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Évangile selon Marc
Sondez les Écritures - 3e année

Marc 6. 1-29

Déploiement de la puissance du Seigneur

8. Jésus à Nazareth : versets 1-6

Tandis que l’évangile selon Luc place l’épisode de Nazareth tout au début du ministère du Seigneur, Marc ne le situe que plus tard. Ne lisons pas la Parole comme une narration chronologique, car nous perdrions de vue le but pour lequel elle nous est donnée. Les commentateurs s’accordent à dire que Marc a suivi les faits dans leur ordre chronologique, tandis que Luc s’est attaché à un ordre moral. Le principal est de découvrir l’enseignement que nous donne la parole de Dieu.

Nul doute que l’enfance et l’adolescence de Jésus n’aient été un témoignage éloquent vis-à-vis de ses proches, mais selon la perfection de son humanité, il n’avait pas devancé son âge pour se faire connaître. Maintenant, le moment était venu pour prendre contact avec les habitants de Nazareth, ce lieu méprisé qui l’avait vu grandirJean 1. 45. C’était son pays, là était sa parenté. Nous avons vu ses proches au chapitre 3, puis sa mère et ses frères, et l’incompréhension qu’ils manifestaient. Maintenant que Jésus est parmi ceux de son pays, quelle sera leur réaction ? Hélas, d’abord étonnés, ils sont ensuite scandalisés en lui. Quelle souffrance pour le cœur de Jésus ! “Il vint chez soi, et les siens ne l’ont pas reçu” Jean 1. 11.

Ici s’intercalent certainement les paroles de Jésus rapportées par Luc, et qui mettent en furie ses auditeursLuc 4. 28. Marc ne rapporte qu’une parole : “Un prophète n’est pas sans honneur, si ce n’est dans son pays et parmi ses parents et dans sa maison” (verset 4) 1. Cette expression, reprise par le langage populaire, montre que si notre témoignage durant la jeunesse a été terni par quelque défaillance, nos auditeurs n’accepteront pas sans réserve notre message. Mais pour Jésus, rien de cela. Quelle est alors la raison qui détermine une telle attitude ? N’est-ce pas l’orgueil et la jalousie ? Si le Seigneur s’était présenté partout comme un citoyen de Nazareth, faisant flotter devant lui le drapeau de sa ville, l’orgueil de ses concitoyens aurait été flatté ; tandis qu’un témoignage qui avait pour seul but de glorifier Dieu son Père dérangeait ceux qui auraient bien voulu tirer profit de leur relation avec un personnage populaire. Mais Jésus n’avait rien à faire avec de tels sentiments.

Laissant les siens avec tristesse et s’étonnant de leur incrédulité, le Seigneur ne peut faire là aucun miracle, sinon imposer les mains à un petit nombre d’infirmes et les guérir. En effet, il ne fallait pas que l’incrédulité du grand nombre porte préjudice à ces quelques infirmes, car la grâce se plaît à surabonder là où le péché abonde. Le Seigneur ne se lasse pas et continue son service en visitant les villages d’alentour.

9. Envoi des douze disciples : versets 7-13

Le Seigneur avait choisi ses douze disciples pour être avec lui et pour les envoyer prêcher (3. 14). Le moment est donc venu pour que ce service leur soit confié. Les disciples avaient suivi Jésus et avaient vu sa puissance. Ils avaient aussi entendu ses enseignements et avaient pu constater l’opposition qui se formait contre lui. Mais pour servir, il faut encore plus : “Il leur donna autorité…” (verset 7). Des instructions précises leur sont aussi laissées pour affronter les dangers inévitables qu’ils rencontreront.

