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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 19

La génisse rousse

Ce chapitre est le sommet moral du livre, le pilier sur lequel s’appuie tout le développement de la grâce dans les Nombres. Les premiers pas au désert (chapitre 11 à 16) avaient amplement prouvé que la marche du peuple s’accompagnait de beaucoup de défaillances. L’Éternel avait institué et confirmé la sacrificature dans son rôle primordial ; elle était le seul moyen capable de conduire le peuple jusqu’au pays promis (chapitre 17 et 18).

Mais il fallait une autre ressource pour remédier aux souillures contractées pendant cette longue marche ; c’est pourquoi l’Éternel institua un nouveau sacrifice, adapté au désert, indépendant de ceux développés dans le livre du Lévitique1.

Cette institution ne pouvait reposer que sur la désignation d’Aaron comme “l’homme que l’Éternel avait choisi”. C’est sur ce merveilleux type de Christ que s’appuie cette disposition généreusement octroyée en grâce par l’Éternel. Donc, le chapitre 19 est la suite morale et une conséquence des chapitres précédents (16 à 18) et c’est pourquoi l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, et non à Moïse seul, comme dans le Lévitique.

1. Le rituel

Il se scindait en deux parties :

  • La préparation initiale de l’eau de purification (versets 1-10) : une génisse (jeune vache), rousse, était égorgée hors du camp ; une fois son sang aspergé devant la tente de la rencontre, elle était entièrement brûlée ; ses cendres étaient recueillies (verset 9) puis mélangées avec de l’eau vive (verset 17).
  • L’utilisation de l’eau de purification (versets 11-22) : tout Israélite qui touchait un mort devait, sous peine de mort, se purifier avec cette “eau de séparation” (versets 11-13), que ce contact ait eu lieu dans la tente (versets 14, 15) ou dans les champs (verset 16). Le rituel à suivre était précis (versets 17-22) ; il faisait intervenir un “homme pur” qui faisait aspersion avec cette eau sur l’homme impur le troisième puis le septième jour ; après s’être lavé et avoir lavé ses vêtements, l’homme qui avait touché un mort était purifié.

2. La génisse rousse, préfiguration de Christ

Comme l’indique l’auteur de l’épître aux Hébreux, le sacrifice de la génisse rousse préfigurait celui de Christ : “Car si… la cendre d’une génisse avec laquelle on fait aspersion sur ceux qui sont souillés sanctifie pour la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour que vous serviez le Dieu vivant !” Hébreux 9. 13, 14 Les détails donnés sur cette génisse sont autant de traits pour évoquer le sacrifice du Seigneur Jésus :

  • Elle était rousse : cette couleur rappelle celle du sang, source de la vie ; le Fils “a la vie en lui-même” Jean 5. 26.
  • Elle était sans tare : Jésus était intrinsèquement sans péché dans sa nature même : “il n’y a pas de péché en lui” 1 Jean 3. 5.
  • Elle n’avait aucun défaut corporel : jamais personne ne put prendre Christ en défaut dans toute sa marche d’homme sur la terreJean 8. 46 ; Dieu lui-même n’y vit que lumière et sainteté.
  • Elle n’avait jamais porté le joug : contrairement à nous, Jésus était libre de toute attache avec le péché, autant intérieurement qu’extérieurement ; il n’y a jamais été assujetti ; son seul joug était sa soumission totale à la volonté de son PèreMatthieu 11. 29.

Cette génisse était conduite hors du camp, puis égorgée2. “C’est pourquoi aussi Jésus, afin qu’il sanctifiât le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte” Hébreux 13. 12.

Le sacrificateur faisait une septuple aspersion du sang de la génisse vers la tente de la rencontre. En cela, cette ordonnance complète celle du grand jour des expiations où le sang était porté devant Dieu, dans le lieu très saintLévitique 16. 15. Le sacrifice de Christ ne répond pas seulement aux exigences de Dieu ; il fournit également à l’homme le moyen de rencontrer Dieu sur une base juste et ce chemin vers Dieu est complet et parfait (sept fois).

La victime était ensuite entièrement brûlée (verset 5), ce qui était exceptionnelLévitique 4. 12, 21 ; 6. 23. Même pour l’holocauste, on prélevait la peau pour la donner au sacrificateur avant de le brûler.

Le sacrificateur jetait dans le feu trois éléments :

  • du bois de cèdre, cet arbre majestueux, figure de la grandeur de l’homme ;
  • de l’hysope, petite plante sans apparence, qui pousse entre les pierres, et qui nous parle de la petitesse de l’homme,
  • de l’écarlate, couleur royale, symbole de la gloire humaine.

Ainsi, le sacrifice de Christ est seul capable de répondre devant Dieu à tout ce qu’est l’homme par nature1 Rois 5. 13. Il doit mettre de côté tout ce dont il pourrait se glorifierGalates 6. 14. Nous le comprenons aisément pour la grandeur ou la gloire humaines ; mais nos qualités naturelles, même les plus aimables (comme ici la modestie ou l’humilité qu’évoque l’hysope), ne nous ouvriront jamais le ciel car tout est touché par le péché et doit être mis de côté par la croix. Celle-ci ne répond pas seulement aux “mauvaises œuvres” mais aussi aux “œuvres mortes” 3. Prenons garde à ne pas nous glorifier de notre petitesseColossiens 2. 23, ce qui n’est souvent qu’un orgueil déguisé.

