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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 22. 1-14

Jésus en Judée et à Jérusalem

9. Les noces du fils du roi

Les premiers invités : versets 1-7

Jésus présente aux chefs de la nation juive une troisième parabole. Dans la première, il a relevé la désobéissance de ce peuple à la loi divine, et son incapacité d’accomplir la volonté de Dieu. Dans la deuxième, il a souligné la méchanceté de ceux à qui Dieu a confié sa vigne. Dans cette troisième parabole, Jésus prédit leur mépris de la grâce de Dieu contenue dans l’évangile. Après le don de la loi et l’envoi du Messie, la présentation de l’évangile sera leur dernière épreuve.

Les paraboles précédentes ont évoqué le passé et le présent ; celle-ci est tournée vers l’avenir. Dieu ne demande plus rien, n’attend plus rien de son peuple, ni de l’homme. Mais avant le jugement, il offre encore sa grâce, à Israël d’abord, puis à toutes les nations jusqu’à nos jours. Dans cette neuvième parabole du royaume des cieux, Jésus montre “ce qu’est devenu” le royaume dans des périodes successives ; il nous conduit jusqu’à l’entrée du roi.

La parabole présente d’abord la pensée première de Dieu en instituant le royaume : glorifier son Fils, qui en sera l’héritier ; sa gloire brillera dans les cieux comme sur la terre ; ses affections seront comblées lorsqu’il recevra son épouse de la main de son Père. Dieu veut associer à sa joie et à celle de son Fils une multitude d’hommes de toutes les nations ; ils sont invités au futur festin des noces pour entrer dans la joie divine.

Au temps de Jésus (verset 3), Dieu présente au peuple une première invitation : “Le royaume des cieux s’est approché”, avait dit Jean le baptiseur ; mais on ne pouvait y entrer que par la repentance. Jésus avait repris cette prédication (4. 17), ainsi que ses disciples (10. 7). Les premiers invités aux noces sont donc les Juifs ; mais ils ne veulent pas venir, ils ferment leurs oreilles et endurcissent leurs cœurs (13. 15).

Jésus prédit alors les événements qui suivront (versets 4-7). Il ne relève pas le crime de ce peuple qui crucifiera son Messie ; il souligne par contre la grâce de Dieu qui s’adresse encore à ces mêmes invités : “Voici, j’ai apprêté mon dîner ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout est prêt : venez aux noces”. C’est le sacrifice expiatoire que Jésus évoque ; Dieu ne pouvait “apprêter son dîner” sans cela. Lorsque ce sacrifice aura été offert, de nouveaux esclaves seront envoyés pour évangéliser le peuple, comme nous le voyons dans le début du livre des Actes. L’invitation sera plus pressante, et la grâce de Dieu plus évidente encore : “tout est prêt”.

Dans ceux qui déclinent cette invitation, Jésus distingue deux classes, qui subsistent jusqu’à nos jours. Les premiers ne s’inquiètent pas du royaume des cieux : ils sont de la terre, ils y ont leurs biens et leurs intérêts ; ils restent indifférents aux appels de la grâce de Dieu. Les autres sont opposés à Dieu, ennemis du roi ; ils outragent et persécutent ses serviteurs. Les Juifs se distingueront dans cette inimitié et cette haine dès le début du christianisme1 Thessaloniciens 2. 14-16 ; aussi Jérusalem sera-t-elle brûlée au feu, et ces coupables exterminés par les troupes romaines (verset 7).

L’invitation générale : versets 8-10

Les premiers invités ne sont pas dignes d’entrer au festin des noces. La porte s’ouvre maintenant à toutes les nationsActes 13. 46. Cette période de la diffusion de l’évangile a commencé lorsque les croyants de Judée ont été dispersés par la persécutionActes 8. 1-4. Elle se prolonge jusqu’à la venue du Seigneur pour enlever les siens. Au cours des siècles de cette période chrétienne, les serviteurs de Dieu sont “sortis”, à la recherche des âmes égarées. Ils se tiennent aux carrefours, pour indiquer à ceux qui marchent sans but réel la direction du ciel.

