L’Éternel avait dit aux fils d’Israël : “J’ai mis le pays devant vous : entrez et possédez…” (verset 8). “Où monterions-nous ?” (verset 28) avait été leur réponse incrédule. Moïse, cependant, encourage encore son peuple : “L’Éternel, votre Dieu, qui marche devant vous, combattra lui-même pour vous” (verset 30). Un tel Dieu ne méritait-il pas leur pleine confiance ? Ne les avait-il pas guidés et protégés jusqu’à ce momentExode 19. 4 ; Ésaïe 63. 9 ? Il les avait portés “comme un homme porte son fils” (verset 31) et avait pris soin d’eux “comme une mère” Actes 13. 18, alors que Moïse ne pouvait pas s’en charger (verset 9). Comme des enfants trouvent force, tendresse et sécurité auprès de leurs parents, ainsi pouvait être Israël auprès de son Dieu.
La colonne de feu la nuit et la nuée le jour n’étaient-elles pas une preuve suffisante que Dieu allait devant eux ? Et si l’Éternel leur traçait un chemin aussi lumineux, qui pouvait leur faire obstacle ? Dieu avait promis de les faire entrer dans son repos, car tel était “l’évangile” pour eux ; mais il fallait la foi pour le saisir, et ils n’ont pas cru. La parole de la promesse “ne leur servit de rien” Hébreux 4. 2. Dès lors, l’Éternel décréta par serment que nul homme de cette génération, à part Josué et Caleb, n’entrerait dans le pays promisHébreux 2. 18, 19.
La foi, indispensable pour être sauvé, est encore nécessaire pour remporter la victoire1 Jean 5. 4. Sans la foi, il est impossible de plaire à DieuHébreux 11. 6 ; c’est un principe général. Ceux qui, par manque de foi, méprisent la parole de Dieu et ses promesses, sont qualifiés ici de “génération méchante” (verset 35) méritant la mort. Caleb, au contraire, reçoit avec sa famille la certitude d’entrer dans le pays parce qu’il a cru Dieu. Il l’a “pleinement suivi” (verset 36) à un moment où seule la foi qui animait cet homme lui donnait la force de suivre l’Éternel : “Je lui rapportai la chose comme elle était dans mon cœur” Josué 14. 7. Caleb laisse l’exemple d’un croyant qui a plu à Dieu ; il n’a pas douté de sa puissance pour accomplir ses promessesRomains 4. 21.
L’Éternel ferme donc l’entrée du pays devant cette génération incrédule. Il ne permet pas non plus à Moïse d’y entrer, car il est coupable d’avoir cédé à la provocation de ce peuple rebelleNombres 20. 10-12 ; Psaume 106. 32, 33. L’Éternel, cependant, lui réserve d’autres bénédictions. De toute manière, il était dans la pensée de Dieu d’introduire le peuple dans le pays non pas sur la base de la loi (donnée par Moïse), mais sur celle de la grâce accordée à la foi (manifestée par Josué).
L’Éternel ordonne maintenant au peuple de retourner en arrière, vers le désert ; mais les Israélites n’écoutent pas. S’ils reconnaissent avoir péché contre l’Éternel, cette confession est sans valeur, car elle n’est pas la vraie repentance, n’étant pas suivie par l’obéissance. Obstinés, ils veulent malgré tout monter et combattre (versets 41-44) ; ils désobéissent une nouvelle fois et en portent les conséquences : “L’Amoréen… vous tailla en pièces… et l’Éternel n’écouta point votre voix” (versets 44, 45). Horma, qui signifie destruction, est le lieu d’une lamentable défaite accompagnée de pleurs amers, mais sans repentance ! Pourquoi vouloir échapper aux circonstances adverses quand elles sont le résultat de nos fautes et qu’elles font partie intégrante de la discipline de Dieu ? Même pardonnés, nous devons souvent porter les conséquences de nos égarementsGalates 6. 7. Toutefois, nous pouvons toujours compter sur la miséricorde de notre Dieu et Père, si nous savons nous humilier sous sa puissante main1 Pierre 5. 6.
“Nous nous tournâmes et nous partîmes pour le désert… autour de la montagne de Séhir plusieurs jours” (verset 1). Dieu ne renie jamais sa parole. En quelques rares occasions nous le voyons revenir sur un châtiment prononcé, mais seulement s’il y a repentance. Ici, le jugement prévu devait s’accomplir et cette génération incrédule devait être retranchée (versets 14, 15).
Trente-huit ans s’étaient écoulés et la longue errance des fils d’Israël allait s’achever : “Vous avez assez tourné autour de cette montagne” (verset 2). Ils devaient se diriger vers le nord et “passer par les confins” du pays des Édomites, descendants d’Ésaü. À cet égard, l’Éternel donne l’ordre précis de ne pas engager de lutte avec eux. Leur pays ne serait pas donné à Israël, pas même une place pour poser leur pied (verset 5). Les fils d’Ésaü sont appelés frères car ils appartenaient eux aussi à la descendance du patriarche Isaac. Mais ils ne connaissaient pas Dieu comme Sauveur et Libérateur, ils n’avaient pas été rachetés de l’esclavage ni n’avaient traversé la mer Rouge ; le sang de l’agneau pascal ne représentait rien pour eux. Mais ce n’est pas contre eux que les Israélites devaient combattre. Les fils d’Ésaü symbolisent pour nous les hommes de ce monde qui possèdent une certaine révélation de Dieu tout en étant indifférents à ce qui le concerne et qui restent attachés aux choses de la terre ; moralement, nous suivons un tout autre chemin1.
Toutefois, Dieu avait fait des promesses à l’égard des fils d’Ésaü, et il les maintient (verset 5). Israël doit les respecter ; il ne montrera pas de l’agressivité à l’égard de ce peuple, malgré son attitude hostileNombres 20. 18-20, car le territoire occupé par les Édomites leur a été donné par Dieu. Cependant, une réelle séparation sera observée (verset 5) à l’égard de ces gens hostiles au peuple de Dieu. Israël respectera la décision divine et ne sera pas redevable à ces étrangers.
Il en est ainsi du peuple actuel de Dieu, l’Église, qui n’a nul besoin des faveurs de ce monde. Il n’est l’obligé de personne, car les bénédictions divines lui suffisent (verset 7).
En conclusion, dans sa ligne générale, l’histoire d’Israël, depuis la sortie d’Égypte jusqu’à son entrée en Canaan, représente fort bien notre histoire, depuis notre conversion jusqu’à notre arrivée au ciel. Durant cet intervalle, nous connaissons l’aridité du désert et les luttes de chaque jour, mais aussi les soins constants de Dieu (verset 7). Lui demeure fidèle : s’il permet l’épreuve, il la mesure, nous accorde son soutien pour la traverser et en fournit l’issue en son temps1 Corinthiens 10. 11-13.