Le pays de Canaan n’était pas comme le pays d’Égypte. Il était plus beau, plus riche, arrosé par le ciel, et les Hébreux l’habiteraient en toute liberté. Dans ces contrées de montagnes et de vallées, il n’était pas nécessaire de transporter l’eau avec effort (verset 10), car Dieu lui-même s’en chargerait1. Tout au long de l’année, les soins de Dieu et son attention soutenue seraient sur ce pays en lui donnant les pluies d’automne, après les semailles, et celles du printemps, avant la récolte. Ces pluies sont appelées “les pluies de la première et de la dernière saison” ; l’agriculteur les attend avec patienceJacques 5. 7.
Dieu lui-même voulait donc s’occuper de la prospérité du pays, indépendamment des conditions climatiques favorables ou de l’heureuse position géographique : “Je donnerai la pluie de votre pays en son temps” (verset 14). Nous pouvons transposer ces aspects variés de la grâce de Dieu à son peuple actuel : abondance spirituelle et richesses des ressources divines (versets 11, 12), nourriture substantielle, force et joie dans l’Esprit Saint pour les croyants fidèles (versets 14, 15).
Le risque était grand qu’Israël se détourne de l’Éternel. C’est pourquoi Moïse insiste à nouveau sur les dangers que le peuple rencontrera. La beauté du pays qui vient d’être dépeint sera vite altérée si les Israélites se laissent séduire par l’idolâtrie qu’ils y trouveront.
Amour, obéissance, service ; la mention de ces qualités revient à nouveau (verset 13). Obéir sans amour, comme par devoir, ou pour être apprécié d’autrui, ou encore par crainte d’être puni, n’est pas ce qui plaît à Dieu. Le premier commandement est significatif : aimer Dieu de tout son cœur et de toute son âme (6. 5). L’amour est le moteur de toute notre vie et il caractérise l’engagement chrétien. S’il n’y a pas l’obéissance, on est en droit de douter qu’il y ait un véritable amour pour le Seigneur ; s’il n’y a pas de service fécond, l’obéissance n’est pas une réalité.
Les paroles de Moïse dans les versets 18 à 21 sont une répétition fort utile de ce qui avait déjà été dit, car les commandements de Dieu doivent entrer non seulement dans la mémoire, mais aussi dans le cœur (6. 6-9). Une merveilleuse promesse de longue vie est encore ajoutée, des jours nombreux “comme les jours des cieux” (verset 21). Cette expression anticipe la parole d’un psaume : “Ils te craindront, de génération en génération, tant que dureront le soleil et la lune” Psaume 72. 5. Cette longue période n’est cependant pas l’éternité, mais seulement le millenium, car il est écrit qu’à son terme, “les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous” 2 Pierre 3. 10.
Dieu avait dit à Abraham : “Lève tes yeux, et regarde… tout le pays que tu vois, je te le donnerai, et à ta semence, pour toujours” Genèse 13. 14, 15. Maintenant Moïse, bien qu’en d’autres termes, répète cette même promesse aux descendants d’Abraham, après plus de quatre cents ans : “Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous” (verset 24). Il faudra ensuite s’approprier le pays dont les limites sont à nouveau fixées : le Liban au nord, le fleuve Euphrate à l’est, le désert au sud, la mer Méditerranée à l’ouest2. Israël, toutefois, à cause de son infidélité, n’a jamais pu occuper tout le pays promis. Il faudra encore attendre un temps futur pour que cela se réalise.
Dieu permettra que les nations cananéennes soient saisies d’une grande peur. Il agira de deux manières en faveur de son peuple : il donnera du courage aux siens, inspirera la frayeur aux ennemis ; il fortifiera les uns et affaiblira les autres. C’est ainsi que le Seigneur agit en notre faveur, si nous sommes obéissants et fidèlement attachés à lui.
Deux voies sont ouvertes devant les fils d’Israël. Ils doivent choisir entre l’obéissance qui conduit à la bénédiction, et la désobéissance qui mène à la malédiction (verset 28). À l’évidence, le désir de Dieu est de bénir son peuple, comme nous le verrons au chapitre 30 ; il en est de même aujourd’hui.
Le pays à conquérir était au-delà du Jourdain. Il fallait traverser le fleuve pour en prendre possession et pour l’habiter (verset 31). La mention de Garizim et d’Ébal se rapporte aux deux montagnes où devaient être prononcées la bénédiction et la malédiction. L’argument étant repris avec plus de détails au chapitre 27, nous verrons alors l’application que nous pouvons en faire.
Le passage du Jourdain pour entrer dans le pays est le symbole pour nous de notre mort et de notre résurrection avec Christ. Lorsque nous réalisons par la foi cette identification spirituelle avec le Seigneur, nous pouvons jouir des riches bénédictions qui nous sont réservées dans les lieux célestesÉphésiens 1. 3.