Hébron, ville de Juda, devient alors la demeure de cet homme de foi. La ville sera plus tard un refuge pour Israël (21. 13). La cité de refuge (en figure Jésus lui-même) est ainsi donnée à la famille sacerdotale. Il semble que Caleb, par la foi, ait fait don de sa possession à Dieu pour ne conserver pour lui que la campagne de la ville et ses hameaux (21. 11, 12). Quelle part meilleure pouvons-nous souhaiter que d’imiter ce fidèle serviteur de Dieu ?
Hébron avait été pour Caleb le point de départ de l’épreuve de sa foi, au milieu de l’infidélité du peuple. À la fin de sa vie, c’est le lieu du repos qui couronne ses labeurs et ses peines. Rappelons-nous que Caleb, avec Josué, a partagé, sans murmures, l’épreuve des quarante ans du désert. Pourtant, ce jugement de Dieu était la conséquence d’une infidélité du peuple contre laquelle ils s’étaient justement élevés et à laquelle ils n’avaient pas pris part.
L’Église sur la terre connaît aussi bien des afflictions qui peuvent être la conséquence de ses infidélités antérieures. Acceptons-les humblement comme l’expression de la fidélité de Dieu envers ceux qu’il aime, en portant nos regards, comme Caleb, sur le jour du repos et de l’héritage éternels.
Le chapitre 14 se termine précisément sur cette pensée du repos (verset 15). Déjà mentionné comme conséquence de la fidélité de Josué (11. 23), le repos est lié ici aux œuvres de foi de Caleb.
L’histoire de Caleb se poursuit par le récit si instructif d’Othniel et d’Acsa. Caleb avait pris possession d’Hébron en dépossédant les trois fils d’Anak : c’est la seule victoire complète remportée en Israël sur ses ennemis. L’énergie de la foi ne s’arrête pas là et Caleb entreprend la conquête de Kiriath-Sépher1. Il s’agit de Debir (15. 15), ville déjà prise lors des premières campagnes de Josué (10. 38) dont il fallait maintenant assurer la possession effective. Othniel, neveu de Caleb, répond à l’appel de la foi. Il sera le premier des douze juges par lesquels Dieu délivrera son peupleJuges 3. 9. L’importance de la prise de Debir est telle pour nous que le récit est répété deux fois dans la Parole (15. 13-19) Juges 1. 11-15.
Acsa, fille de Caleb, devient l’épouse du vainqueur de Kiriath-Sépher. Elle avait déjà une terre du midi donnée par son père ; elle désire maintenant une source d’eau pour l’arroser et la rafraîchir des ardeurs du soleil. Caleb dépasse sa demande et lui donne :
La demande d’Acsa, à laquelle son père a pleinement répondu, nous montre que la possession de notre héritage céleste s’acquiert par requête. Les trois expressions : “tu m’as donné”, “donne-moi”, “il lui donna” (15. 19) résument le désir et la réponse de la foi d’Acsa. Que ce soit notre expérience à chacun dans le domaine spirituel !
Othniel, chef de cette famille, continue l’œuvre de Caleb, de même que dans l’assemblée, Timothée continuera celle de Paul. Acsa, à sa place, prend soin du domaine caché de la famille.
L’assemblée sur la terre a besoin de combattants engagés contre les ennemis, Satan et ses anges. Pour cela les croyants doivent être nourris et rafraîchis par Christ, source vivante, par l’action de l’Esprit Saint. L’eau devient en eux une fontaine jaillissanteJean 4. 14, “des fleuves d’eau vive” coulant de leur ventreJean 7. 38.
Encouragés par le brillant exemple de Caleb, Acsa et Othniel, nous sommes aussi éclairés sur les obstacles qui nous empêchent de prendre possession du pays de la promesse. La Parole nous en présente au moins trois :
Le lot (verset 1), expression du choix souverain de Dieu, échoit d’abord à Juda, la tribu royale, qui reçoit la plus noble et la plus grande portion de l’héritage. Jérusalem, la ville royale, en est le centre. Objet de la louange de ses frères, Juda devait posséder à la fois le sceptre royal et le bâton du législateurGenèse 49. 8-10.
La ville royale porte encore ici le nom de Jébus (verset 8), demeure des Jébusiens, près de la vallée de Ben-Hinnom (verset 8). C’est un symbole des ténèbres morales. La géhenne, le lieu des tourments, a pris son nom de ce ravin (le Gué-Hinnom), situé au sud de Jérusalem. Il faudra plus tard toute l’œuvre de David – figure d’un plus grand que lui – pour faire de cette ville le lieu de la grâce royale, purifié des ennemis et de la souillure. C’est là que Dieu voulait demeurer : “Mes yeux et mon cœur seront toujours là” 2 Chroniques 7. 16.
L’héritage de Juda comprenait cent douze villes réparties en quatre régions : le midi, le pays plat, la montagne et le désert.
De la montagne, le regard peut s’étendre vers le pays et admirer la beauté de la ville de DieuPsaume 122. 3-8 ; 125. 2, comme autrefois Moïse avait contemplé le pays du haut du PisgaDeutéronome 34. 1-3. Plus tard, l’apôtre Jean sera emporté en esprit par l’ange “sur une grande et haute montagne” pour contempler la nouvelle JérusalemApocalypse 21. 10.
Le désert de Juda a été le refuge du roi David pendant son exil ; là, il a composé des cantiques touchants exprimant les expériences de son âme dans l’épreuvePsaume 63. Dans la période millénaire, le désert fleuriraÉsaïe 35. 1, arrosé par les eaux qui sortent du sanctuaire pour redonner vie et fertilité à la terreÉzéchiel 47. 12.
Deux détails touchent ici particulièrement notre conscience :