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Le troisième livre de Moïse dit le Lévitique
Sondez les Écritures - 3e année

Lévitique 17. 1-16

La sainteté pratique

1. Les sacrifices et la nourriture en Israël

Introduction

Les chapitres 1 à 16, dont le sujet principal est l’adoration officielle, ont un caractère public marqué. Les chapitres 18 à 25 présentent plutôt la relation personnelle avec l’Éternel et la conduite qui doit en découler.

Ce chapitre 17 fait transition entre ces deux parties :

  • celle qui précède (comment offrir des sacrifices ? Qui peut en manger ? Où et comment ? Que faire du sang ? etc.)
  • celle qui suit : un ensemble de prescriptions destinées à inciter chaque Israélite à se garder saint personnellement. On l’a parfois appelée le “code de sainteté”.

Le chapitre 17 précise que les animaux domestiques devaient être sacrifiés à l’entrée de la tente de la rencontre (versets 3-9). Il insiste sur l’interdiction de consommer le sang (versets 10-12). Il explique enfin la conduite à tenir pour des animaux tués à la chasse ou trouvés morts (versets 13-16).

Instructions pour l’Israélite

Les animaux ne devaient pas être tués hors du camp, ni offerts ailleurs qu’au tabernacle (versets 4, 5, 6, 9). L’Israélite qui désirait manger de la viande, apportait l’animal au tabernacle comme offrande de paix (verset 5) ; en retour il pouvait, selon la loi, manger de la viande. C’était reconnaître que, dans les choses ordinaires de la vie, telles que manger ou boire, le lien avec l’Éternel demeurait1 Corinthiens 10. 31, et que cette relation était établie par un sacrifice. Cette prescription était possible tant que le peuple vivait de façon groupée autour du tabernacle dans le désert. Des dispositions spéciales sont données pour la vie du peuple en CanaanDeutéronome 12. 20-25. Lorsque l’Israélite habitait loin, il avait la possibilité de sacrifier chez lui, à condition toutefois de ne pas consommer le sang, mais de le répandre par terre. Enfreindre cette ordonnance était grave et puni très sévèrement (verset 9b). L’Éternel voulait éviter à l’Israélite la tentation d’offrir des sacrifices à des démons (verset 7). En effet, le faire aurait été violer le premier commandement de la loi et encourir la mortExode 22. 18.

L’utilisation du sang : versets 10-12

Il ne devait pas être consommé, ni seul, ni dans la viande d’un animal qui n’aurait pas été saigné. Ce principe, établi au temps de NoéGenèse 9. 4, est souvent répétéDeutéronome 12. 16, 23 ; 1 Samuel 14. 32. Deux raisons sont données :

  • La vie du corps est dans le sang (verset 14). Dans la Bible, l’âme, « souffle »1, est synonyme de vie qui, pour l’homme, est reçue du souffle même de DieuGenèse 2. 7 ; 7. 22. L’homme est un être dans lequel le Créateur a déposé une respiration de vie. La respiration régénère le sang et entretient la vie du corps ; vie et sang sont donc synonymes puisque, dans la première création, l’homme séparé de son sang est mort.
  • Le sang fait propitiation pour l’âme (verset 11 b). Ainsi l’Éternel demande d’abord à l’homme de respecter la vie, puis de se souvenir que rien d’autre que le sang ne peut payer pour l’homme la rançon du péché, ce que rappelait le sang des victimes versé à l’autel.

Que faire dans des cas particuliers ? : versets 13-16

Dieu répond par Moïse à des questions précises : Que faire quand on chassait des animaux ? Que faire lorsqu’on rencontrait un animal mort ? Pouvait-on en manger ? Ici encore, le sang ne doit pas être consommé (versets 13, 14), et manger une viande dont on ne savait si le sang avait été drainé convenablement revenait à se souiller. Il fallait donc se laver (versets 15, 16).

Enseignements pour le chrétien

Les sujets des chapitres 17, 18 et 19 du Lévitique sont résumés pour le chrétien en un seul verset du livre des Actes : “Qu’on s’abstienne des choses sacrifiées aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé et de la fornication” Actes 15. 29. Dieu met en garde contre des péchés d’une gravité exceptionnelle :

  • en premier lieu l’idolâtrie : on ne peut servir (ou adorer) deux maîtres, Dieu et MammonMatthieu 6. 24,
  • puis le fait de consommer le sang,
  • enfin les péchés sexuels commis contre le corps, qui est pour le croyant le temple du Saint Esprit1. Cor. 6. 18-20.

Ces versets ont une application très actuelle : le respect de la vie est, de nos jours, menacé par la possibilité que l’homme s’est donnée d’intervenir dans les antichambres de la vie et de la mort (avortement, euthanasie etc.). De l’embryon à la personne âgée, l’homme est désormais menacé par l’utilisation de « techniques » qui soulèvent des problèmes moraux considérables. Où trouver des réponses ? La Bible établit ce principe essentiel : le respect absolu de la vie humaine. C’est honorer le Créateur et s’épargner bien des dérives morales graves.

