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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 8. 14-22

Le service du Seigneur et son rejet

2. “De lieu en lieu, faisant du bien”

Guérison de la belle-mère de Pierre : versets 14, 15

Jésus entre dans la maison de Pierre, probablement à l’invitation du disciple dont la belle-mère est malade. Jésus, le divin médecin, s’approche d’elle, lui touche la main et la guérit.

Le Seigneur veut que nous lui ouvrions nos maisons ; il désire y entrer pour répondre aux prières des siens. Nous vivons dans un monde courbé sous les conséquences du péché, et les maladies n’épargnent personne. Avons-nous apprécié pour nous-mêmes, ou en faveur d’un être cher, ce geste de Jésus tendant la main pour relever et pour guérir ?

Mais le Seigneur est venu avant tout pour guérir les âmes. Ici, la fièvre symbolise l’agitation des hommes sans Dieu, sans repos et sans espérance. Jésus n’est pas venu pour adoucir cette triste condition, mais pour y porter remède. A son contact, par la foi s’opère le miracle de la conversion : l’âme passe de la mort à la vie, de l’agitation au repos, du trouble à la paix. Cette transformation se marque par un témoignage visible : se lever, marcher, servir le Seigneur.

“Il a porté nos maladies” : versets 16, 17

Puis Jésus se trouve au milieu d’un grand nombre de malheureux asservis à la puissance de Satan. Le soir était venu, on lui apportait les malades après la chaleur du jour ; mais le soir (la fin du jour) tombait aussi sur cette nation incrédule. Il lui restait fort peu de temps pour reconnaître qu’elle se portait mal, et qu’elle avait besoin de ce médecin qui était venu la visiter.

On est surpris d’apprendre qu’une multitude d’esprits humains étaient ouvertement assujettis aux démons en ce temps-là. C’était comme un châtiment divin sur ce peuple infidèle, débarrassé de l’idolâtrie mais au cœur encore plus éloigné de Dieu (12. 43-45). Le Fils de Dieu montrait alors d’autant plus sa puissance en grâce et en délivrance. “Il guérissait tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui” Actes 10. 38.

Une parole suffisait (versets 8, 16) : elle suffit toujours pour “délivrer du pouvoir des ténèbres” Colossiens 1. 13, car c’est la parole de Dieu. Elle peut guérir tous ceux qui se portent mal, tous ces malades qu’on amène à Jésus pour qu’il les délivre de la servitude du péché. Mais elle ne peut rien faire pour ceux qui pensent être en bonne santé (4. 24 ; 8. 16 ; 9. 12, 13).

L’évangéliste cite Ésaïe (53. 3, 4) pour montrer que le Messie était bien là, manifestant la bonté et la délivrance annoncées par le prophète. Notre Seigneur a connu la souffrance au milieu d’un monde de péché et de corruption, plein de haine contre lui ; il en a porté le poids tout le long de son chemin. Mais le prophète ajoute qu’il s’est aussi chargé des douleurs, des infirmités et des maladies de ceux qu’il délivrait et guérissait ; il en portait le fardeau sur son cœur aussi réellement qu’il en libérait les hommes.

Plus encore, il remontait à la source même de leurs malheurs. Il frémissait en son esprit devant les ravages du péché et de la mortJean 11. 33, 38, tout en déployant sa puissance en délivrance. Son cœur reste aujourd’hui le même, toujours aussi sensible à l’égard des siens dans l’affliction.

“Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête” : versets 18-22

Les foules sont venues nombreuses autour de Jésus. Elles ont été témoins de miracles extraordinaires, et la nouvelle s’en est répandue. Elles ont confusément ressenti toute la grâce qui émanait de lui. Cependant Jésus commande de passer à l’autre rive, de s’éloigner d’elles. Il n’attend ni admiration ni émotion de leur part, mais la confession de leur misère morale, car il est venu pour “sauver son peuple de leurs péchés”. Deux de ses admirateurs (un scribe et un disciple) vont être mis à l’épreuve.

Un scribe s’approche ; il connaît la lettre des Écritures, écoute avec attention ce “Maître” (celui qui enseigne) qui les expose avec autant d’autorité, même s’il le juge à l’occasion (5. 20). Il lui semble intéressant et utile de suivre un tel docteur, d’autant plus qu’il accomplit des miracles étonnants.

Combien de chrétiens désirent suivre Jésus de cette manière ! Pas plus que ce scribe, ils n’ont appris que pour marcher après lui, il faut renoncer à soi-même et porter sa croix chaque jour (16. 24). Jésus n’est pas venu pour rendre agréable à l’homme son séjour sur la terre, mais pour l’en faire sortir et lui frayer un chemin vers le ciel.

Notre Sauveur n’a pas eu de lieu de repos ici-bas. Il a pu dire à ses disciples : “Reposez-vous un peu”, mais jamais : reposons-nous. Les renards et les oiseaux du ciel ont été mieux partagés que leur Créateur devenu homme (6. 26). Il s’est rendu d’un village à un autre, a été sollicité pour répondre aux besoins les plus divers ; il a été harcelé par les contradicteurs. Il a rempli d’un inlassable dévouement de longues journées de service, sans goûter de repos. Mais sur la croix, son œuvre étant achevée, après avoir dit : “C’est accompli”, il a reposé sa tête et remis son espritJean 19. 30.

Un disciple se tient maintenant devant le “Seigneur” (verset 21). Il formule une requête louable : ensevelir son père. L’Écriture nous enseigne à rendre à nos parents l’honneur qui leur est dû, y compris dans ce geste ultime. Mais c’est le “premièrement” qui est de trop ; les considérations les plus légitimes ne doivent pas nous empêcher de suivre Jésus premièrement.

Les morts prennent soin d’ensevelir leurs morts ; le monde sans Dieu est en général bien organisé : tous les actes de la vie en société sont régis par des lois ou des coutumes bien ordonnées. Le disciple de Christ se soumet aussi aux autorités et recherche ce qui est bienséant. Mais ce qui prime pour lui, c’est le royaume de Dieu et sa justice (6. 33), les intérêts du Seigneur et son témoignage2 Timothée 1. 8. Il a entendu l’invitation personnelle du Maître à le suivre, et il s’attache à lui. Le Seigneur ne dit pas : “Suivez-moi”, mais : “Suis-moi”.

Matthieu 8

14Et Jésus, étant venu dans la maison de Pierre, vit la belle-mère de Pierre couchée là et ayant la fièvre ; 15et il lui toucha la main, et la fièvre la quitta ; et elle se leva et le servit.

16Et le soir étant venu, on lui apporta beaucoup de démoniaques ; et il chassa les esprits par [une] parole, et guérit tous ceux qui se portaient mal ; 17en sorte que fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète, disant : “Lui-même a pris nos langueurs, et a porté nos maladies”a.

18Or Jésus, voyant de grandes foules autour de lui, commanda de passer à l’autre rive. 19Et un scribe s’approchant, lui dit : Maîtreb, je te suivrai où que tu ailles. 20Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. 21Et un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi de m’en aller premièrement et d’ensevelir mon père. 22Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.

Notes

aÉsaïe 53. 4.
bmaître qui enseigne, docteur, ici et souvent ailleurs.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)