L’absence de provisions, qui est demandée aux disciples, doit les conduire à vivre de foi. Ils dépendent de ce qui leur est donné par l’effet de la grâce de Dieu. C’est un principe juste, mais dont l’application est liée aux circonstances du moment. Il en était ainsi quand le Seigneur était sur la terre, car le peuple était responsable de recevoir et de nourrir les serviteurs du Messie. Avant de quitter les siens, Jésus dit à ceux qui sont dorénavant les témoins d’un Christ rejeté de prendre une bourse ou un sacLuc 22. 36. La foi et la dépendance demeurent nécessaires sans empêcher la prudence la plus élémentaire. Cette première expérience des apôtres leur aura été bénéfique en vue du service futur ; mais pas pour tous. En effet, Judas était parmi eux, lui dont le cœur restait insensible à l’amour du Sauveur. C’est l’exemple tragique de ceux qui supplieront un jour : “Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ?” Ils devront entendre le Seigneur leur dire : “Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité” Matthieu 7. 22, 23.

Suivant les instructions du Seigneur, les douze accomplissent donc leur mission dans toute la contrée. Reçus par les uns et non par les autres, les disciples prêchent la repentance et guérissent les malades grâce au pouvoir qui leur a été donné. Ce témoignage se répand partout, c’est le témoignage du nom de Jésus. Les disciples étant les ministres du Messie, les recevoir c’était recevoir Jésus lui-même. Ceux qui les refusaient attiraient un jugement sur eux-mêmes. Plus tard, par la puissance de l’Esprit Saint, ce témoignage concernera le pardon divin et sera plus efficace encore ; la terre entière en bénéficiera.

10. Le roi Hérode : versets 14-20

Le nom de Jésus était devenu public, en particulier à la suite de la mission des apôtres. En apprenant que la foule attribue ces miracles à quelque prophète ressuscité, aussitôt Hérode en est troublé, sa conscience lui rappelant ses actes, et surtout le meurtre de Jean-Baptiste. Si vraiment Jean est ressuscité, que vais-je devenir ? Jean avait dû blâmer la conduite perverse d’Hérode ; c’est pourquoi il avait été mis en prison, puis décapité. Effrayé à juste raison, Hérode ne se repent pas pour autant, hélas ! Cet homme, fils du sanguinaire Hérode le grand qui a fait massacrer les enfants de Bethléem, ne diffère que fort peu de son père.

11. Mise à mort de Jean-Baptiste : versets 21-29

L’épisode relaté dans ces versets se situe quelque temps en arrière et il n’est mentionné que pour expliciter le trouble qui saisit le roi Hérode. Ayant donc eu l’occasion de rencontrer Jean-Baptiste à plusieurs reprises, Hérode n’était pas ignorant de la volonté de Dieu. Homme au caractère faible, il agit à l’instigation de sa femme, véritable résurgence de “Jésabel” neuf cents ans après. Cette tragédie présente plusieurs avertissements.

Notons d’abord le processus selon lequel le meurtre s’accomplit. Une fête mondaine est organisée, peut-être avec des boissons alcoolisées consommées en abondance, puis la danse d’une jeune fille fait perdre le bon sens au roi. Des paroles légères, accompagnées d’un serment insensé, en sont le résultat final. L’orgueil de celui qui ne veut pas perdre la face devant sa cour et la haine perfide d’Hérodias, se conjuguent pour conduire au meurtre de Jean-Baptiste.

Le Seigneur avait dit de Jean-Baptiste, en une autre occasion, qu’il était le plus grand des prophètesLuc 7. 28. Jean s’intitulait lui-même l’ami de l’époux et se réjouissait de constater comment les cœurs des fidèles s’attachaient à JésusJean 3. 29. Il est mort en martyr, il ressuscitera en gloire et sera bien proche de Jésus au jour des noces de l’AgneauApocalypse 19. 9.

Notes

1Le Seigneur dévoile ainsi que leur attitude de rejet ne fait que traduire une réaction classique, mais coupable, et que cela n’enlève rien à la réalité de sa mission ni à leur responsabilité.

