Quelques scribes et pharisiens viennent demander un signe à Jésus. Ils avaient pourtant été témoins des miracles extraordinaires accomplis par le Seigneur, et ils avaient entendu l’enseignement divin présenté par celui qu’ils appellent “Maître”. Jésus dénonce leur incrédulité et leur hypocrisie ; ils sont les représentants d’une génération méchante, qui ne veut pas se repentir et rejette son Messie. Cette génération est adultère aussi : elle se détourne de l’Éternel qui avait placé le peuple d’Israël dans des relations d’intimité avec lui. Jésus leur déclare qu’il n’y aura désormais plus de signe (ou miracle) de sa part, sinon celui de sa mort et de sa résurrection. Sa mort sera le résultat de leur inimitié contre lui ; elle sonnera l’heure de l’interruption définitive de sa relation avec Israël incrédule. Une autre œuvre s’accomplira dès la sortie de son tombeau.
“Le Fils de l’homme sera
Jésus continue à relever l’iniquité de “cette génération” ; elle était certainement plus instruite dans les choses de Dieu que Ninive, cette ville païenne, qui avait pourtant cru la parole du prophète Jonas, ou que cette reine du midi venue de loin pour s’instruire auprès du roi Salomon. La nation d’Israël avait au milieu d’elle un prophète plus grand que JonasActes 3. 22 et un roi plus grand que SalomonApocalypse 19. 16.
Jonas avait annoncé le jugement et la destruction de Ninive sans laisser d’espoir, et les hommes de Ninive s’étaient pourtant repentis. Christ, lui, apportait la grâce de Dieu à son peuple s’il voulait bien se repentir, mais celui-ci la refusait. Désormais, Israël devra se placer au même rang que ces nationsLuc 11. 30, pour obtenir le salut et la bénédiction sur le même plan de la miséricorde divineRomains 11. 32.
La reine de Shéba1 Rois 10. 1 “vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon”. Ce roi fut capable de lui exprimer toutes les pensées profondes de la sagesse divine à l’égard de l’homme. Maintenant Israël méprisait Christ, “la sagesse de Dieu” au milieu des hommes1 Corinthiens 1. 24 ; 2. 6-8 ; des nations lointaines allaient en bénéficier, mais la génération juive incrédule serait condamnée.
Jésus prédit maintenant ce qui arrivera à cette “génération méchante” (verset 45). Il la présente dans un seul tableau à travers deux périodes distinctes, celle de sa première venue, et celle qui précédera sa seconde venue. L’esprit immonde était sorti de “l’homme” : Israël avait depuis des siècles abandonné l’idolâtrie qui n’était rien d’autre que le culte des démons1 Corinthiens 10. 20. La maison était balayée et ornée, mais elle était vide. Il s’y trouvait un service religieux apparemment brillant, mais l’essentiel manquait : Dieu n’y était pas ; et lorsqu’il se présente en Christ, on ne le reçoit pas. Dès lors, il devra dire : “Voici, votre maison vous est laissée déserte” (23. 38).
Elle l’est encore, mais elle sera bientôt remplie d’une iniquité qu’Israël n’aura jamais connue au cours de son histoire. D’abord l’esprit d’idolâtrie retournera d’où il est sorti : on se prosternera à nouveau devant l’image de la bête qui sera introduite dans le temple de Dieu (24. 15) Daniel 9. 27 ; Apocalypse 13. 14, 15. Puis sept esprits malins (une plénitude de méchanceté et de folie contre Dieu et contre les siens) s’emparera de cette génération apostate sous l’égide de l’Antichrist pour la conduire à sa ruine définitive.
Notre conscience est exercée par cette prédiction du Seigneur ; la pratique extérieure d’une religion n’est d’aucune sécurité si Christ n’habite pas dans le cœur. Même une amélioration apparente de la moralité, sans une vraie conversion, laisse la porte ouverte à un courant futur d’iniquité qui peut devenir irréversible. Seul Jésus reçu comme Sauveur transforme un homme, et l’Esprit Saint venant habiter dans le croyant est la vraie sauvegarde contre l’esprit du mal.
Les proches de Jésus, sa mère et ses frères, se tiennent dehors, “cherchant à lui parler” (versets 46, 47). Il ne les fera pas entrer ; qu’ont-ils donc à lui dire ? Si l’on se rapporte à un autre évangileMarc 3. 20, 21, 31-35, ceux même de sa famille sont à ce moment-là étrangers à sa personne et à sa mission. Jésus, en les laissant dehors, met de côté les liens naturels les plus étroits, pour faire place aux liens spirituels.
Ainsi fait-il à l’égard d’Israël dont il était issu selon sa naissance. Il laisse pour un temps de côté ce lien formé par sa venue comme fils d’Abraham, fils de David (1. 1), et demande désormais à être connu d’une autre manière (versets 49, 50) 2 Corinthiens 5. 16. Il fera entrer dans de nouvelles relations, d’ordre vital et spirituel, ceux qui recevront sa parole.
Une nouvelle génération se lèvera, celle de ses disciples qu’il désigne de la main. Eux seront “de sa parenté”, les objets de son affection, car ils sont disposés à faire la volonté de son Père qui est dans les cieux. Ils sont formés selon l’enseignement du “sermon sur la montagne”. Ainsi sont aujourd’hui “ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique” (7. 24) Luc 8. 21.