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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 5

La sainteté

1. La sainteté extérieure

Généralités sur les chapitres 5 à 9

Les chapitres 5 à 9. 14 forment un tout. Ces Lévites, dont l’Éternel a parlé à Moïse dans les deux chapitres précédents, vont devoir être consacrés officiellement dans leur service (chapitre 8). Une préparation morale est nécessaire à cette consécration (chapitre 5 à 7). Le chapitre 6 est une manifestation de la grâce de Dieu, une nouvelle fois dans ce livre ; car si une tribu avait le privilège d’être consacrée et séparée pour Dieu, Dieu n’écartait pas la possibilité qu’un homme ou une femme désire se consacrer volontairement. A ce titre, le chapitre 6 fait donc partie de l’ensemble qui prépare le chapitre 8.

Généralités sur le chapitre 5

Le chapitre 5 développe les conditions du maintien de l’état moral du peuple, pour lequel chacun est responsable. Il traite des souillures extérieures, alors qu’au chapitre suivant, le nazaréen devra préserver et maintenir son cœur, son engagement et sa consécration intérieure pour l’Éternel.

Trois paragraphes, une nouvelle fois introduits par l’expression “Et l’Éternel parla à Moïse, disant” (versets 1, 5, 11), donnent le plan du chapitre.

L’impureté : versets 1-4

Trois types de souillure sont envisagés ici :

  • la lèpre (en figure, l’énergie de la chair pour commettre le péché),
  • le flux (ce qui sort de l’homme et qui le souille) Marc 7. 15,
  • le contact avec un cadavre (le manque de vigilance).

Si l’Israélite s’était contenté du verset 3 pour purifier le camp, sa conduite aurait été bien sommaire. En effet, ces trois sujets sont développés dans d’autres portions de l’Écriture qui complètent les instructions données ici :

  • Les chapitres 13 et 14 du Lévitique traitent de la lèpre dans ses différents aspects, en mettant l’accent sur la responsabilité du sacrificateur, alors qu’ici il est mis sur la responsabilité individuelle.
  • Pour le flux, le chapitre 15 du Lévitique donne également des instructions complémentaires.
  • Quant à l’impureté pour un mort, le chapitre 19 de notre livre montre les ressources de la grâce à l’égard de cette impureté et le temps de patience indispensable avant qu’on déclare que le sanctuaire de l’Éternel est souillé.

Cela nous montre que nous avons à étudier la Parole dans son entier pour en dégager une ligne de conduite pratiquePsaume 19. 9 ; 119. 160.

Le délit : versets 5-10

Le deuxième paragraphe traite du délit, sujet déjà abordé en Lévitique 5 sous l’angle sacrificiel. Ici, la règle est la même : le tort causé à autrui est aussi une infidélité envers l’Éternel. Il convient de réparer le mal en restituant le principal, majoré d’un cinquième. Le mot clef de ce paragraphe est “confesseront” : la confession nous ouvre la porte du rétablissement de notre communion avec Dieu1 Jean 1. 9 et également celle du cœur de la (ou des) personnes offensées.

Le verset 8 examine le cas particulier où l’offensé est décédé sans laisser de proche parent1 à qui restituer le délit majoré, à défaut de l’intéressé. Dans ce cas, la restitution devait quand même avoir lieu, envers l’Éternel, par l’intermédiaire d’un “sacrificateur”. Ainsi, pour éviter une “racine d’amertume” Hébreux 12. 15 qui grossirait de génération en génération, nous devons réparer le tort commis envers un père décédé, vis-à-vis de ses enfants. Il peut aussi arriver qu’un tort soit désormais impossible à réparer ; dans ce cas, cherchons une personne spirituelle, en qui nous avons confiance (un “sacrificateur”), pour le lui confesser.

L’ordonnance concernant la jalousie : versets 11-31

Une femme est soupçonnée d’infidélité – à tort ou à raison. “L’esprit de jalousie” vient alors sur son mari (verset 14). Cette jalousie du mari évoque celle de l’Éternel à propos de son peuple, souvent comparé par les prophètes à une femme infidèleÉzéchiel 16. 15. Pour nous, la jalousie de ce mari fait penser à celle du Seigneur, sentiment auquel Paul s’associe dans son ministère pour une assemblée2 Corinthiens 11. 2. Cette jalousie du Seigneur peut concerner un ensemble de croyants, comme un seul de ses rachetés1 Corinthiens 10. 22, lorsque nos affections se détournent de lui ou que nous n’avons pas égard à sa sainteté. Mais le Seigneur n’a pas du tout la même réaction affective qu’un mari jaloux, car bien qu’il soit un “Dieu jaloux” Exode 34. 14, il agit avec grâce.

Malgré ses soupçons, le mari veut le bien de sa femme qu’il aime toujours et il s’occupe d’elle pour la présenter au sacrificateur (verset 15). Avec amour, malgré sa jalousie, le mari intervient. Au lieu d’une discussion orageuse, il apporte pour elle son offrande. Il met à son propre compte ce que sa femme avait à présenter. Le Seigneur aime son assemblée et bien que jaloux, il pourvoit à tout pour la relever.

