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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 21. 33-46

Jésus en Judée et à Jérusalem

8. La parabole des cultivateurs et de la vigne

La vigne du maître de maison : versets 33, 34

Jésus présente aux chefs du peuple une deuxième parabole. La première avait souligné leur incapacité et leur refus d’accomplir la volonté de Dieu, inscrite dans sa loi. Celle-ci fait ressortir leur méchanceté : leurs pères n’ont pas voulu écouter la parole des prophètes ; eux méprisent celle du Fils et se préparent à le mettre à mort.

Le Seigneur reprend l’image connue de la vigne pour parler du peuple d’Israël (chapitre 20) Ésaïe 5. 1-7. Dieu avait planté sa vigne, afin qu’elle portât du fruit pour son plaisir : “J’ai formé ce peuple pour moi-même ; ils raconteront ma louange” Ésaïe 43. 21. Jésus reprend la description du prophète Ésaïe. Il montre avec quel soin le maître de maison avait préparé sa vigne : il l’avait environnée d’une clôture pour la séparer des nations idolâtres et plongées dans les ténèbresÉphésiens 2. 12-14. Il avait creusé un pressoir pour tirer de son fruit le vin de la joie. Il avait bâti une tour pour que ses gardiens veillent sur le vignoble.

Les méchants cultivateurs : versets 35-41

Dans l’A.T. Dieu constate que sa vigne ne produit que des raisins sauvages. Il abat sa clôture et la livre à la dévastationJérémie 2. 21 ; Psaume 80. 8-16. Ici, Jésus montre la responsabilité de ceux à qui Dieu avait confié sa vigne. Eux devaient en prendre soin, le maître ne se manifestant qu’à la saison des fruits.

Autrefois, Dieu avait envoyé ses serviteurs, ses prophètes, en grand nombre. Ceux-ci n’avaient pas vu de fruit ; par contre, on s’était moqué d’eux, on avait méprisé leurs paroles, on les avait persécutés2 Chroniques 36. 15, 16. Le Seigneur passe sous silence la manière dont l’Éternel avait jugé son peuple à ce moment-là ; il place d’emblée ses contemporains dans la lignée de ces méchants cultivateurs.

D’une manière générale, ceux-ci symbolisent l’homme naturel, placé dans les meilleures conditions possibles. Il reste sans fruit pour Dieu et manifeste en fin de compte sa haine et sa révolte contre lui ; mais Dieu est amour.

Au lieu de rendre aux cultivateurs selon leur méchanceté, le maître de maison envoie son fils, un fils unique et bien-aiméMarc 12. 6 : “ils auront du respect pour mon fils”. L’iniquité des vignerons parvient alors à son comble : pour s’emparer de l’héritage de la vigne, ils tuent le fils unique du maître des lieux.

Tout est parfaitement clair dans cette allégorie ; pourtant, ces gens lettrés mais aveuglés ne reconnaissent pas le fils ; ils ne sont pas repris dans leur conscience. Le fils, l’héritier de la vigne, c’est Jésus. Ces méchants hommes l’ont rejeté, jeté hors de la vigne, et s’apprêtent à le tuer. Ils cherchent à s’emparer de l’héritage, et continueront à persécuter les envoyés de Dieu1 Thessaloniciens 2. 14-16. Le châtiment qu’ils méritent, ils le prononcent eux-mêmes sans le savoir : ils périront quarante ans plus tard, et Dieu confiera sa vigne aux gens des nations qu’ils méprisent (verset 41).

Nous qui maintenant avons reçu par grâce ce privilège de travailler dans la vigne du Seigneur, lui rendons-nous ce qui lui est dû ? Romains 7. 4 ; Colossiens 1. 10 Y trouvons-nous notre plaisir ?

La maîtresse pierre du coin : versets 42-46

Les chefs du peuple ne se sont pas sentis concernés par la parabole ; leur conclusion, juste en elle-même, le prouve (verset 41). Jésus tire alors de l’Écriture une autre comparaison pour les confondre. “N’avez-vous jamais lu…” ? leur dit Jésus une fois de plus (12. 3, 5 ; 19. 4 ; 21. 16 ; 22. 31). Bien sûr, ils avaient lu et relu, mais sans comprendre (24. 15). L’édifice de Dieu est aussi confié à la responsabilité de l’homme. Jésus, qu’ils rejettent hors de la vigne, est aussi la pierre angulaire de la maison d’Israël, celle qui donne la solidité à l’édifice. Ces prétendus constructeurs ne font qu’une œuvre destructrice en rejetant cette maîtresse pierre de coin : ils en portent le grave préjudice.

