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Le troisième livre de Moïse dit le Lévitique
Sondez les Écritures - 3e année

Lévitique 23. 15-32

La sainteté pratique

7. Les fêtes à l’Éternel (3)

La fête des semaines pour l’Israélite : versets 15-22

Un temps de cinquante jours suivait la présentation de la première gerbe avant qu’une nouvelle fête marque la fin de la moissonExode 23. 16. L’Éternel avait donné la récolte dont l’étranger et le pauvre pourraient aussi bénéficier (verset 22). Suivait donc un nouveau temps de repos.

A cette occasion, on se rassemblait comme pour la PâqueDeutéronome 16. 9-12. Trois séries de sacrifices étaient offerts : l’holocauste quotidien du soir et du matin, des sacrifices propres à cette journéeNombres 28. 27-30, et ceux qui accompagnaient l’offrande des pains (versets 17-20). Alors qu’à la Pâque, l’Israélite devait affliger son âme, maintenant, il était invité à se réjouir dans la présence de l’Éternel.

L’Israélite aurait pu se demander pourquoi le levain, interdit dans les maisons lors de la Pâque, était ici autorisé. L’offrande pour le péché répondait à la présence du péché – le levain. Cependant sous l’action du feu, il perdait sa possibilité d’agir.

La fête de la Pentecôte réalisée

Cette fête, comprise sous l’en-tête : “Et l’Éternel parla à Moïse” (verset 9) est étroitement liée à la précédente. Qu’est-il arrivé après la mort et la résurrection de Christ ? Actes 2 nous donne la réponse. Ce jour-là, le Saint Esprit descend du ciel. Il habite alors dans chacun des croyants qu’il unit les uns aux autres en un seul corps. Quelle signification donner aux deux pains qui caractérisent cette fête ? A la Pentecôte, un nouveau témoignage (symbolisé par le chiffre deux) est constitué par le baptême du Saint Esprit. Israël, habitation terrestre, était mis de côté pour faire place à l’Église, habitation de Dieu par l’Esprit1. La présence du levain dans les pains indiquait que, si belle qu’ait pu être l’Église au commencement, l’existence du péché constituait, dès sa naissance, une menace continuelle. Très vite, ce levain allait agir :

  • chez les croyants, contre l’Esprit SaintActes 5. 9,
  • dans la doctrine, provoquant l’abandon de la simplicité quant au ChristGalates 5. 9, 11,
  • dans les mœurs, au détriment de la pureté personnelle1 Corinthiens 5. 6-13.

Ce témoignage, malgré sa faiblesse – autre sens possible du chiffre deux – est appelé : “une offrande de gâteau nouvelle”, “les premiers fruits de l’Éternel” (versets 16, 17). Il est entièrement nouveau car Dieu a donné là “les prémices de l’Esprit” Romains 8. 23. Ce témoignage était composé de croyants qui avaient la même vie et la même nature que la gerbe des prémices. Ils sont “une sorte de prémices des créatures de Dieu” Jacques 1. 18. Ils vivent dans l’ancienne création (mais selon la puissance de vie de la nouvelle création) une vie de résurrection et de triomphe par la foi.

L’intervalle après la Pentecôte :

La Pentecôte a lieu au début du troisième mois. Pendant un intervalle d’environ quatre mois, le peuple ne reçoit aucune convocation. Cette interruption correspond, dans l’application prophétique des fêtes, à l’ère chrétienne. Le temps prophétique entre ces deux séries de fêtes, est interrompu par le refus du peuple de se repentir après la PentecôteActes 3. 19-21. La dernière trompette sonnera lors de l’enlèvement de l’Église1 Corinthiens 15. 52. Elle sera aussi le signal que Dieu veut rétablir des relations avec son peuple.

Prophétiquement, les trois fêtes qui suivent la Pentecôte – la fête des trompettes suivie du grand jour des propitiations et de la fête des tabernacles – ont leur accomplissement encore à venir. Pour l’Israélite, c’est le moment d’achever la moisson et de rentrer la récolte. Dans le champ, le pauvre et l’étranger s’affairent à glaner. La miséricorde divine assure aux plus démunis la possibilité de trouver un minimum de ressources. Ruth a su profiter de cette faveurRuth 2. 7, 17. Symboliquement, on a pu voir dans ces épis de blé laissés pour être glanés, à la fois le “résidu” d’Israël (le pauvre) et les croyants des nations convertis par l’évangile du royaume après l’enlèvement de l’Église (l’étranger).

Enfin, ces trois fêtes ont un caractère solennel plus marqué que les précédentes : quatre sabbats exceptionnels sont mentionnés au cours de ce septième mois (versets 25, 28, 35, 36).

La fête des trompettes : versets 23-25

Le peuple, endormi spirituellement pendant un long temps, sera réveillé par la Parole de Dieu (la trompette). Il se souviendra, alors, qu’il avait abandonné Dieu. Les trompettes2 qui avaient rythmé la vie du peuple ont cessé de retentir après la prise de Jérusalem en l’an 70 de notre ère. L’arc de triomphe érigé à Rome pour célébrer la victoire de Titus en porte le témoignage humiliant pour le peuple de Dieu : les sculptures montrent les trophées que les Romains avaient emportés (dont la table des pains et le chandelier).

