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Évangile selon Marc
Sondez les Écritures - 3e année

Marc 15. 1-21

Le procès inique

3. Jésus devant Pilate : versets 1-15

Les Juifs, n’étant pas autorisés à pratiquer les exécutions capitales, sont contraints de livrer Jésus au gouverneur romain. Mais au-delà de cette contrainte, il fallait aussi que les nations soient représentées dans la mise à mort du Fils de Dieu. Nous n’avons donc aucune raison d’accuser le peuple juif pour ce crime, car nous, gens des nations, nous en partageons aussi la responsabilité. De bon matin donc, tout le sanhédrin ayant tenu conseil, ils lient Jésus et l’emmènent pour le livrer à Pilate. Le Seigneur de gloire, humilié et bafoué, est livré comme un simple objet à l’autorité civile.

Les Juifs avaient jugé le Seigneur digne de mort sur un chef d’accusation religieux : il s’est fait Fils de Dieu. Dans leur ruse, ils comprennent qu’un autre motif doit être invoqué devant Pilate : il s’est fait roi. Le cœur humain déborde de clairvoyance dans la méchanceté ! Selon son rôle de juge, Pilate interroge Jésus. La première question était la plus importante, car elle pouvait fournir, à elle seule, un argument suffisant pour sa condamnation. Il était logique que le détenteur officiel de l’autorité demande à Jésus s’il était le roi des Juifs. L’évangile selon Jean fournit d’autres détails sur les questions de Pilate et les réponses de Jésus, mais Marc est plus bref dans sa narration. La seule parole du Seigneur à Pilate qu’il rapporte est celle-ci : “Tu le dis” (verset 2), expression usuelle alors pour dire “oui”. Jésus ne donne aucune réponse lorsqu’il s’agit des accusations que les Juifs portent contre lui. Il réalise cette parole du psaume : “Je suis devenu comme un homme qui n’entend point et dans la bouche duquel il n’y a pas de réplique. Car je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu !” Psaume 38. 15, 16 Pilate s’en étonne, et on le comprend, mais il continue de s’adresser aux Juifs : il tente de leur faire endosser l’entière responsabilité de cette condamnation que sa propre conscience lui reproche.

Il était de coutume qu’un prisonnier soit relâché à la fête de Pâque. Pilate espère y trouver une échappatoire. Un choix est alors proposé aux Juifs, choix tragique s’il en est ! Le peuple qui s’était rassemblé entre temps est poussé par ses chefs à réclamer la libération du criminel et la crucifixion de Jésus, le juste parfait. On frémit à la pensée de ce qui peut être fait pour influencer la foule. Que sera-ce, dans un avenir proche, où tous les moyens de communication seront mis en œuvre pour proclamer l’arrivée au pouvoir des deux suppôts de Satan que seront “la Bête” et “l’Antichrist” Apocalypse 13. 3, 4, 15 ? Il faudra une énergie exceptionnelle pour se tenir à distance de ce mouvement populaire. Cette énergie sera la part du résidu futur dont nous entretiennent les prophètes et l’Apocalypse en particulier.

Les arguments avancés par Pilate ne pèsent pas lourd vis-à-vis de la détermination des chefs juifs et du fanatisme de la foule. Par deux fois, les cris retentissent : “Crucifie-le” (versets 13, 14). Le subterfuge de Pilate échoue donc et il se voit contraint à prendre lui-même la décision. Un dilemme est devant lui : accomplir la justice au prix de sa propre notoriété parmi les Juifs, ou contenter la foule pour s’en attirer de possibles avantages. Le choix du deuxième élément détermine sa culpabilité devant Dieu. Ce qu’il deviendra par la suite, la Parole n’en dit rien. Il n’est cependant pas le plus coupable, Jésus lui-même le lui ditJean 19. 111.

4. Jésus emmené par les soldats : versets 16-20

Ayant condamné Jésus malgré son innocence manifeste, Pilate le fait fouetter. Les soldats laissent libre cours à leur instinct cruel, mais cela ne fera que manifester la douceur du Sauveur et l’accomplissement des ÉcrituresÉsaïe 50. 6. Moquerie, injures, mépris et sarcasmes, rien n’est épargné au Fils de Dieu. Mais qui sait si, parmi ces soldats, certains auront eu le cœur sensibilisé pour être conduits à la repentance ? Quelques-uns, au pied de la croix, ont reconnu avec le centurion : “Certainement celui-ci était Fils de Dieu” Matthieu 27. 54. Emmené dehors pour aller au Calvaire, Jésus est semblable à “un agneau familier qui est mené à la tuerie” Jérémie 11. 19. Le récit des évangiles donne peu de détails sur ce parcours. Luc parle de ceux qui suivaient Jésus en pleurant et auxquels le Seigneur s’adresse de façon pathétiqueLuc 23. 27-31. Marc signale l’épisode de la rencontre fortuite avec Simon de Cyrène et il précise qu’il était le père d’Alexandre et de Rufus.

