Jésus vient de souffrir la contradiction des pharisiens ; il peut se réjouir maintenant en voyant des parents lui apporter leurs petits enfants afin de les bénir. Ils ont reconnu en lui l’envoyé de Dieu, venu pour apporter la bénédiction à son peuple ; ils la demandent pour leurs enfants. Une fois de plus, Jésus montre son amour pour ces petits. Ceux-ci donnent l’exemple de la confiance, de la simplicité et de la spontanéité (18. 2-4 ; 21. 16). Les disciples s’interposent ; ils n’agissent pas là dans l’esprit du Maître. Alors Jésus fait approcher ces enfants, les “prend entre ses bras” Marc 10. 16, prie pour eux et les place devant le Père (verset 13).
Parents chrétiens, apportons à Jésus nos enfants afin qu’il les bénisse. Prenons soin d’eux spirituellement, en les amenant chaque jour au Seigneur par la prière et la présentation de sa Parole. Enlevons les obstacles qui les empêcheraient de venir à lui. Ayons à cœur de les soustraire, dans toute la mesure du possible, aux influences du monde et de ses convoitises.
Un jeune homme riche s’approche maintenant de Jésus. Il est sincère, mais ignore sa vraie condition morale ; il pose cette question : “Maître, quel bien ferai-je pour avoir la vie éternelle” ? C’était reconnaître qu’il ne l’avait pas, mais prétendre aussi qu’il y avait sûrement un moyen pour l’obtenir. Que ferai-je de bon, dit l’homme ? Le Seigneur répond, comme souvent, par une question, et lui dit en substance : mais tu ne peux rien faire, car ce qui est bon ne peut provenir que d’une source bonne. Il n’y en a qu’une, Dieu lui-même.
Jésus va donc l’éprouver pour révéler la vraie source qui alimente son cœur. Il le place d’abord devant la loi, puisque cet homme pense pouvoir faire quelque chose. En effet, la loi promettait la vie ici-bas à celui qui l’observerait ; c’était “entrer dans la vie” (verset 17) ; l’enseignement des Écritures, à cette époque, n’allait pas au-delà. Garde les commandements, dit le Seigneur. “Lesquels” ? Ce jeune homme n’avait pas compris que s’il transgressait un seul commandement, il était coupable sur tousJacques 2. 10.
Mais Jésus éprouve patiemment ; il commence par énumérer les commandements qu’un homme pouvait encore accomplir sans esprit de vrai renoncement. Lorsque ce jeune homme affirme qu’il a gardé toutes ces choses, Jésus ne le contredit pas. Pourtant il aurait pu mettre devant ses yeux maintes circonstances où il avait dû passer à côté de ces prescriptions. Jusque-là l’épreuve fait ressortir la propre justice qui aveugle cet homme mais ne le tranquillise pas pour autant : “que me manque-t-il encore” ? Si l’on s’appuie si peu que ce soit sur ce que l’on doit faire pour obtenir la vie, il manquera toujours quelque chose.
Jésus met alors le doigt sur le point sensible. Puisque tu aimes ton prochain comme toi-même, “va, vends ce que tu as, et donne aux pauvres”. De plus, si tu veux être parfait et obtenir un trésor dans le ciel, la vie éternelle dans le royaume, il faut te dépouiller de ton trésor sur la terre, de ce qui enchaîne ton cœur. Le Seigneur avait déjà recommandé de ne pas amasser des trésors sur la terre, mais dans le ciel (6. 19-21). Il va plus loin maintenant : “Viens, suis-moi”. Renonce à tes richesses qui sont tes idoles ; elles t’entraînent à la perdition. Viens après moi ; je n’ai rien à t’offrir sur la terre, car je ne possède rien moi-même, mais cette vie éternelle que tu voudrais avoir, je l’ai pour toi si tu renonces à tout pour me suivre.
Jésus est la vie éternelle ; il est aussi le seul chemin pour avoir la vie ; il faut croire en lui, en sa personne, en son œuvre : c’est la foiJean 3. 16, 36 ; 6. 40, 54 ; 14. 6. Ce jeune homme s’en va tout triste, il reste esclave de ses biens ; il ne veut pas saisir le bonheur que Jésus lui offre. Il n’a reconnu en lui qu’un maître, mais il ne veut pas suivre son enseignement. Il n’a pas discerné les gloires du Seigneur, les trésors qui sont en lui, le chemin de la vie qu’il voulait ouvrir pour lui ; cet homme riche reste dans sa misère.
Jésus se tourne maintenant vers ses disciples : il est impossible, pour ceux qui sont esclaves de leurs richesses, d’entrer dans le royaume de Dieu. Cette affirmation étonne les disciples ; pour eux les biens de la terre sont une faveur de la part de Dieu, et non un obstacle pour entrer dans le royaume. Mais ils posent la vraie question : “Qui donc peut être sauvé” ? C’est de salut qu’il s’agit, car tout homme, riche ou pauvre, bon ou méchant, est un homme perdu. Il lui est impossible de se sauver lui-même (verset 26), mais toutes les ressources sont en Dieu, et Jésus est venu pour sauver ce qui était perdu (18. 11).
Pierre parle maintenant au nom des disciples : ils ont tout quitté pour suivre Jésus ; ils ont fait ce que le Seigneur demandait au jeune homme riche. Le Maître en tiendra-t-il compte ? La réponse du Seigneur est très encourageante : aucun de ceux qui le suivent ne perdra sa récompense. Le temps de la régénération viendra, celui d’un monde nouveauRomains 8. 21. Quand le Fils de l’homme s’assiéra sur le trône de sa gloire (verset 28), ceux qui auront souffert régneront avec lui2 Timothée 2. 12 ; ceux qui auront été opprimés jugeront le monde1 Corinthiens 6. 2. Les disciples, qui auront persévéré avec le Seigneur au temps de l’épreuveLuc 22. 28, seront comme des princes établis sur la nation d’Israël (verset 28) Ésaïe 32. 1.
Tous ceux qui, par amour pour le Seigneur, auront renoncé aux biens, aux relations, et aux joies les plus légitimes de la terre, seront récompensés au centuple. Ils hériteront de la vie éternelle dans la gloire du royaume ; là, cette vie pourra s’épanouir. Assurément, (verset 30), ceux qui auront tout quitté pour suivre Jésus dans le chemin de l’abaissement, du renoncement, et de la souffrance, auront une place d’honneur au jour du règne.