Depuis qu’il est entré en triomphe à Jérusalem, Jésus enseigne dans le temple qu’il a purifié. C’est plus que n’en peuvent supporter les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple qui l’ont poursuivi de leur haine jusqu’ici. Ils viennent et l’interpellent : “Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité” ?
Comment donc se manifestait-elle ?
L’autorité du Seigneur est encore contestée aujourd’hui ; comment la reconnaître ? Elle se discerne spirituellement dans les Écritures, toutes inspirées de Dieu, devant lesquelles le croyant fidèle s’incline. Elle est reconnue dans les serviteurs de Dieu1 Corinthiens 14. 37 ; 1 Pierre 4. 11 qui sont revêtus de son autorité morale, et non point de celle que les hommes pensent officiellement établir. Elle fait loi, enfin, dans les décisions éclairées et sages que l’assemblée est amenée à prendre de la part du Seigneur (18. 18).
Jésus répond encore par une question destinée à les sonder et à mettre en évidence leur fausseté. Puisque ces chefs religieux prétendent être qualifiés pour juger de l’origine du pouvoir de Jésus, qu’ils reconnaissent d’abord la mission de Jean le baptiseur, et la signification de son baptême ! Jean avait prêché le baptême de la repentanceLuc 3. 3, et ils ne s’étaient pas repentis. Il leur avait présenté le Messie venu du ciel, et ils ne l’avaient pas reçuJean 1. 26, 33 ; 3. 27, 31. Sont-ils prêts maintenant à reconnaître l’origine céleste de la mission de Jean (verset 25), et à se repentir en confessant leurs fautes ? Accepteront-ils le témoignage de Jean au sujet de Jésus, l’envoyé du Père, le Fils de Dieu ? Jean 1. 34.
Ces hommes raisonnent ; ils n’avaient pas voulu s’incliner devant le baptême de Jean qui exigeait la confession des péchés ; ils n’osent pas non plus en nier la validité à cause de la foule qui tenait Jean pour un prophète. Ces principaux du peuple recherchent avant tout la gloire des hommesJean 12. 43. Pour ne pas s’attirer l’animosité de la foule et perdre toute popularité, ils feignent l’ignorance ; celle-ci n’est qu’un mensonge déguisé. Jésus ne répondra donc pas à leur question, mais il va les confondre par trois paraboles.
La première parabole met en scène deux enfants : ils sont envoyés dans la vigne de leur père pour y travailler. Dieu est le Père de tous les hommesÉphésiens 4. 6, et les laisse dans ce monde pour accomplir sa volonté. Qui donc obéira sans discussion, dans un parfait service ? Un seul, Jésus Christ, le Fils bien-aimé du Père. Les deux enfants de la parabole représentent l’humanité tout entière, excepté Jésus.
Jésus les oblige à reconnaître que seul le premier enfant s’est soumis à la volonté de son père, après s’être repenti. Puis il les place à leur véritable rang (20. 16), derrière ces gens qu’ils méprisent profondément (verset 32). Il leur signifie que le royaume de Dieu est ouvert à ceux qui sont revêtus de la justice de Dieu, et non de celle de l’homme, et qu’elle est accordée sur le fondement de sa grâce. Jean était venu présenter à ces pharisiens (verset 32) la justice de Dieu. Il avait fait valoir, dans sa prédication, les droits de Dieu sur l’homme et sur son peuple en particulier ; eux ne l’avaient pas cru et ne s’étaient pas repentis. Ils ont vu entrer dans le royaume tous ces coupables qui se déchargeaient de leurs fautes devant Dieu et son prophète Jean ; mais eux restent dehors.
Nombreux sont ceux qui, comme eux, restent à la porte aujourd’hui, en un jour de grâce. Ils professent connaître DieuTite 1. 16, et sont peut-être capables d’enseigner “la voie de la justice” et le chemin du salut, mais ne s’y engagent pas eux-mêmes. Ils voient passer devant eux des misérables auxquels Dieu pardonne. S’ils restent là en refusant de croire et d’obéir, ils seront pour toujours dans les “ténèbres de dehors” (8. 12).