Pourtant, après des siècles de dispersion et d’épreuves, Israël sera à nouveau partiellement rassemblé. En effet, si vous m’avez abandonné, si vous êtes tombés entre les mains de l’ennemi, dit l’Éternel, vous n’êtes pas rejetés pour toujoursÉzéchiel 16. 60-63 ; Ésaïe 49. 16. Sans doute, les événements préparatoires à la résurrection nationale du peuple juif se déroulent sous nos yeux en Israël ; mais ce n’est pas encore le moment où l’Esprit de Dieu agira, comme le présente l’allégorie des os rassemblésÉzéchiel 37. 9.

Le grand jour des propitiations : versets 26-32

La fête des trompettes symbolise le réveil du peuple. Pourquoi doit-il se réveiller ? Pour se repentir et prendre conscience de la valeur de l’œuvre de Christ pour lui. Le peuple se rend compte que le Messie qu’il attendait est déjà venu. Alors, la prophétie d’Ésaïe 53 prendra tout son sens pour les Juifs fidèles qui diront : “Certainement, lui, a porté nos langueurs et s’est chargé de nos douleurs…” Ils trouvent alors dans la personne et l’œuvre de Christ à la croix “une source ouverte” Zacharie 13. 1 pour ôter la culpabilité de leurs péchés.

Le chapitre 16 avait détaillé le rituel de ce grand jour des expiations. Ici, les devoirs du peuple en rapport avec ce jour sont énumérés. L’accent est mis sur l’absence de toute œuvre (versets 28, 30), et sur la repentance (versets 27, 29, 32). Le peuple ne peut en rien participer à ce qui symbolise l’œuvre expiatoire de Christ. La conscience purifiée, les cœurs libérés, le peuple peut alors célébrer la fête des tabernacles, la fête de la joie et de la communion.

Notes

1Plusieurs commentateurs voient dans ces deux pains un symbole des croyants juifs et des croyants d’entre les nations, rassemblés en un dans l’Église.
2

Les trompettes (Nombres10. 2-10), image pour le chrétien de la Parole de Dieu, étaient utilisées pour convoquer le peuple ou ses représentants à plusieurs occasions : avant d’aller à la guerre, au commencement de l’année civile.

Ce ne sont pas les mêmes que celles employées lors de la fête des trompettes et du jubilé. Le mot hébreu utilisé là, signifiait primitivement bélier, bouquetin ou un autre animal pur à cornes. Par extension, le mot a désigné l’instrument à vent, fait à partir d’une corne de bête pure (Exode 19. 13 ; Josué 6. 5).

Lévitique 23

15– Et vous compterez depuis le lendemain du sabbat, depuis le jour où vous aurez apporté la gerbe de l’offrande tournoyée, sept semainesa ; elles seront complètesb : 16vous compterez 50 jours jusqu’au lendemain du septième sabbat, et vous présenterez à l’Éternel une offrande de gâteau nouvelle ; 17vous apporterez de vos habitations deux pains, en offrande tournoyée ; ils seront de deux dixièmes de fleur de farine ; vous les cuirez avec du levain : ce sont les premiers fruits à l’Éternel. 18Et vous présenterez avec le pain sept agneaux sans défaut, âgés d’un an, et un jeune taureau, et deux béliers : ils seront un holocauste à l’Éternel, avec leur offrande de gâteau et leurs libations, un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel. 19Et vous offrirez un bouc en sacrifice pour le péché, et deux agneaux âgés d’un an en sacrifice de prospérités ; 20et le sacrificateur les tournoiera avec le pain des premiers fruits, en offrande tournoyée devant l’Éternel, avec les deux agneaux : ils seront saints, [consacrés] à l’Éternel pour le sacrificateur. 21Et vous publierez [une convocation] en ce même jour ; ce sera pour vous une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service : [c’est] un statut perpétuel, dans toutes vos habitations, en vos générations. 22– Et quand vous ferez la moisson de votre terre, tu n’achèveras pas de moissonner les coins de ton champ, et tu ne glaneras pas la glanure de ta moisson ; tu les laisseras pour le pauvre et pour l’étranger. Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu.

23Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 24Parle aux fils d’Israël, en disant : Au septième mois, le premier [jour] du mois, il y aura un repos pour vous, un mémorial de jubilation, une sainte convocation ; 25vous ne ferez aucune œuvre de service, et vous présenterez à l’Éternel un sacrifice fait par feu.

26Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 27De même, le dixième [jour] de ce septième mois, c’est le jour des propitiations : ce sera pour vous une sainte convocation, et vous affligerez vos âmes, et vous présenterez à l’Éternel un sacrifice fait par feu. 28Et ce même jour vous ne ferez aucune œuvre, car c’est un jour de propitiation, pour faire propitiation pour vous, devant l’Éternel, votre Dieu. 29Car toute âme qui ne s’affligera pas en ce même jour, sera retranchée de ses peuples. 30Et toute âme qui fera une œuvre quelconque en ce même jour, cette âme, je la ferai périr du milieu de son peuple. 31Vous ne ferez aucune œuvre : [c’est] un statut perpétuel, en vos générations, dans toutes vos habitations. 32C’est un sabbat de repos pour vous, et vous affligerez vos âmes. Le neuvième [jour] du mois, au soir, d’un soir à l’autre soir, vous célébrerezc votre sabbat.

Notes

aici, litt. : sabbats ; comp. aussi 25. 8.
bhéb. : parfaites.
clitt. : reposerez.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)