Contrairement aux sacrifices du Lévitique, celui de cette génisse était – semble-t-il – unique, tout comme l’œuvre de la croix. La provision de cendres était suffisante pour tout le voyage dans le désert. De même, le sacrifice de Christ n’a pas à être répétéHébreux 10. 14.

L’eau obtenue par le mélange de ces cendres avec de l’eau vive4 était “gardée pour l’assemblée des fils d’Israël” (verset 9). Le sacrifice de Christ a plus qu’une portée individuelle ; il contient la pensée de son amour pour l’assemblée collectivementÉphésiens 5. 25.

Notes

1Déjà, après la faillite de la sacrificature, démontrée par la faute et le châtiment de Nadab et Abihu (Lévitique 10), l’Éternel avait institué les sacrifices du grand jour des propitiations (Lévitique 16. 1).
2Éléazar n’immolait pas lui-même la génisse. En effet, Christ est à la fois la victime et le sacrificateur, mais son service sacerdotal proprement dit n’a commencé qu’une fois l’œuvre de la croix accomplie.
3Ce sont des œuvres qui sont extérieurement irréprochables mais qui n’ont aucune valeur pour Dieu, car elles ne sont pas le fruit de sa grâce dans une nature renouvelée.
4Cette eau jaillissante, courante, évoque la fontaine d’eau vive dont le Seigneur parlera à la femme samaritaine.

Nombres 19

1Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant : 2C’est ici le statut de la loi que l’Éternel a commandé, en disant : Parle aux fils d’Israël, et qu’ils t’amènent une génisse rousse, sans tare, qui n’ait aucun défaut corporel, [et] qui n’ait point porté le joug. 3Et vous la donnerez à Éléazar, le sacrificateur, et il la mènera hors du camp, et on l’égorgera devant lui. 4Et Éléazar, le sacrificateur, prendra de son sang avec son doigt et fera aspersiona de son sang, sept fois, droit devant la tente d’assignation ; 5et on brûlera la génisse devant ses yeux : on brûlera sa peau, et sa chair, et son sang, avec sa fiente. 6Et le sacrificateur prendra du bois de cèdre, et de l’hysope, et de l’écarlate, et les jettera au milieu du feu où brûle la génisse. 7Et le sacrificateur lavera ses vêtements et lavera sa chair dans l’eau ; et après, il entrera dans le camp ; et le sacrificateur sera impur jusqu’au soir. 8Et celui qui l’aura brûlée lavera ses vêtements dans l’eau, et lavera sa chair dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. 9Et un homme pur ramassera la cendre de la génisse, et la déposera hors du camp en un lieu pur, et elle sera gardée pour l’assemblée des fils d’Israël comme eau de séparation : c’est une purification pour le péché. 10Et celui qui aura ramassé la cendre de la génisse lavera ses vêtements, et sera impur jusqu’au soir. Ce sera un statut perpétuel pour les fils d’Israël et pour l’étranger qui séjourne au milieu d’eux.

11Celui qui aura touché un mort, un cadavreb d’homme quelconque, sera impur sept jours. 12Il se purifierac avec cette [eau] le troisième jour, et le septième jour il sera pur ; mais s’il ne se purifie pas le troisième jour, alors il ne sera pas pur le septième jour. 13Quiconque aura touché un mort, le cadavre d’un homme qui est mort, et ne se sera pas purifié, a rendu impur le tabernacle de l’Éternel ; et cette âme sera retranchée d’Israël, car l’eau de séparation n’a pas été répandued sur elle ; elle sera impure, son impureté est encore sur elle. 14C’est ici la loi, lorsqu’un homme meurt dans une tente : quiconque entre dans la tente, et tout ce qui est dans la tente, sera impur sept jours ; 15et tout vase découvert, sur lequel il n’y a pas de couvercle attaché, sera impur. 16Et quiconque touchera, dans lese champs, [un homme] qui aura été tué par l’épée, ou un mort, ou un ossement d’homme, ou un sépulcre, sera impur sept jours. 17Et on prendra, pour l’homme impur, de la poudre de ce qui a été brûlé pour la purification, et on mettra dessus de l’eau vive dans un vase. 18Et un homme pur prendra de l’hysope, et la trempera dans l’eau, et en fera aspersion sur la tente, et sur tous les ustensiles, et sur les personnes qui sont là, et sur celui qui aura touché l’ossement, ou l’homme tué, ou le mort, ou le sépulcre ; 19et l’homme pur fera aspersion sur l’homme impur, le troisième jour et le septième jour, et il le purifiera le septième jour ; et il lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau, et le soir il sera pur. 20Et l’homme qui sera impur, et qui ne se sera pas purifié, cette âme-là sera retranchée du milieu de la congrégation, – car il a rendu impur le sanctuaire de l’Éternel ; l’eau de séparation n’a pas été répandued sur lui ; il est impur. 21Et ce sera pour eux un statut perpétuel. Et celui qui aura fait aspersion avec l’eau de séparation lavera ses vêtements, et celui qui aura touché l’eau de séparation sera impur jusqu’au soir. 22Et tout ce que l’homme impur aura touché sera impur ; et celuif qui l’aura touché sera impur jusqu’au soir.

Notes

afaire aspersion, ici et v. 18, 19 et 21, comme en Lévitique 4. 6.
blitt. : une âme.
cpropr. : purifier du péché, purification du péché, ici et v. 13, 17, 19, 20.
drépandre ou faire aspersion, comme 18. 17.
elitt. : sur la face des.
flitt. : l’âme.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)