Par ailleurs, dans le N.T., le sang symbolise la vie de l’Agneau de Dieu offert en sacrifice pour le péché du monde. L’apôtre Pierre le rappelle quand il écrit : “vous avez été rachetés… non par… de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ” 1 Pierre 1. 18, 19. Le sang est donc le triple signe de l’apaisement de la colère de Dieu contre le péchéExode 12. 13, de l’expiation du péché1 Jean 1. 9, de l’amour de Dieu qui l’a donné sur l’autel (verset 11).

Aujourd’hui, la vie est donnée aux hommes dans le Fils1 Jean 5. 12. “En lui était la vie” Jean 1. 4 ; Dieu nous demande de la recevoir comme un don, car l’homme pécheur est incapable de recouvrer par ses propres efforts la relation qu’il a perdue.

Notes

1

“Souffle” et “esprit” sont un même mot en hébreu. Lire à ce sujet : Ecclésiaste 3. 19-21 ; Job 27. 3 ; 34. 14.

L’âme vivante est identifiée au sang, qui est la vie (verset 11). L’animal possède en soi une âme vivante (Genèse 1. 30). Seul, l’homme, créature intelligente et responsable formée selon le dessein de Dieu, possède à la fois un esprit, une âme et un corps (1 Thessaloniciens 5. 23).

Lévitique 17

1Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 2Parle à Aaron et à ses fils, et à tous les fils d’Israël, et dis-leur : C’est ici ce que l’Éternel a commandé, disant : 3Quiconque de la maison d’Israël aura égorgé un bœuf ou un mouton ou une chèvre, dans le camp, ou qui l’aura égorgé hors du camp, 4et ne l’aura pas amené à l’entrée de la tente d’assignation pour le présenter comme offrandea à l’Éternel devant le tabernacle de l’Éternel, le sang sera imputé à cet homme-là : il a versé du sang ; cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple ; 5– afin que les fils d’Israël amènent leurs sacrifices qu’ils sacrifient dans les champs, qu’ils les amènent à l’Éternel, à l’entrée de la tente d’assignation, vers le sacrificateur, et qu’ils les sacrifient en sacrifices de prospérités à l’Éternel. 6Et le sacrificateur fera aspersion du sang sur l’autel de l’Éternel, à l’entrée de la tente d’assignation, et en fera fumer la graisse en odeur agréable à l’Éternel ; 7et ils ne sacrifieront plus leurs sacrifices aux démonsb après lesquels ils se prostituent. Ceci sera pour eux un statut perpétuel, en leurs générations. 8Et tu leur diras : Quiconque de la maison d’Israël, ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux, offrirac un holocauste ou un sacrifice, 9et ne l’amènera pas à l’entrée de la tente d’assignation pour le sacrifierd à l’Éternel, cet homme-là sera retranché de ses peuples.

10Et quiconque de la maison d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux, aura mangé de quelque sang que ce soit, je mettrai ma face contre celuie qui aura mangé du sang, et je le retrancherai du milieu de son peuple ; 11car l’âmef de la chair est dans le sang ; et moi je vous l’ai donné sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes ; car c’est le sang qui fait propitiation pourg l’âme. 12C’est pourquoi j’ai dit aux fils d’Israël : Personneh d’entre vous ne mangera du sang, et l’étranger qui séjourne au milieu de vous ne mangera pas de sang. 13Et quiconque des fils d’Israël et des étrangers qui séjournent au milieu d’eux prendra, à la chasse, une bête ou un oiseau qui se mange, en versera le sang et le recouvrira de poussière ; 14car, quant à la vie de toute chair, son sang est sa vie en elle ; et j’ai dit aux fils d’Israël : Vous ne mangerez le sang d’aucune chair ; car l’âme de toute chair est son sang ; quiconque en mangera sera retranché. 15Et toute personne, tant l’Israélite de naissancei que l’étranger, qui mangera du corps d’une bête morte [d’elle-même] ou déchirée, lavera ses vêtements et se lavera dans l’eau, et sera impure jusqu’au soir : alors elle sera pure. 16Et si elle ne lave pas [ses vêtements] et ne lave pas sa chair, elle portera son iniquité.

Notes

ahéb. : corban, dérivé du verbe traduit par : présenter.
blitt. : couverts de poil – et de là : boucs ; on offrait des sacrifices à des êtres imaginaires ainsi nommés.
csignifie ici : offrir sur l’autel même.
dlitt. : le faire.
ehéb. : l’âme.
fâme ou vie, ici partout.
gou : par.
hlitt. : Aucune âme, comme ailleurs.
ilitt. : l’indigène.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)