Les chapitres 1 à 16, dont le sujet principal est l’adoration officielle, ont un caractère public marqué. Les chapitres 18 à 25 présentent plutôt la relation personnelle avec l’Éternel et la conduite qui doit en découler.
Ce chapitre 17 fait transition entre ces deux parties :
Le chapitre 17 précise que les animaux domestiques devaient être sacrifiés à l’entrée de la tente de la rencontre (versets 3-9). Il insiste sur l’interdiction de consommer le sang (versets 10-12). Il explique enfin la conduite à tenir pour des animaux tués à la chasse ou trouvés morts (versets 13-16).
Les animaux ne devaient pas être tués hors du camp, ni offerts ailleurs qu’au tabernacle (versets 4, 5, 6, 9). L’Israélite qui désirait manger de la viande, apportait l’animal au tabernacle comme offrande de paix (verset 5) ; en retour il pouvait, selon la loi, manger de la viande. C’était reconnaître que, dans les choses ordinaires de la vie, telles que manger ou boire, le lien avec l’Éternel demeurait1 Corinthiens 10. 31, et que cette relation était établie par un sacrifice. Cette prescription était possible tant que le peuple vivait de façon groupée autour du tabernacle dans le désert. Des dispositions spéciales sont données pour la vie du peuple en CanaanDeutéronome 12. 20-25. Lorsque l’Israélite habitait loin, il avait la possibilité de sacrifier chez lui, à condition toutefois de ne pas consommer le sang, mais de le répandre par terre. Enfreindre cette ordonnance était grave et puni très sévèrement (verset 9b). L’Éternel voulait éviter à l’Israélite la tentation d’offrir des sacrifices à des démons (verset 7). En effet, le faire aurait été violer le premier commandement de la loi et encourir la mortExode 22. 18.
Il ne devait pas être consommé, ni seul, ni dans la viande d’un animal qui n’aurait pas été saigné. Ce principe, établi au temps de NoéGenèse 9. 4, est souvent répétéDeutéronome 12. 16, 23 ; 1 Samuel 14. 32. Deux raisons sont données :
Dieu répond par Moïse à des questions précises : Que faire quand on chassait des animaux ? Que faire lorsqu’on rencontrait un animal mort ? Pouvait-on en manger ? Ici encore, le sang ne doit pas être consommé (versets 13, 14), et manger une viande dont on ne savait si le sang avait été drainé convenablement revenait à se souiller. Il fallait donc se laver (versets 15, 16).
Les sujets des chapitres 17, 18 et 19 du Lévitique sont résumés pour le chrétien en un seul verset du livre des Actes : “Qu’on s’abstienne des choses sacrifiées aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé et de la fornication” Actes 15. 29. Dieu met en garde contre des péchés d’une gravité exceptionnelle :
Ces versets ont une application très actuelle : le respect de la vie est, de nos jours, menacé par la possibilité que l’homme s’est donnée d’intervenir dans les antichambres de la vie et de la mort (avortement, euthanasie etc.). De l’embryon à la personne âgée, l’homme est désormais menacé par l’utilisation de « techniques » qui soulèvent des problèmes moraux considérables. Où trouver des réponses ? La Bible établit ce principe essentiel : le respect absolu de la vie humaine. C’est honorer le Créateur et s’épargner bien des dérives morales graves.
Par ailleurs, dans le N.T., le sang symbolise la vie de l’Agneau de Dieu offert en sacrifice pour le péché du monde. L’apôtre Pierre le rappelle quand il écrit : “vous avez été rachetés… non par… de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ” 1 Pierre 1. 18, 19. Le sang est donc le triple signe de l’apaisement de la colère de Dieu contre le péchéExode 12. 13, de l’expiation du péché1 Jean 1. 9, de l’amour de Dieu qui l’a donné sur l’autel (verset 11).
Aujourd’hui, la vie est donnée aux hommes dans le Fils1 Jean 5. 12. “En lui était la vie” Jean 1. 4 ; Dieu nous demande de la recevoir comme un don, car l’homme pécheur est incapable de recouvrer par ses propres efforts la relation qu’il a perdue.
“Souffle” et “esprit” sont un même mot en hébreu. Lire à ce sujet : Ecclésiaste 3. 19-21 ; Job 27. 3 ; 34. 14.
L’âme vivante est identifiée au sang, qui est la vie (verset 11). L’animal possède en soi une âme vivante (Genèse 1. 30). Seul, l’homme, créature intelligente et responsable formée selon le dessein de Dieu, possède à la fois un esprit, une âme et un corps (1 Thessaloniciens 5. 23).