Les fils d’Israël ont contourné la montagne de Séhir, domaine des fils d’Ésaü. Le chemin du désert, si éprouvant, est devenu plus long, mais Israël n’a rien dit. Ésaü s’était fait menaçantNombres 20. 18, 20, mais le peuple de Dieu n’a pas contesté avec ses “frères”, il est allé son chemin. Ainsi les croyants fidèles s’abstiennent-ils d’entrer dans des discussions inutiles avec des non-croyants, tout en montrant la douceur du Christ envers tous, même s’ils en subissent un certain préjudice2 Corinthiens 10. 1 ; Tite 3. 2.
Les descendants de Moab et d’Ammon, fils de Lot, étaient d’une parenté plus lointaine avec Israël. Ils devaient cependant être respectés aussi (versets 9, 19). Ils étaient la postérité d’un homme juste2 Pierre 2. 7, 8 que Dieu avait délivré de la destruction de Sodome. Par la suite, l’Éternel avait trouvé bon d’accorder aux fils de Lot ce pays montagneux où leur ancêtre s’était retiréGenèse 19. 30 ; personne n’était en droit d’agir contre ce décret divin.
Dieu est souverain, il est le Seigneur du ciel et de la terre. Il a toute autorité sur les affaires des nations, même s’il laisse agir les hommes selon leur folie. Il poursuit son but qui est, pour cette terre, l’établissement du règne de Christ. Après le déluge, Dieu a réparti les peuples de la terre selon son bon plaisirGenèse 10. 5, 31 ; Actes 17. 26. Au cours des siècles, l’homme a voulu toucher à cet ordre selon Dieu ; il n’a pu que créer du désordre, de la misère et des luttes sans fin.
Ici, l’Éternel avait attribué aux fils d’Ésaü et de Lot des territoires conquis sur les géants (versets 10, 12, 20). Ces hommes forts de la terre avaient été comme la balle que le vent chasse devant le souffle de l’Éternel, simplement parce que Dieu avait décidé de donner leur pays en possession aux descendants d’Ésaü et de Lot.
Mais ces trois peuples, Édom, Moab et Ammon, auxquels Dieu a attribué des contrées peuplées de géants comme pour Israël plus tardNombres 13. 34 ; Josué 11. 21, ne peuvent pas se prévaloir de faire partie du peuple de Dieu. Leur histoire est d’ailleurs marquée par l’idolâtrie et la perversité. En particulier lorsque, trois cents ans plus tard, les fils d’Ammon déclarent la guerre à Israël, leur motif est perversJuges 11. 13. Ils revendiquent un territoire situé entre leur pays et le Jourdain et conquis par Israël sur les Amoréens (versets 36, 37). Jephté leur répond avec foi et courage en citant avec beaucoup d’à-propos le récit donné dans le Deutéronome. Mais les fils d’Ammon passent outre à la parole de l’Éternel et subissent une très grande défaite.
Moïse rappelle à nouveau le châtiment tombé sur les hommes de guerre sortis du pays d’Égypte (1. 35). Il n’avait pas fallu moins de trente-huit ans pour que la sentence soit exécutée, selon le serment divin. Tôt ou tard, l’homme coupable tombe sous la sentence de mort. Mais le jugement est souvent ajourné pour laisser le temps à chacun de se repentir. Si cette génération d’hommes forts disparaît, c’est aussi pour que la suivante ne se vante pas de sa propre force lors de la conquête du pays ; elle devra vaincre par la foi et la confiance en Dieu. D’ailleurs dès ce moment, Israël va se lever (verset 13), franchir le torrent de Zéred et marcher de force en force ; dès ce moment aussi, il n’est plus question de murmures, de contestations et d’incrédulité.
Au temps du ministère du Seigneur, il faudra aussi trente-huit ans pour qu’un pauvre infirme ne compte plus sur ses propres forces, et renonce à tout secours humain pour être guéri : “Je n’ai personne” Jean 5. 5, 7. C’est alors Jésus qui le fera marcher.
Le peuple d’Israël a contourné les monts de Moab depuis le torrent de Zéred jusqu’à celui de l’Arnon, selon la parole de l’Éternel. Il se trouve à l’intersection des frontières entre Moab, Ammon et Sihon l’Amoréen ; c’est ce dernier qu’il faut vaincre et détruire. Son royaume, comme celui d’Og, roi de Basan, est pourtant situé sur la rive gauche du Jourdain ; mais l’Éternel a décidé que ces peuplades méchantes seront exterminées, comme celles habitant sur la rive droite, car leur iniquité était parvenue à son combleGenèse 15. 16. Leur pays était inclus dans l’héritage promis et donné en possession à Israël (verset 24 ; 1. 7). Mais les hommes de guerre ne pouvaient en hériter qu’après avoir franchi le Jourdain avec leurs frères.
Le combat n’est pas engagé avant que l’hostilité de l’ennemi ne soit démontrée. Moïse s’adresse au roi des Amoréens avec douceur d’esprit, et il cite en exemple la conduite paisible d’Israël envers les nations voisines. C’est ce témoignage que nous avons aussi à rendre devant les hommes ; par contre, nous n’avons pas à prendre les armes contre eux : tel est l’ordre de Dieu pour le temps actuel. Dieu supporte ce monde coupable de la crucifixion de son Fils depuis bientôt 2 000 ans. L’humanité est encore l’objet de sa grâce et de sa patience, mais pour peu de temps. Soyons patients aussi, et paisibles.
Sihon est un roi orgueilleux, confiant en ses propres forces ; des poètes avaient célébré ses exploitsNombres 21. 26-30. Il est l’image des puissants de ce monde qui défient Dieu sans le connaître, comme le Pharaon l’avait faitExode 5. 2. Aussi l’Éternel endurcit-il de même le cœur de Sihon (verset 30), et ce roi impie entraîne tout son peuple dans la destruction totale. Toute cette race était condamnée à cause de ses pratiques iniques, perverses et abominables.
La frayeur de Dieu tombe dès ce moment sur tous les peuples (verset 25) Josué 2. 9-11. Les armées de l’Éternel viennent de conquérir quelques-unes de ces villes murées “jusqu’aux cieux”, réputées imprenables (verset 36 ; 1. 28). Quel encouragement en vue des combats futurs ! Cependant, les victoires ne seront obtenues que par la foi en la puissance de Dieu, l’obéissance à sa Parole et l’absence de confiance en soi.