La question avait été débattue par les apôtres et les anciens (verset 6). Il est beau de voir que toute l’assemblée se trouve d’accord (versets 22, 25) avec ce qu’avait dit Jacques. Remarquons deux principes importants :
Deux frères avaient été délégués par l’assemblée d’Antioche. À leur tour, Judas et Silas1, deux frères qui ont de grandes responsabilités dans l’assemblée de Jérusalem, sont envoyés à Antioche comme témoins et pour éviter tout malentendu. Ils sont de ceux qui “tiennent la première place” à Jérusalem. La mission est délicate mais la communion dépend, entre autres, d’une bonne communication. Par cet acte de réciprocité, les frères d’Antioche sauront que la décision est officielle et pourront constater qu’elle ne reflète pas l’opinion d’un parti.
Selon l’usage d’alors, l’en-tête de la lettre comprend les auteurs, les destinataires et la salutation usuelle en grec (“salut”, litt. : réjouissez-vous !). Avec beaucoup de simplicité et de précision, les frères rappellent les circonstances qui ont motivé la rencontre à Jérusalem. Ceux qui portent la lettre sont identifiés et recommandés. La recommandation concernant Barnabas et Paul est particulièrement pleine de chaleur et d’amour : les frères reconnaissent qu’ils sont prêts à donner leur vie pour Jésus Christ.
La lettre ne contient pas l’opinion des frères, quoiqu’ils aient été tous d’accord, mais la pensée de l’Esprit (verset 28) concernant des dispositions que Dieu avait prises avant que la loi soit donnée à Moïse.
Les frères d’Antioche sont certainement anxieux de connaître l’issue du concile de Jérusalem. Quelle joie et quelle consolation les envoyés de Jérusalem apportent ! Quelle communion accrue par des liens d’affection plus serrés qu’auparavant. Aussi les exhortations de Judas et de Silas sont d’un grand encouragement pour toute l’assemblée car ils sont prophètes1 Corinthiens 14. 3. La communion est rétablie et l’unité de l’église sauvegardée parce que les règles divines ont été respectées : ne pas laisser une affaire en suspens ; faire confiance aux frères que le Seigneur a doués de discernement et de sagesse pour débattre de problèmes doctrinaux difficiles ; écouter les frères expérimentés ; se voir entre frères et ne pas simplement écrire une lettre ; respecter le principe des témoins ; ne pas agir d’une manière indépendante vis-à-vis d’une autre assemblée ; prendre les décisions en assemblée.
Au bout d’un certain temps, Judas et Silas sont congédiés en paix et s’en retournent à Jérusalem. Leur service est allé bien plus loin que d’apporter leur témoignage. Comme prophètes, ils ont exercé un ministère fructueux car la paix est un des fruits de l’Esprit.
À noter que le verset 34 se trouve dans quelques manuscrits (“Mais il sembla bon à Silas de demeurer là”) mais manque dans d’autres.
Quelques jours après, Paul actif et plein d’amour désire revoir les assemblées où il avait annoncé la Parole avec Barnabas. Son désir était inspiré par sa sollicitude pour toutes les assemblées ; elle était sa préoccupation quotidienne2 Corinthiens 11. 28. Barnabas, plein de l’Esprit Saint et de foi, était un homme de bien (11. 24). Miséricordieux et affectueux, il désirait prendre aussi Marc. Mais Paul refuse car peut-être estimait-il que Marc serait un obstacle à l’avancement de l’œuvre ou que son abandon précédent ne le qualifiait pas pour le travail du SeigneurLuc 9. 62.
Barnabas était attaché à son neveu Marc. L’affection naturelle est bonne, son absence est un signe des derniers temps2 Timothée 3. 3, mais elle n’est pas une consécration à l’œuvre. Le miel qui représente les affections naturelles ne pouvait être mis dans le sacrificeLévitique 2. 11. Barnabas prend Marc et s’en retourne à Chypre. Il va continuer à travailler pour le Seigneur mais, semble-t-il, dans un champ plus restreint que celui de Paul. La rupture ne sera pas permanente puisque Paul fait mention de Barnabas et le place au même rang que lui en écrivant aux Corinthiens1 Corinthiens 9. 6. Dieu va travailler dans le cœur de Marc et il deviendra un serviteur fidèle. Son nom apparaît quelques années plus tard dans l’épître aux ColossiensColossiens 4. 10 et nous savons l’affection que Paul lui portait à la fin de sa vie2 Timothée 4. 11.
Notons la sobriété de la Parole : “Il y eut de l’irritation entre eux”. Que Dieu nous accorde toujours cette sobriété lorsque nous devons relater des difficultés entre frères.
Paul donc part avec Silas. Les frères ont recommandé l’apôtre à la grâce du Seigneur. Il en avait besoin pour cette nouvelle étape. Barnabas n’était plus avec lui pour l’encourager. Il traverse de nouvelles contrées où le Seigneur avait travaillé par d’autres serviteurs. Des assemblées existaient et Paul va les fortifier. Il était à la foi serviteur de l’assemblée et serviteur de l’évangile. Quel équilibre ! Les chapitres 16 à 20 vont nous parler de son ministère qu’il exerça parmi les païens pendant plusieurs années. Dieu l’avait mis à part pour celaGalates 1. 15, 16.