons sur le bras puissant et la main forte du Dieu tout-puissant à qui rien n’est impossibleÉsaïe 50. 2 ; Luc 1. 37. Les obstacles, s’il y en a, sont de notre côtéÉsaïe 59. 1, 2.

Eldad et Médad : versets 24-29

Comme l’Éternel l’avait annoncé, l’Esprit vint sur 70 anciens qui prophétisèrent. C’était la preuve extérieure, visible pour tout le peuple, de l’autorité spirituelle que Dieu conférait désormais à ces hommes.

Un incident survint alors : deux hommes qui n’étaient pas sortis du camp avec les 70, se mirent eux aussi à prophétiser. Josué, dans la rigueur de sa jeunesse, voulut les en empêcher. Quelle belle réponse lui fit alors Moïse ! “Es-tu jaloux pour moi ? Ah ! que plutôt tout le peuple de l’Éternel soit prophète !” Ces paroles montrent que Moïse avait été rapidement rétabli, après ses deux défaillances (versets 11-15, 21-23). Il ne cherchait pas sa gloire, mais il était jaloux pour Dieu seul. Ainsi il pouvait se réjouir librement de ce que Dieu donnait à d’autres. Sa largeur de cœur rappelle celle du Seigneur : à Jean qui avait défendu à un homme de chasser les démons au nom de Jésus parce qu’il ne suivait pas Jésus avec les disciples, le Seigneur répond : “Ne le lui défendez pas, car celui qui n’est pas contre vous est pour vous” Luc 9. 4-, 50.

Dieu n’est lié par rien et il lui plaît de montrer sa grâce en agissant par des moyens qui ne nous paraissent peut-être pas convenables ou adéquats. Aucun individu ni aucun groupe n’a l’exclusivité des dons. Le Seigneur donne comme il l’entend et à qui il veut. Ce n’est pas à nous de réglementer le canal de bénédiction par lequel les dons parviennent aux croyants. Ayons la largeur de vue de Paul qui se réjouissait sans arrière-pensée de ce que l’évangile était annoncé, même par “esprit de parti” Philippiens 1. 15-18 et rejetons avec vigueur toute pensée sectaire qui viserait à restreindre l’action de Dieu aux seules personnes avec lesquelles nous pouvons avoir une pleine communion.

Les cailles sur le camp : versets 30-35

Comme toujours, la parole de l’Éternel s’accomplit. Il montra sa puissance en couvrant le camp de cailles. Mais le résultat en fut un profond dégoût : “Ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent Dieu dans le lieu désolé ; et il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya la consomption3 dans leurs âmes” Psaume 106. 14, 15. Ce dépérissement de l’âme, n’est-ce pas ce que provoquent aussi des satisfactions charnelles sans l’approbation de Dieu1 Pierre 2. 11 ?

Le zèle des Israélites pour amasser la viande est impressionnant : dix khomers font environ une tonne ! En dépit des efforts du peuple pour transformer ces trop nombreux oiseaux en viande séchée (verset 32 b), leur chair pourrit sous le chaud soleil du désert.

Ce récit est une solennelle illustration de ce verset : “Celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption” Galates 6. 8.

Notes

1Sauf lorsqu’il s’agit des qualifications individuelles du surveillant (1 Timothée 3. 1, 2 ; Tite 1. 6, 7) ou d’un ancien qui se désigne nommément ainsi, comme Pierre (1 Pierre 5. 1) ou Jean (2 Jean 1 ; 3 Jean 1).
2L’inverse est également vrai : l’absence (temporaire ou définitive) de réponse à une prière n’est pas obligatoirement un signe d’éloignement du Seigneur.
3La consomption est une dégoût qui amène un dépérissement progressif.