Marc 6

1Et il sortit de là, et vint dans son pays ; et ses disciples le suivent. 2Et le sabbat étant venu, il se mit à enseigner dans la synagogue ; et plusieurs, l’ayant entendu, étaient dans l’étonnement, disant : D’où [viennent] ces choses à celui-ci ? Et quelle est cette sagesse qui lui est donnée, et [d’où vient] que de tels miracles s’opèrent par ses mains ? 3Celui-ci n’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques et de Joses et de Jude et de Simon ; et ses sœurs ne sont-elles pas ici auprès de nous ? Et ils étaient scandalisés en lui. 4Et Jésus leur dit : Un prophète n’est pas sans honneur, si ce n’est dans son pays et parmi ses parents et dans sa maison. 5Et il ne put faire là aucun miracle, sinon qu’il imposa les mains à un petit nombre d’infirmes, et les guérit. 6Et il s’étonnait de leur incrédulité ; et il visitait l’un après l’autre les villages à la ronde, en enseignant.

7Et il appelle les douze ; et il se mit à les envoyer deux à deux, et leur donna autorité sur les esprits immondes. 8Et il leur commanda de ne rien prendre pour le chemin, si ce n’est un bâton seulement, ni sac, ni pain, ni monnaie dans leur ceinture, 9mais d’être chaussés de sandales ; et ne portez pas deux tuniques. 10Et il leur dit : Partout où vous entrerez dans une maison, demeurez-y jusqu’à ce que vous partiez de là ; 11et tous ceux qui ne vous recevront pas et ne vous écouteront pas, quand vous partirez de là, secouez la poussière de dessous vos pieds, pour leur servir de témoignage. 12Et étant partis, ils prêchèrent qu’on se repente, 13et chassèrent beaucoup de démons, et oignirent d’huile beaucoup d’infirmes et les guérirent.

14Et le roi Hérode entendit parler [de lui], car son nom était devenu public ; et il dit : Jean le baptiseur est ressuscité d’entre les morts ; et c’est pourquoi les miracles s’opèrent par lui. 15Et d’autres disaient : C’est Élie ; et d’autres disaient : C’est un prophète, comme un des prophètes. 16Mais Hérode, ayant appris [ce qu’il faisait], dit : C’est Jean que j’ai fait décapiter ; il est ressuscité d’entre les morts. 17Car Hérode lui-même avait envoyé prendre Jean, et l’avait fait lier dans une prison, à cause d’Hérodias, la femme de Philippe son frère ; car il l’avait épousée. 18Car Jean disait à Hérode : Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère. 19Et Hérodias lui en voulait, et aurait désiré le faire mourir ; et elle ne pouvait pas, 20car Hérode craignait Jean, le sachant homme juste et saint, et il le gardaita soigneusement ; et lorsqu’il l’avait entendu, il faisait beaucoup de choses, et il l’écoutait volontiers. 21Et un jour favorable étant venu, lorsque Hérode, le jour anniversaire de sa naissance, donnait un repas à ses grands seigneurs, et aux chiliarquesb, et aux principaux de la Galilée ; 22et la fille de cette même Hérodias, étant entrée et ayant dansé, plut à Hérode et à ceux qui étaient à table avec lui. Et le roi dit à la jeune fille : Demande-moi tout ce que tu voudras, et je te le donnerai. 23Et il lui jura : Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, jusqu’à la moitié de mon royaume. 24Et elle sortit et dit à sa mère : Que dois-je demander ? Et celle-ci dit : La tête de Jean le baptiseur. 25Et aussitôt elle entra avec empressement vers le roi, et fit sa demande, disant : Je veux que sur-le-champ tu me donnes dans un plat la tête de Jean le baptiseur. 26Et le roi en fut très attristé, mais, à cause des serments et de ceux qui étaient à table avec lui, il ne voulut pas lui manquer de parolec. 27Et le roi aussitôt envoya un de ses gardes, et lui commanda d’apporter la tête de Jeand. Et celui-ci, s’en étant allé, le décapita dans la prison, 28et apporta sa tête dans un plat, et la donna à la jeune fille ; et la jeune fille la donna à sa mère. 29Et ses disciples, l’ayant appris, vinrent et enlevèrent son corps et le mirent dans un sépulcre.

Notes

aou : l’observait.
bou : commandants.
cou : rejeter sa requête.
dlitt. : sa tête.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)