Le voyage du peuple n’avait pas commencé depuis bien longtemps lorsque les premières plaintes s’élevèrent, sans qu’aucune raison particulière ne soit mentionnée. Le peuple avait-il donc oublié la délivrance dont il avait été l’objet quelques mois auparavant et tous les bienfaits dont l’Éternel l’avait entouré depuis ?
Nous aussi, nous nous plaignons facilement. Nous oublions la grâce de Dieu envers nous et nous ne reconnaissons pas les soins journaliers dont il nous entoure. La moindre contrariété fait germer une irritation souvent bien mal contenueJonas 4. 4, 9. Et, petit à petit, cet état d’esprit de récrimination envahit notre vie ; tout devient sujet de se plaindre : le temps, la nourriture, les autres, etc. Notre témoignage en pâtit et notre vie s’assombrit. Pourtant notre Dieu ne dirige-t-il pas chaque détail de notre vie pour notre bienRomains 8. 28 ? Le contentement ne nous est pas naturel et même Paul pouvait dire qu’il avait appris à être content en lui-même de ses circonstancesPhilippiens 4. 11 ; 1 Timothée 6. 6 ; Hébreux 13. 5.
“L’Éternel entendit”, car il entend tout, même nos murmures en penséePsaume 139. 1-4. Il ne supporta pas ces plaintes au milieu de son peuple et sa colère s’embrasa – au sens littéral – contre Israël. Le nom de ce lieu porterait désormais le souvenir de ce triste événement. Les deux expressions “parmi eux” et “au bout du camp” nous montrent que ce qui se passe en un point quelconque du peuple de Dieu, en fait, nous concerne tous, même si ces événements ne nous touchent pas directement1 Corinthiens 12. 26.
La ressource du peuple fut l’intercession de Moïse, toujours sur la brèche pour Israël. Dieu répondit en arrêtant la plaie. Cependant nous ne voyons pas le peuple se repentir.
Lors de l’exode, un certain nombre de personnes qui vivaient autrefois en Égypte s’étaient jointes au peuple d’IsraëlExode 12. 38. Ces éléments étrangers perturbèrent le peuple de Dieu et eurent une mauvaise influence sur lui, comme c’est généralement le cas1 Corinthiens 15. 33. La convoitise du “ramassis” s’étendit bien vite à tous les fils d’Israël.
Ce “ramassis” peut faire penser à des personnes qui ont une apparence de vie sans réalité profonde2 Timothée 3. 5 ; Galates 2. 4. Ils se joignent volontiers aux véritables chrétiens mais ils les entraînent à la contestation et à la mondanité car le contact avec ces personnes les conduit rapidement à adopter leurs raisonnements.
Aux plaintes (v. 1) succédèrent les pleurs (v. 4), étayés par divers arguments :
Les Égyptiens qui leur rationnaient la paille ne leur donnaient sans doute pas du poisson pour rien ; de toute façon, leur dure servitude n’était-elle pas une triste contrepartie ?
Le croyant dont le cœur s’éloigne de Dieu oublie bien vite l’esclavage qu’il avait connu lorsque Satan dominait sur lui. Il voit le monde (symbolisé par l’Égypte) sous un jour favorable en oubliant le prix à payer pour ses convoitises trompeuses.
Ces légumes possèdent trois caractéristiques communes :
Veillons donc à ne pas nous nourrir de lectures, de films ou de conversations attrayantes pour la chair mais qui laissent l’âme sur sa faim et polluent notre esprit en y insinuant les “éléments du monde” Colossiens 2. 8.
La convoitise n’amène pas seulement à désirer ce que l’on n’a pas mais aussi à mépriser ce que l’on a. La manne, ce pain du ciel donné par Dieu, était dénigrée par les Israélites. Pour nous, elle symbolise Christ présenté dans les ÉcrituresJean 6. 32-35. Notre intérêt pour la Bible a-t-il baissé ? Préférons-nous lire ce que le monde nous propose à profusion plutôt que la nourrissante parole de Dieu ?
En contraste avec l’appréciation méprisante des fils d’Israël, l’Esprit relève en quelques expressions la valeur de la manne que Dieu, dans sa sollicitude envoyait chaque jour à son peuple :
Le verset 8 détaille les diverses opérations par lesquelles le peuple préparait la manne. Il nous montre comment nous avons à « travailler » la parole de Dieu. Ne nous contentons pas d’une lecture superficielle ; pour goûter sa pleine valeur sous l’action de l’Esprit (“l’huile fraîche”), un effort personnel est nécessaire. “Sondez les Écritures”, recommandait le SeigneurJean 5. 39.