L’institution de la
La Pâque, fête annuelle, célébrée le quatorzième jour du mois d’Abib, rappelait au peuple qu’il était sorti d’Égypte, et que chaque premier-né avait été épargné du jugement par le sang de l’agneau. Cette fête marque donc le point de départ de la vie spirituelle du peuple d’Israël, dont l’épanouissement final est la fête des tabernacles. Après l’avoir sauvé, l’Éternel change le calendrier de l’Israélite parce qu’il commence une vie nouvelle. Pour lui, “les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles” 2 Corinthiens 5. 17.
La première Pâque était le point de départ de l’accomplissement des promesses de l’Éternel à son peuple. Il pouvait alors donner suite à son alliance et faire sortir ce peuple de l’esclavage d’Égypte pour qu’il le serve librement et qu’il raconte sa louangeÉsaïe 43. 21. A l’Israélite, il suffisait de croire que le jugement annoncé allait se produire et que le sang l’en protégerait efficacement. Sa responsabilité était donc d’obéir. Il devait prendre un agneau, le mettre de côté pendant quatre jours, aller cueillir le bouquet d’hysope, le plonger dans le sang de l’agneau qu’on venait d’égorger, asperger ce sang à l’extérieur selon l’ordonnance, rentrer à l’intérieur de sa maison pour se mettre à l’abri et se nourrir de l’agneau. Alors, la Pâque assurait le repos (le premier-né était épargné du jugement), et produisait la louange (le peuple délivré du pharaon reconnaissait la sagesse, la puissance et l’amour de Dieu).
Immédiatement après (le quinzième jour du mois d’Abib), suivait la fête des pains sans levain (verset 6). L’Israélite cessait le travail alors que la moisson des orges était prête. L’Éternel invitait son peuple à apprécier les résultats inestimables acquis par le sang de l’agneau, symbolisés dans cette série d’offrandes qu’il devait sacrifier chaque jour pendant sept joursNombres 28. 18-25. Il appelait aussi son peuple à être saint : l’Israélite mangeait des pains sans levain et des herbes amèresExode 12. 8.
Cette fête est si intimement liée à la Pâque, qu’elle lui est même identifiée dans l’évangile selon LucLuc 22. 1. Elle durait sept jours, symbole d’une période complète.
Alors que la Pâque et la fête des pains sans levain s’étaient d’abord déroulées en Égypte, la fête des prémices était célébrée dans le pays de Canaan. Le désert n’était pas le lieu que l’Éternel avait choisi pour y faire reposer le peuple. Dans le pays, il ne manquerait de rienDeutéronome 8. 7-9. Mais avant de profiter pour lui-même des récoltes, le peuple devait offrir à l’Éternel, en signe de reconnaissance, la première gerbe de la moisson. Constituée d’épis d’orge (très probablement) non broyésExode 9. 31, 32, cette gerbe était “tournoyée” (geste qui comportait un balancement d’avant en arrière). Apportée le lendemain du sabbat (le dimanche), elle était accompagnée d’autres offrandes (un holocauste et une offrande de gâteau) et, pour la première fois, d’une libation de vin, image de la joie.
La Pâque présente Christ1 Corinthiens 5. 7, l’Agneau préconnu, manifesté au temps approprié1 Pierre 1. 20, immolé à la croix. L’aspersion du sang assure, à celui qui reconnaît qu’il est sous le jugement de Dieu, une entière et sûre protection. Il éprouve ainsi qu’il n’y a aucun autre moyen de salut et il accepte celui que Dieu donne pour le faire sortir de sa prison spirituelle. De même que l’Israélite se savait à l’abri du sang de l’agneau qu’il venait d’égorger, le chrétien sait que le sang de Christ versé à la croix est le fondement de sa paixÉphésiens 2. 14-17 ; Colossiens 1. 20, et le fait échapper au juste jugement de DieuRomains 8. 1.
Le chrétien célèbre le souvenir de la mort de l’Agneau de Dieu. Mais, alors que la Pâque annonçait par anticipation la mort du Seigneur, la cène en est le souvenir (le mémorial), pendant le temps de son absence.
L’Israélite devait ensuite se nourrir des pains sans levain. C’est l’aspect positif. Cette invitation est renouvelée dans le N.T. quand Paul déclare : “Célébrons la fête… avec des pains de sincérité et de vérité”. Les deux qualités morales de Christ soulignées là (pureté absolue des motifs et des actes) deviennent la nourriture du chrétien, “pendant sept jours”, figure de toute la vie chrétienne.
“Tournoyée devant l’Éternel” (verset 11) : cette expression peut évoquer sans doute les multiples développements que les apôtres consacrent aux différents aspects de la résurrection, dans le livre des Actes, et dans les épîtres.
“Pour que vous soyez agréés” (verset 11) : cela rappelle l’enseignement de l’apôtre Paul : “Jésus… a été ressuscité pour notre justification” Romains 4. 25.
Le sacrifice pour le péché ne faisait pas partie des sacrifices offerts à cette occasion, car la personne de Christ est exempte de péché, dans sa vie, comme dans sa mortPsaume 16. 10.