Cet homme va s’employer à toucher le cœur de sa femme. L’épha de farine d’orge qu’il apporte au sacrificateur (verset 15), nous dit jusqu’où, par amour, le Seigneur s’est abaissé2. Il s’est anéanti pour devenir homme et, dans cette condition humaine, il s’est abaissé. Il est le Seigneur de gloire, mais il a été aussi Jésus de Nazareth ; deux titres aussi éloignés que possible l’un de l’autre.

Toujours en vue de toucher le cœur et les affections, le sacrificateur prendra des eaux amères (verset 17). La poussière du sol du tabernacle évoque la mortEcclésiaste 12. 7 : “Tu m’as mis dans la poussière de la mort”, peut dire prophétiquement le Seigneur à propos de la croixPsaume 22. 16. Christ est mort pour l’assemblée : il l’a aimée et s’est livré lui-même pour elleÉphésiens 5. 25-27. Par l’action de l’Esprit et de la Parole (symbolisée par l’eau), la sentence de mort est appliquée à l’âme et manifeste s’il y a eu péché ou non. Si la femme est innocente, cette sentence de mort produit la vie2 Corinthiens 4. 10 : elle pourra enfanter (verset 28).

Regardez cette femme, tête nue, devant l’Éternel, en compagnie du sacrificateur et de son mari, mais tenant le gâteau sur ses paumes ! Et maintenant, voilà qu’elle entend le sacrificateur l’adjurer (versets 19-22) 3. Quelles paroles solennelles, susceptibles d’entraîner pire que la crainte, la panique, chez cette femme. Pénétrons-nous bien de cette scène, décrite avec tant de détails. Son dénouement est extraordinaire : la femme dit : “Amen, amen” ; elle reconnaît la gravité de sa situation et accepte les conséquences d’un éventuel jugement. Sa conscience est placée dans la lumière de Dieu.

Ensuite, le sacrificateur écrit le serment, mais l’efface. Ne voyons-nous pas, à travers lui, Jésus, courbé vers le sol, en présence de la femme adultère, écrire avec le doigt sur la terreJean 8. 3-11 ? La culpabilité de celle-ci était avérée, mais qui d’autre que Jésus avait – et a – la puissance de pardonner en vertu de sa grâce, d’effacer l’exécration ?

Enfin, le jugement était laissé à Dieu, qui manifesterait la réalité ou non de l’adultère. Si la femme était impure, elle aurait des difficultés pour marcher, et cela se verrait. Son ventre enflé donnerait l’illusion à ceux qui la verraient qu’elle attendait un enfant. Pourtant, elle resterait “au milieu de son peuple” (verset 27). Elle ne serait pas rejetée hors du camp, mais, étant maudite (“une exécration”), elle constituerait un avertissement vivant au milieu des siens.

Ce cas d’une femme soupçonnée peut également faire penser à une question que nous pouvons nous poser, individuellement ou collectivement : dans telle situation particulière compliquée ou confuse, y a-t-il impureté ? y a-t-il souillure ? On ne sait pas, on n’y voit pas clair. Certains pourraient se précipiter et déclarer qu’il s’agit d’un cas d’impureté ; d’autres dire le contraire. Mais la conduite sage et le vrai discernement sont de remettre cette incertitude entre les mains du Seigneur, sans lui fixer de délai, en restant soumis à sa Parole et à son Esprit qui discernent et révèlent toutÉphésiens 6. 17 ; Hébreux 4. 12. Et si notre frère est impliqué, souvenons-nous toujours que “l’amour n’impute pas le mal, croit tout, espère tout” 1 Corinthiens 13. 5-7.

Notes

1Le proche parent (en hébreu le “goël”) est celui qui a le “droit de rachat”. Ce terme désigne le “vengeur du sang” (35. 19), le protecteur et le soutien des droits familiaux. Le livre de Ruth développe un exemple du rôle et des droits du “goël” en la personne de Boaz. Voir le complément sur le “goël”, SLE vol. 10. P. 478.
2L’orge donne une farine beaucoup moins prisée que le froment. L’épha de farine suggère donc l’abaissement du Seigneur, qui a pris la dernière place ici-bas.
3L’exécration signifie une répulsion profonde. Le sens de ce mot dans l’A.T. est très fort (comp. 1 Samuel 15. 21 ; 1 Chroniques 2. 7).

Nombres 5

1Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 2Commande aux fils d’Israël qu’ils mettent hors du camp tout lépreux, et quiconque a un flux, et quiconque est impur pour un mort. 3Tant homme que femme, vous les mettrez dehors ; vous les mettrez hors du camp, afin qu’ils ne rendent pas impurs leurs camps, au milieu desquels j’habite. 4Et les fils d’Israël firent ainsi, et les mirent hors du camp ; comme l’Éternel avait dit à Moïse, ainsi firent les fils d’Israël.

5Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 6Parle aux fils d’Israël : Si un homme ou une femme a commis quelqu’un de tous les péchés de l’homme, en commettant une infidélité envers l’Éternel, et que cette âme-là se soit rendue coupable, 7ils confesseront leur péché qu’ils ont commis ; et le coupablea restituera en principal ce en quoi il s’est rendu coupable, et il y ajoutera un cinquième, et le donnera à celui envers qui il s’est rendu coupable. 8Et si l’homme n’a pas de proche parentb à qui restituer la chose due, alors la chose due, restituée à l’Éternel, sera au sacrificateur, outre le bélier de propitiation avec lequel on fera propitiation pour lui. 9Et toute offrande élevée de toutes les choses saintes des fils d’Israël qu’ils présenteront au sacrificateur, sera à lui. 10Et les choses saintes de chacun seront à lui ; ce que chacun donnera au sacrificateur sera à lui.

11Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 12Parle aux fils d’Israël, et dis-leur : Si la femme de quelqu’un se détourne et lui devient infidèle, 13et qu’un homme couche avec elle, ayant commerce avec elle, et que cela soit caché aux yeux de son mari, et qu’elle se soit rendue impure en secret, et qu’il n’y ait pas de témoin contre elle, et qu’elle n’ait pas été surprise ; 14– et que l’esprit de jalousie vienne sur lui et qu’il soit jaloux de sa femme, et qu’elle se soit rendue impure ; ou si l’esprit de jalousie vient sur lui et qu’il soit jaloux de sa femme, et qu’elle ne se soit pas rendue impure ; 15– alors l’homme amènera sa femme au sacrificateur, et il apportera pour elle son offrandec, le dixième d’un épha de farine d’orge ; il ne versera pas d’huile dessus et n’y mettra pas d’encens, car c’est une offrande de gâteau de jalousie, un gâteaud de mémorial, qui met en mémoire l’iniquité. 16Et le sacrificateur la fera approcher, et la fera se tenir devant l’Éternel ; 17et le sacrificateur prendra de l’eau sainte dans un vase de terre, et le sacrificateur prendra de la poussière qui sera sur le sol du tabernacle, et la mettra dans l’eau. 18Et le sacrificateur fera tenir la femme debout devant l’Éternel, et découvrira la tête de la femme et mettra sur les paumes de ses mains le gâteau de mémorial ; c’est un gâteau de jalousie ; et dans la main du sacrificateur seront les eaux amères qui apportent la malédiction. 19Et le sacrificateur adjurera la femme, et lui dira : Si un homme n’a pas couché avec toi, et si tu ne t’es pas détournée et rendue impure en étant avec un autre que ton mari, sois quitte de [l’effet de] ces eaux amères qui apportent la malédiction. 20Mais si tu t’es détournée en étant avec un autre que ton mari, et que tu te sois rendue impure, et qu’un autre que ton mari ait couché avec toi : … 21alors le sacrificateur adjurera la femme avec un serment d’exécration, et le sacrificateur dira à la femme : Que l’Éternel fasse de toi une exécration et un serment, au milieu de ton peuple, l’Éternel faisant dessécher ta hanche et enfler ton ventre ; 22et ces eaux qui apportent la malédiction entreront dans tes entrailles pour te faire enfler le ventre et pour faire dessécher ta hanche. Et la femme dira : Amen ! amen ! 23– Et le sacrificateur écrira ces exécrations dans un livre, et les effacera avec les eaux amères. 24Et il fera boire à la femme les eaux amères qui apportent la malédiction, et les eaux qui apportent la malédiction entreront en elle, pour être amères. 25Et le sacrificateur prendra, de la main de la femme, le gâteau de jalousie, et tournoiera le gâteau devant l’Éternel, et le présentera à l’autel. 26Et le sacrificateur prendra de l’offrande de gâteau une poignée pour mémoriale, et la fera fumer sur l’autel ; et après, il fera boire les eaux à la femme. 27Quand il lui aura fait boire les eaux, il arrivera que, si elle s’est rendue impure et qu’elle ait été infidèle à son mari, les eaux qui apportent la malédiction entreront en elle pour être amères, et son ventre enflera, et sa hanche se desséchera : et la femme sera une exécration au milieu de son peuple. 28Et si la femme ne s’est pas rendue impure, mais qu’elle soit pure, alors elle sera quitte, et elle aura des enfants. 29Telle est la loi de jalousie, quand une femme se sera détournée pour être avec un autre que son mari et se sera rendue impure, 30ou si l’esprit de jalousie est venu sur un homme et qu’il soit jaloux de sa femme : il fera tenir la femme debout devant l’Éternel, et le sacrificateur lui appliquera toute cette loi ; 31l’homme sera exempt d’iniquité, et cette femme portera son iniquité.

Notes

alitt. : il.
bailleurs : celui qui a le droit de rachat.
cc.-à-d. : l’offrande (corban) de la femme.
dlitt. : offrande de gâteau, ici et aux v. 18 et 25.
elitt. : son mémorial, celui du gâteau.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)