Nombres 11

10Et Moïse entendit le peuple pleurant, selon ses familles, chacun à l’entrée de sa tente ; et la colère de l’Éternel s’embrasa extrêmement, et cela fut mauvais aux yeux de Moïse. 11Et Moïse dit à l’Éternel : Pourquoi as-tu fait ce mal à ton serviteur ? et pourquoi n’ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi le fardeau de tout ce peuple ? 12Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple ? Est-ce moi qui l’ai enfanté, pour que tu me dises : Porte-le dans ton sein, comme le nourricier porte l’enfant qui tète, jusqu’au pays que tu as promis par serment à ses pères ? 13D’où aurais-je de la chair pour en donner à tout ce peuple ? car ils pleurent après moi, disant : Donne-nous de la chair, afin que nous en mangions. 14Je ne puis, moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi. 15Et si tu agis ainsi avec moi, tue-moi donc, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur. 16Et l’Éternel dit à Moïse : Assemble-moi 70 hommes des anciens d’Israël, que tu sais être les anciens du peuple et ses magistratsa, et amène-les à la tente d’assignation, et ils se tiendront là avec toi. 17Et je descendrai, et je parlerai là avec toi, et j’ôterai de l’Esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi le fardeau du peuple, et que tu ne le portes pas toi seul. 18Et tu diras au peuple : Sanctifiez-vous pour demain, et vous mangerez de la chair ; car vous avez pleuré aux oreilles de l’Éternel, disant : Qui nous fera manger de la chair ? car nous étions bien en Égypte ! Et l’Éternel vous donnera de la chair, et vous en mangerez. 19Vous n’en mangerez pas un jour, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours, ni 20 jours, 20 [mais] jusqu’à un mois entier, jusqu’à ce qu’elle vous sorte par les narines et que vous l’ayez en dégoût ; parce que vous avez méprisé l’Éternel qui est au milieu de vous, et que vous avez pleuré devant lui, disant : Pourquoi sommes-nous donc sortis d’Égypte ? 21Et Moïse dit : Il y a 600 000 hommes de pied dans ce peuple au milieu duquel je suis, et tu as dit : Je leur donnerai de la chair, et ils en mangeront un mois entier. 22Leur égorgera-t-on du menu et du gros bétail, afin qu’il y en ait assez pour eux ? ou assemblera-t-on tous les poissons de la mer pour eux, afin qu’il y en ait assez pour eux ? 23Et l’Éternel dit à Moïse : La main de l’Éternel est-elle devenue courte ? Tu verras maintenant si ce que j’ai dit t’arrivera ou non.

24Et Moïse sortit, et dit au peuple les paroles de l’Éternel ; et il assembla 70 hommes des anciens du peuple, et les fit se tenir tout autour de la tente. 25Et l’Éternel descendit dans la nuée, et lui parla ; et il ôta de l’Esprit qui était sur lui, et le mit sur les 70 anciens. Et il arriva qu’aussitôt que l’Esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent, mais ils ne continuèrent pas. 26Et il était demeuré deux hommes dans le camp ; le nom de l’un était Eldad, et le nom du second, Médad ; et l’Esprit reposa sur eux ; et ils étaient de ceux qui avaient été inscrits, mais ils n’étaient pas sortis vers la tente, et ils prophétisèrent dans le camp. 27Et un jeune homme courut et rapporta cela à Moïse, disant : Eldad et Médad prophétisent dans le camp. 28Et Josué, fils de Nun, qui servait Moïse, l’un de ses jeunes gensb, répondit et dit : Mon seigneur Moïse, empêche-les. 29Et Moïse lui dit : Es-tu jaloux pour moi ? Ah ! que plutôt tout le peuple de l’Éternel soit prophète ; que l’Éternel mette son Esprit sur eux !

30Et Moïse revint dans le camp, lui et les anciens d’Israël. 31Et il se leva, de par l’Éternel, un vent qui fit venir de la merc des cailles, et les jeta sur le camp, environ une journée de chemin en deçà, et environ une journée de chemin en delà, tout autour du camp, et environ deux coudées sur la surface de la terre. 32Et le peuple se leva tout ce jour-là, et toute la nuit, et tout le jour du lendemain, et amassa des cailles : celui qui en avait amassé le moins, en avait amassé dix khomers ; et ils les étendirent pour eux tout autour du camp. 33– La chair était encore entre leurs dents, avant qu’elle soit mâchée, que la colère de l’Éternel s’embrasa contre le peuple, et que l’Éternel frappa le peuple d’un fort grand coup. 34Et on appela le nom de ce lieu-là Kibroth-Hattaavad, parce qu’on y enterra le peuple qui avait convoité. 35De Kibroth-Hattaava le peuple partit pour Hatséroth, et ils furent à Hatséroth.

Notes

aailleurs : commissaires, officiers.
bou : de ses hommes d’élite.
cou : de l’ouest.
dsépulcres de la convoitise.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)