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Essayer maintenant
Un groupe de femmes s’était formé sur le Calvaire. Elles y sont venues par affection pour leur Seigneur et dans la souffrance de leur âme. Elles se tiennent à distance, regardent de loin, pudiquement. Tous les évangiles signalent leur présence, mais Jean seul indique le fait que la mère de Jésus était là, en compagnie du disciple que Jésus aimaitJean 19. 25, 26. Pour souligner l’intimité des affections goûtées par le cœur de Jésus en présence de sa mère, Jean précise que ce petit groupe était près de la croix. Les autres évangiles, par contre, disent que ces femmes regardaient de loin. Se sont-elles retirées ensuite, ou s’agit-il d’une distance d’un autre ordre ? Le fait est que les évangiles qui relatent plus spécialement les souffrances de Jésus soulignent la distance à laquelle le croyant lui-même doit se tenir pour contempler cette douleur à nulle autre pareille.
La Parole nomme cinq femmes parmi plusieurs autres. Elles ont eu un rôle particulier, ayant suivi Jésus depuis la Galilée et l’ayant servi en l’assistant de leurs biensLuc 8. 2, 3. Marie de Magdala est nommée dans les quatre évangiles, bien que Luc ne mentionne nommément personne sur le Calvaire, mais il le fait lors de la résurrectionLuc 24. 10. Quant à la mère de Jésus, elle ne paraît que dans l’évangile selon Jean pour se trouver ensuite dans la compagnie de ce disciple et avec les onze rassemblés pour la prière après l’ascension du Seigneur JésusActes 1. 14.
L’amour de ces femmes pour Jésus était cependant mêlé d’ignorance. Nous le voyons lors de la résurrection. Nous qui avons peut-être plus de connaissance, aimons-nous suffisamment notre Sauveur pour ne pas craindre de nous exposer à l’opprobre, voire à la haine, en nous affichant ouvertement pour lui ? La bannière que Dieu a donnée à ceux qui le craignent doit être déployée à cause de la véritéPsaume 60. 6 ; la montrons-nous ? Ces quelques femmes sur le Calvaire nous interpellent par l’exemple de leur amour pour Jésus.
Le vieillard Siméon avait déclaré que Jésus serait mis pour la chute et le relèvement de plusieurs en IsraëlLuc 2. 34. L’état des cœurs de plusieurs se trouve en effet manifesté à la mort de Jésus. Joseph d’Arimathée n’était pas apparu sur la scène au cours du ministère du Seigneur. Ce conseiller honorable ne s’était pas joint à l’action inique des chefs du peuple. Sa réserve quant au témoignage à l’égard de Jésus était liée à sa nature plutôt qu’à sa fonction, car l’évangile selon Jean dit qu’il était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des JuifsJean 19. 38. Il ne peut donc pas être classé parmi ceux qui ont aimé la gloire des hommes plutôt que la gloire de DieuJean 12. 43. La mort du Seigneur produit la hardiesse qui manquait à Joseph pour se déclarer publiquement. C’est ce moment le plus difficile que choisit Joseph pour s’occuper du corps de Jésus. Rien ne le retient plus, ni la haine des Juifs, ni l’éventuelle brutalité des soldats et encore moins l’autorité de Pilate. Il fallait que les Écritures soient accomplies au sujet de l’ensevelissement de Jésus comme elles l’ont été durant toute sa vie : “Il a été avec le riche dans sa mort, parce qu’il n’avait fait aucune violence et qu’il n’y avait pas de fraude dans sa bouche” Ésaïe 53. 9. Enveloppé d’un linceul acheté tout exprès, le corps de Jésus est déposé dans “un sépulcre neuf, dans lequel personne n’avait jamais été mis” Jean 19. 41. Là encore se réalise une autre écriture : “Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption” Psaume 16. 10. Nous notons que seuls des croyants se sont occupés du corps de Jésus. Dieu s’était porté garant de l’intégrité parfaite de ce corps saint qui a pourtant été chargé de nos péchés sur le bois de la croix1 Pierre 2. 24. Mais l’œuvre a été achevée à la pleine satisfaction de Dieu, c’est pourquoi, en attendant la résurrection, ce corps mort n’a pas connu la corruption.
Une pierre est ensuite roulée devant le sépulcre. C’était la coutume en Israël, afin de ne permettre à personne de porter atteinte au corps de celui qui était déposé là. Cette pierre, même scellée par les Juifs, n’empêchera aucunement la résurrection du Seigneur au matin du troisième jour. Les femmes qui avaient suivi Jésus durant sa vie et qui l’ont encore accompagné sur le Calvaire sont aussi là, près du sépulcre. Elles repèrent le lieu afin d’y venir le surlendemain avec les aromates qu’elles auront préparés. Leur dévouement n’a pas de limite, aussi c’est à elles que Jésus se manifestera d’abord, comme nous le verrons dans le chapitre suivant.