Dieu a préparé dans le lieu de la joie éternelle “des noces pour son Fils” ; il offre une place à chacun des invités : il faut accepter l’invitation aujourd’hui. Dieu veut que la salle des noces soit remplie, et elle le sera (verset 10). Il partagera sa joie avec les bienheureux qui auront répondu à son appel. Qui sont-ils ? “Tant mauvais que bons” (verset 10), les conviés sont trouvés dans des conditions morales diverses selon l’appréciation de l’homme, mais tous sont des pécheurs perdus, et n’entreront dans les palais royaux qu’en vertu d’une insigne grâce de Dieu.

L’invité sans robe de noces : versets 11-14

La parabole considère les invités comme s’asseyant aujourd’hui déjà à la table du festin des noces. Au temps du Seigneur, les grands de ce monde procuraient eux-mêmes la robe que les conviés devaient revêtir. Dieu revêt les siens des vêtements du salut, les couvre de la robe de sa justiceÉsaïe 61. 10 ; celle de l’homme n’a aucune valeur à ses yeux (5. 20) Philippiens 3. 9.

Le roi entre ; il examine le vêtement de chacun de ceux qui sont à table. Ses yeux sont comme une flamme de feu, ils discernent et jugent tout sans compromissionApocalypse 1. 14 ; 2. 18. Quelqu’un est entré sans être vêtu de la robe de noces. S’est-il présenté dans un vêtement misérable, au grand déshonneur du roi, ou dans un vêtement précieux et flatteur, mais au mépris de la robe offerte ? Peu importe ; le roi lui pose une question solennelle : “Ami1, comment es-tu entré ici sans avoir une robe de noces ?” Le convié indigne reste la bouche fermée.

En figure, cet homme professe connaître Christ mais ne l’a pas revêtuRomains 13. 14 ; Galates 3. 27 ; il n’a pas sa place dans le ciel. Il rejoindra dans les ténèbres de dehors les indifférents de ce monde et ceux qui outragent le Fils de Dieu (versets 5, 6). La porte du royaume leur restera éternellement fermée (7. 23 ; 25. 10-12). Les anges, serviteurs de Dieu pour exécuter sa parole, jetteront dans le lieu des tourments et des remords éternels ceux qui auront méprisé la grâce de Dieu (verset 13 ; 8. 12 ; 13. 41, 49). Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus, rappelle le Seigneur (verset 14 ; 20. 16). Sur la porte du royaume, l’invitation à entrer s’adresse à tous ; lorsque la porte sera franchie, les élus pourront lire leur nom écritLuc 10. 20, et trouveront leur place réservée.

Notes

1Voir la note plus loin (26. 50).

Matthieu 22

1Et Jésus, répondant, leur parla encore en paraboles, disant : 2Le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui fit des noces pour son fils, 3et envoya ses esclaves pour convier ceux qui étaient invités aux noces ; et ils ne voulurent pas venir. 4Il envoya encore d’autres esclaves, disant : Dites aux conviés : Voici, j’ai apprêté mon dîner ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout est prêt : venez aux noces. 5Mais eux, n’en ayant pas tenu compte, s’en allèrent, l’un à son champ, et un autre à son trafic ; 6et les autres, s’étant saisis de ses esclaves, les outragèrent et les tuèrent. 7Et le roi, [l’ayant entendu, en] fut irrité ; et ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville. 8Alors il dit à ses esclaves : Les noces sont prêtes, mais les conviés n’en étaient pas dignes ; 9allez donc dans les carrefours des chemins, et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces. 10Et ces esclaves-là, étant sortis, [s’en allèrent] par les chemins, et assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, tant mauvais que bons ; et la [salle] des noces fut remplie de gens qui étaient à table. 11Et le roi, étant entré pour voir ceux qui étaient à table, aperçut là un homme qui n’était pas vêtu d’une robe de noces. 12Et il lui dit : Ami, comment es-tu entré ici, sans avoir une robe de noces ? Et il eut la bouche fermée. 13Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, emportez-le, et jetez-le dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. 14Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)