Jésus, à son entrée dans Jérusalem, se présente dans le centre religieux de la ville : le temple. Il vient constater ce que les hommes ont fait de la maison de Dieu. La scène se passe dans le parvis, en dehors de la maison centrale où officiaient les sacrificateurs. Du temps de NéhémieNéhémie 13. 4-9, le temple avait été profané par le grand sacrificateur. Celui-ci avait installé l’ennemi dans la chambre, à la place des ustensiles et des offrandes nécessaires au service de Dieu. Avec fidélité et courage, Néhémie avait chassé l’étranger et purifié le temple. Lors de sa venue en gloire, “le Seigneur viendra soudain à son temple” Malachie 3. 1 et opérera une purification définitive du domaine où Dieu aurait dû être honoré.
Jésus anticipe ce jour en entrant dans le temple, et en dénonçant le trafic scandaleux qui offensait continuellement le Dieu saint dans sa maison. Dans sa miséricorde, l’Éternel avait autorisé l’achat d’animaux sur place pour l’offrande des sacrificesDeutéronome 14. 24-26 ; mais ce commerce avait envahi l’enceinte du temple. Les vendeurs et les changeurs de monnaie ne cherchaient qu’à tirer profit de la situation ; l’esprit d’adoration était remplacé par le désir d’un gain avide, et la cupidité incitait les marchands à voler l’acheteur (verset 13).
Le Seigneur s’indigne ; il a en vue ce que Dieu établira lors du règne futur. Sa maison dans cette ville sera le lieu où tous les peuples l’invoqueront (verset 13) Ésaïe 56. 6-8. Jérémie décrivait déjà les abominations qui s’y commettaient ; elles attiraient inévitablement le jugement divinJérémie 7. 10, 11. Jésus agit maintenant, et montre ainsi que Dieu ne tolérera pas indéfiniment le mal dans sa maison sans le juger. Au temps actuel, l’assemblée de Dieu, dans son aspect extérieur, est devenue une grande maison où beaucoup le déshonorent2 Timothée 2. 20. Les croyants fidèles agissent dans l’esprit du Seigneur là où ils sont responsables de le faire. Plus tard, Dieu jugera solennellement l’Église apostate qui sera devenue “une maison de trafic”, et même de trafic “d’âmes” et non plus d’animauxApocalypse 17. 16, 17 ; 18. 10-13, 15, 16.
Après avoir châtié avec sévérité les profanateurs du temple, Jésus continue jusqu’au terme son service de grâce à l’égard des déshérités de son peuple. Les aveugles et les boiteux pénètrent dans le parvis du temple. Ils entrent avec hardiesse, car Jésus vient de leur ouvrir le chemin. Le Maître de la maison, le Seigneur du temple (12. 6), les attire à lui et les délivre de leur misère.
Témoins des merveilles accomplies sous leurs yeux par Jésus, les principaux sacrificateurs et les scribes ne font que s’en indigner ; quelle dureté de cœur ! Ils supportaient sans scrupules de conscience la présence de voleurs au milieu d’eux, mais ce défilé d’infirmes les gêne ; ils sont d’autant plus irrités que ceux-ci sortent guéris (verset 15).
Ils s’indignent aussi lorsque le temple retentit de la louange des petits enfants à l’adresse de Jésus, le fils de David. Ils veulent rester maîtres des lieux, et n’acceptent pas ces manifestations. Mais Dieu a permis que ces sacrificateurs qui l’honoraient en vain (15. 8, 9) soient remplacés un court moment par des enfants. Ceux-ci étaient dans le royaume (19. 14) ; ils venaient de louer de tout cœur avec les foules (verset 9). Lorsque celles-ci se taisent par crainte des Juifs, eux continuent jusque dans la maison de Dieu. Quel symbole de la richesse, de la diversité et de la spontanéité de la louange adressée au Seigneur dans le siècle à venir (verset 16) ; ce jour-là, l’ennemi sera réduit au silencePsaume 8. 2, 3. Aujourd’hui déjà, en face d’un ennemi vaincu, le Seigneur glorifié conduit les siens dans la louange, pour le plaisir du PèrePsaume 27. 6 ; Hébreux 2. 12, 13.
Puis Jésus sort de Jérusalem ; il passera les dernières nuits hors de la ville. Il laisse ces chefs endurcis à leur incrédulité, pour trouver à Béthanie une maison hospitalière et des cœurs qui l’aiment.
Le lendemain matin, Jésus retourne à Jérusalem ; en cours de route, il a faim ; ce fait souligne une fois de plus la réalité de sa nature humaine. Il cherche des figues sur un figuier au feuillage abondant, mais il n’en trouve pas. Il frappe alors cet arbre stérile de malédiction ; c’est le seul miracle en jugement qui nous soit rapporté de Jésus. Le figuier sèche à l’instant même ; il nous parle en figure de l’homme naturel qui, même avec de belles apparences, ne peut produire de fruit pour Dieu. De même la nation d’Israël, malgré ses prétentions, était restée stérile. Son jugement est prononcé ; il surviendra quarante ans plus tard.
Les disciples s’étonnent de ce miracle, témoignage de la puissance divine en Jésus. Le Seigneur leur enseigne à nouveau que celle-ci est à leur disposition : c’est une question de foi (17. 20). Une montagne représente une grande puissance opposée, une grande difficulté à vaincre. Les apôtres et les croyants de l’Église trouveront sur leur chemin une opposition persécutrice de la part d’Israël, puis des nations et de leurs chefs. Mais leur foi, jointe à l’amour pour Christ1 Corinthiens 13. 2, devra triompher. Au-dessus de l’iniquité qui domine et oppresse, le croyant, dans toutes les générations, fait briller sa foi (verset 22). Il prie avec assurance et confiance le Dieu qui seul sauve et délivreDaniel 3. 29 ; 6. 28. En face de l’incrédulité qui prévaut, il vit de foi ; il croit, et reçoit tout avec reconnaissance.