L’apôtre Pierre1 Pierre 2. 6-8 reprendra la parole citée par le SeigneurPsaume 118. 22, 23, et la compléteraÉsaïe 28. 16 ; 8. 14. Pierre parle de la maison de Dieu actuelle, l’Assemblée, que Christ bâtit et fonde sur le roc de sa propre personne (16. 18). Les “désobéissants” rejettent cette maîtresse pierre de coin, comme les Juifs en ce temps-là. Mais ceux qui aiment Dieu s’attachent à cette pierre “élue, précieuse” aux yeux de Dieu ; ils la trouvent “merveilleuse devant leurs yeux”. Ils sont dans le royaume de Dieu (verset 43) où tout est selon sa pensée, et où Christ règne dans les cœurs. Là, Dieu ne demande plus rien, mais il donne ; en retour, il reçoit des fruits abondants.

Puis Jésus évoque en contraste la prophétie d’ÉsaïeÉsaïe 8. 14, 15 à l’égard de la nation d’Israël incrédule : le Christ est pour elle une pierre d’achoppement (verset 44) contre laquelle elle trébuche et se brise ; l’apôtre Paul le confirmeraRomains 9. 32, 33. Il en est de même dans la chrétienté, dit l’apôtre Pierre1 Pierre 2. 7, 8 ; cette multitude de gens religieux et très actifs pour bâtir, mais en mettant de côté Jésus Christ le seul fondement, heurtent contre la parole et seront brisés.

Jésus ajoute : “celui sur qui elle tombera, elle le broiera”. Il évoque un temps encore à venir annoncé par Daniel le prophète : une pierre se détachera sans mains de la montagne, et broiera la grande statue, splendeur de l’hommeDaniel 2. 34, 35, 44, 45. Le grand empire des nations sera détruit à la venue du Fils de l’homme (24. 29, 30). Tous les ennemis qui s’opposent à Christ et se seront prosternés devant l’Antichrist, seront broyés par la puissance de celui qui vient en gloire. La pierre deviendra une grande montagne et remplira la terre. “Le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit”.

Les adversaires de Jésus ont compris maintenant ; mais ils n’auront qu’une hâte, c’est de réaliser la prédiction du Seigneur (versets 38, 46). Pour l’instant, ils craignent la foule (versets 26, 46) ; ils sauront la convaincre, le moment venu, de laisser crucifier Jésus (27. 20).

Matthieu 21

33Écoutez une autre parabole : Il y avait un maître de maison, qui planta une vigne, et l’environna d’une clôture, et y creusa un pressoir, et y bâtit une tour ; et il la loua à des cultivateurs et s’en alla hors du pays. 34Et lorsque la saison des fruits approcha, il envoya ses esclaves aux cultivateurs pour recevoir ses fruits. 35Et les cultivateurs, ayant pris ses esclaves, battirent l’un, tuèrent l’autre, et en lapidèrent un autre. 36Il envoya encore d’autres esclaves en plus grand nombre que les premiers, et ils leur firent de même. 37Et enfin, il envoya auprès d’eux son fils, disant : Ils auront du respect pour mon fils. 38Mais les cultivateurs, voyant le fils, dirent entre eux : Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et possédons son héritage. 39Et l’ayant pris, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. 40Quand donc le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces cultivateurs-là ? 41Ils lui disent : Il fera périr misérablement ces méchants, et louera sa vigne à d’autres cultivateurs qui lui remettront les fruits en leur saison. 42Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les écritures : “La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin ; celle-cia est de par le ✷Seigneur, et est merveilleuse devant nos yeux”b ? 43C’est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous sera ôté, et sera donné à une nation qui en rapportera les fruits. 44Et celui qui tombera sur cette pierre sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera. 45Les principaux sacrificateurs et les pharisiens, ayant entendu ses paraboles, connurent qu’il parlait d’eux. 46Et, cherchant à se saisir de lui, ils craignaient les foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

Notes

aou : ceci.
bPsaume 118. 22-23.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)