Ces deux chapitres s’adressent pour l’essentiel aux sacrificateurs. Ceux qui servent Dieu dans son sanctuaire ont une responsabilité morale plus grande (verset 6). A ce titre, ils doivent veiller à ôter toute impureté (22. 3). En général, les paragraphes se terminent par : “Je suis l’Éternel qui vous sanctifie”.
Le premier sujet traité est celui des injonctions données aux sacrificateurs (ou au grand sacrificateur) concernant la dignité de leur fonction. Ils représentent le peupleOsée 4. 9 et se tiennent devant Dieu pour présenter les saints sacrifices (verset 6). La sainteté sied donc à leur conduite, comme aussi la tenue morale. Le souverain sacrificateur ne devait pas déchirer ses vêtements (verset 10), ce que Caïphe a oublié devant le Seigneur dans la nuit terrible de sa condamnationMatthieu 26. 65.
D’autres instructions suivent concernant la conduite des sacrificateurs à l’égard d’un deuil ou du mariage.
En effet, la mort est une étrangère dans l’univers moral de Dieu, et elle rappelle l’existence du péché dont elle est une des conséquencesRomains 6. 23. Par ailleurs, les affections humaines ne doivent pas priver Dieu de son dû. Il a la priorité absolueLuc 14. 26.
Les interdits matrimoniaux qui « pèsent » sur le grand sacrificateur (versets 14, 15) sont, en fait, destinés à préserver la pureté de sa descendance, pureté sans laquelle elle serait exclue de la succession.
Des malformations corporelles interdisent au sacrificateur l’exercice de sa charge. Il doit être, comme les animaux offerts, “sans défaut”.
Cependant, non responsable de son infirmité corporelle, il n’est pas considéré comme impur. Il peut donc manger des offrandes saintes (versets 17-24 ; 22. 6).
Ce chapitre donne une série de lois sur les offrandes saintes que le sacrificateur doit observer.
La nécessité d’être pur de toute maladie de peau (chapitre 13, 14), de tout flux (chapitre 15), de tout contact avec un mort (11. 39), est réaffirmée, car les choses saintes lui sont confiées (versets 7, 8). Distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est pur de ce qui est impur, est le devoir de tous et des sacrificateurs en particulier, sinon, ils pouvaient rendre impur ce qu’ils touchaient.
Les offrandes saintes pouvaient être partagées dans la famille sacerdotale (versets 10-16).
Le chapitre détaille ensuite les sacrifices acceptables, et ceux qui ne le sont pas. La pureté est symbolisée par une bonne constitution corporelle.
La négligence à l’égard de cette ordonnance montre un mépris des droits et de la gloire de Dieu et caractérise la ruine du peupleMalachie 1. 7, 13.
Enfin, des recommandations particulières sont données pour respecter le Créateur à travers sa création (versets 26-30). L’Éternel avait certes demandé des sacrifices et la vie de nombreuses victimes, parce que seul le sang pouvait faire propitiation. Néanmoins, manger la chair d’un animal qui venait de naître, revenait à ne pas respecter la relation naturelle faite de tendresse, que Dieu avait établie. Si le péché a atteint l’ordre originel de la création et a introduit la mort, si la création gémit dans la souffrance, Dieu désire la délivrer et lui donner le repos auquel elle aspire. Comment parvenir à ce repos ? C’est le sujet du chapitre 23. Une fois encore, la phrase clé habituelle conclut ce chapitre : “Je suis l’Éternel qui vous sanctifie… Moi, je suis l’Éternel”.
Dans le verset 32 on peut voir, en résumé, tout l’A.T. Profaner le nom de l’Éternel, c’est manquer de respect à Dieu et, avant tout, mépriser sa sainteté. C’est aussi oublier Celui qui a délivré son peuple de la servitude physique et spirituelle de l’Égypte pour le sanctifier et l’introduire dans une relation privilégiée avec lui, le vrai Dieu.
Quel rapprochement faire avec le N.T. ? Une fois encore les similitudes et les contrastes se dégagent. L’exigence de sainteté est toujours présente. Elle ne peut être satisfaite qu’à travers la rédemption et l’action sanctifiante du Saint Esprit. Elle ne fait plus appel comme autrefois à une conformité extérieure, mais elle s’intériorise dans la prise de conscience de ce qui est dû à Dieu.
Aujourd’hui, à la différence de ce qui est développé sur les malformations au chapitre 21, les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles sont invités au souper de la grâceLuc 14. 16-23.
Que dire de l’apôtre Paul, qui a reçu une écharde dans la chair ? Sous la loi, s’il avait été de la tribu de Lévi, il aurait probablement dû renoncer à un service de sacrificateur ; sous la grâce, cette infirmité douloureuse le gardait de l’orgueil. Aujourd’hui comme hier, Dieu attend une conduite exemplaire des responsables spirituels1 Timothée 3. 1-7 ; Tite 1. 6-9.