Le Seigneur avertit maintenant ses disciples qu’ils seront placés, après son départ, dans un environnement hostile, jusqu’au moment de son retour (verset 23). Les épreuves dont Jésus fait mention sont celles qu’ont connues les apôtres au début de l’histoire de l’Église ; celles aussi que traverseront les envoyés du Seigneur, dans la période qui précédera son retour en gloire. Beaucoup de fidèles ont aussi enduré de telles tribulations durant ces deux millénaires ; les encouragements du Seigneur dans ce chapitre auront certainement contribué à soutenir leur foi.
“Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups” : ceux-ci sont connus pour leur férocité, surtout lorsqu’ils sont en groupe, et les brebis sont sans défense. Dans un tel milieu hostile, les disciples devront reproduire les vertus du serpent et de la colombe :
Le Seigneur connaîtra d’abord pour lui-même les épreuves annoncées aux disciples. Ne sera-t-il pas livré entre les mains des hommes, traduit devant le sanhédrin (26. 59), et condamné selon une sentence inique ? Il sera fouetté sans raison (27. 26), et amené lié devant le roi Hérode et le gouverneur Pilate.
Les apôtres seront soumis aussi aux mêmes violences : ils comparaîtront devant le sanhédrinActes 4. 5-7 ; 5. 27 ; 6. 12 ; 22. 30 pour la seule invocation du nom de Jésus. Paul sera fouetté à plusieurs reprises, et sera traduit devant les gouverneurs de Judée, devant le roi Agrippa, enfin devant l’empereur romain selon la prédiction du SeigneurActes 9. 15.
En vérité, Jésus n’engage pas ses disciples dans un chemin facile ; mais, à travers la souffrance, ils auront l’honneur de témoigner pour le nom de leur Maître, devant les Juifs comme devant les nations (verset 18). L’Esprit Saint, qui sera descendu en ces jours-là, dictera leurs paroles et leurs réponses. Un témoignage clair et irréfutable sera rendu à la gloire de Dieu par ces premiers martyrs.
Beaucoup de croyants, au cours de l’histoire de l’Église, auront ce même honneur de souffrir pour le nom de Christ. Ils répondront au péril de leur vie, dans la puissance et la sagesse de l’Esprit Saint, aux accusations et aux injonctions de leurs persécuteurs. Le jour de Christ révélera leurs conduites, dignes d’admiration (verset 26).
Le Seigneur reprendra avant son départ l’enseignement prophétique de ces versets (24. 9-31), pour le situer clairement dans la période qui précédera sa seconde venue. L’épreuve atteindra dans ces jours-là son point culminant, mais aussi son terme. Le péril viendra de tous côtés, même du sein des familles, et la fuite sera souvent le seul moyen de salut.
“Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé” : la foi et la patience seront mises à l’épreuve comme elles ne l’auront jamais été, jusqu’à ce que vienne la fin, c’est-à-dire la délivrance par “la venue du Fils de l’homme” (verset 23). Au milieu de cette terreur perpétuelle, les envoyés du Seigneur, porteurs de l’évangile du royaume, parcourront fidèlement les villes d’Israël.
Cette opposition finale entre la haine de l’homme et l’amour de Dieu, entre la descendance de la femme et la semence du serpentGenèse 3. 15, terminera l’histoire de l’homme dans sa haine contre Dieu et contre les siens. Auparavant, cette haine se sera montrée plus forte que les liens affectifs les plus étroits sur cette terre (verset 21).
“Le disciple n’est pas au-dessus du maître” : il ne peut échapper aux épreuves endurées par le Maître : inimitié, injures (verset 25 ; 9. 34 ; 12. 24), pièges multiples. Le vrai disciple accepte “l’opprobre de Christ”, et se conforme ainsi à son Maître, dans la douceur, l’humilité, l’obéissance dans la souffrance. Les apôtres mériteront ce titre d’esclaves de Jésus Christ, dont ils se prévaudront : ils seront “comme leur Seigneur”, dans un service fidèle. Et nous, sommes-nous dignes d’être appelés “les gens de sa maison” (verset 25) ?
Le jour de la révélation de toutes choses approche (verset 26). Ce qui aura été tramé dans le secret sera amené dans la lumière. Le jour vient où Dieu jugera par Jésus Christ les secrets des hommesRomains 2. 16 ; 14. 10-12. Un jour aussi, tout ce qui aura été fait pour lui dans le secret sera mis en lumière, car Dieu le voit (6. 4, 18). Il mettra en évidence ce qui reste encore “couvert”, ce qui aura été accompli pour sa gloire par des serviteurs fidèles ; ceux-ci agissent comme étant déjà dans cette lumière.
“L’Éternel est pour moi, je ne craindrai pas ; que me fera l’homme ?” Psaume 56. 11 ; 118. 6. Celui-ci peut tuer le corps, dit le Seigneur ; mais personne n’a de pouvoir sur l’âme, sinon Dieu. La méchanceté de l’homme et le pouvoir de Satan trouvent leur limite à la mort du corps. Cependant la mort n’est l’anéantissement ni du corps ni de l’âme ; la destruction n’est pas la cessation d’existence. Le Seigneur sous-entend ici la résurrection des méchants. L’être entier (corps et âme réunis) est jeté dans la géhenne du feu éternel.
Remettons-nous donc, corps et âme, entre les mains de notre Père céleste ; c’est lui qui dispose de tout, même d’un simple cheveu de notre tête (verset 30 ; 5. 36) ; il nous aime et nous conserve pour lui1 Timothée 4. 10.
S’il prend soin d’un passereau, oiseau sans valeur pour l’homme, il nous a montré ce que nous valons pour lui, en offrant son Fils unique et bien-aimé en sacrifice pour nous.