5. Simon de Cyrène : verset 21

Cet homme venait donc de la Cyrénaïque, l’actuelle Libye. Il était de culture grécolatine, vu le nom donné à ses deux fils. Le fait que ses deux fils soient nommés laisse penser qu’ils sont connus parmi les chrétiens au moment de la rédaction de l’évangile. La Parole indique plusieurs AlexandreActes 19. 33 ; 1 Timothée 1. 20 ; 2 Timothée 4. 14 mais un seul Rufus est mentionnéRomains 16. 13. Cette dernière citation fait surtout l’éloge de la mère de Rufus qui fut aussi une mère pour l’apôtre. N’y a-t-il pas là un enseignement précieux en rapport avec le fait de porter la croix à la suite du Seigneur ? Toute la famille en reçoit une riche bénédiction ! Tirons-en la leçon pour nous qui sommes invités, chacun personnellement, à prendre la croix chaque jour et à suivre JésusLuc 9. 23, 24. Cette croix n’est pas le fardeau de nos souffrances, ni celui de nos péchés. C’est la condamnation que nous portons sur nous-mêmes, c’est notre association avec Christ, “mort une fois pour toutes au péché” et vivant à DieuRomains 6. 10, 11. La croix de Christ nous sépare donc du péché, mais aussi de la loi qui condamneGalates 3. 13 et du mondeGalates 6. 14. Elle est la frontière entre la mort et la vie, mais en même temps, elle fait de nous des témoins en faveur de ceux qui sont dans leurs péchés.

Notes

1

Il y a une chaîne de personnages qui, chacun à leur tour, livrent Jésus :

  • Judas, le premier, livre Jésus par un baiser (Luc 22. 48) ;
  • les principaux sacrificateurs et le sanhédrin livrent Jésus à Pilate (Marc 15. 1) ;
  • Pilate livre Jésus à la foule déchaînée (Luc 23. 25) ;
  • Pilate livre Jésus aux soldats pour le crucifier (Marc 15. 15).

La responsabilité de chacun sera pesée par Dieu selon sa parfaite justice. Le premier, Judas, est nommé “fils de perdition” (Jean 17. 12) ; il endosse apparemment la plus lourde responsabilité. Mais Dieu domine cette scène tragique ; la Parole dit : Jésus a été livré par le conseil défini et la préconnaissance de Dieu (Actes 2. 23), Dieu a livré son propre Fils pour nous tous (Romains 8. 32), Jésus s’est livré lui-même (Galates 2. 20 ; Éphésiens 5. 2, 25).

Cela ne diminue en rien la responsabilité de chaque protagoniste.

Marc 15

1Et aussitôt, au matin, les principaux sacrificateurs avec les anciens et les scribes et tout le sanhédrin, ayant tenu conseil, lièrent Jésus et l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. 2Et Pilate l’interrogea : Toi, tu es le roi des Juifs ? Et répondant, il lui dit : Tu le dis. 3Et les principaux sacrificateurs l’accusaient de beaucoup de choses. 4Et Pilate l’interrogea encore, disant : Ne réponds-tu rien ? Vois de combien de choses ils portent témoignage contre toi. 5Mais encore Jésus ne répondit rien, de sorte que Pilate s’en étonnait. 6Or il leur relâchait à la fête un prisonnier, lequel que ce soit qu’ils demandent. 7Et il y avait le nommé Barabbas qui était détenu avec ses compagnons de sédition, lesquels, dans la sédition, avaient commis un meurtre. 8Et la foule, poussant des cris, se mit à lui demander [de faire] comme il leur avait toujours fait. 9Et Pilate leur répondit, disant : Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? 10Car il savait que les principaux sacrificateurs l’avaient livré par envie. 11Mais les principaux sacrificateurs excitèrent le peuple [à demander] que plutôt il leur relâche Barabbas. 12Et Pilate, répondant, leur dit encore : Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez roi des Juifs ? 13Et ils s’écrièrent encore : Crucifie-le ! 14Et Pilate leur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils s’écrièrent encore plus fort : Crucifie-le ! 15Et Pilate, voulant contenter la foule, leur relâcha Barabbas ; et, ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.

16Et les soldats l’emmenèrent dans la cour, qui est le prétoire. Et ils assemblent toute la cohorte ; 17et ils le revêtent de pourpre, et ayant tressé une couronne d’épines, ils la lui mettent autour [de la tête]. 18Et ils se mirent à le saluer, [disant] : Salut, roi des Juifs ! 19Et ils lui frappaient la tête avec un roseau et crachaient contre lui, et, se mettant à genoux, ils lui rendaient hommage. 20Et après qu’ils se furent moqués de lui, ils le dépouillèrent de la pourpre et le revêtirent de ses propres vêtements ; et ils l’emmènent dehors pour le crucifier. 21Et ils contraignent un certain homme, Simon, Cyrénéen, père d’Alexandre et de Rufus, qui passait par là, venant des champs, de porter sa croix.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)