Après leur séjour à Chypre, les missionnaires reprennent la mer et se rendent en Pamphylie, une province sur le littoral de l’Asie mineure, vis-à-vis de l’île de Chypre. Ils atteignent Perge, une ville qu’ils visitent à nouveau lors de leur retour (14. 25). Les Romains avaient élevé cette ville au rang de capitale. Un temple célèbre se trouvait près de Perge. Il était dédié à l’Artémis asiatique, déesse grecque de la chasse, que l’on appelait reine de Perge dans la région. La stratégie des deux missionnaires que le Seigneur guidait est remarquable. Paul et Barnabas portent leurs efforts d’évangélisation sur les étapes principales qui jalonnent les grandes artères de l’Empire romain.
À partir de Perge, Paul est mentionné avant ses compagnons et passe au premier plan dans la suite du livre des Actes. C’est alors que Luc signale le départ de Jean-Marc. Pour des raisons qui ne sont pas indiquées, ce serviteur se retire (verset 13), abandonne Paul et Barnabas (15. 38) et s’en retourne à Jérusalem, sa ville natale. Il ne s’agit pas d’un simple départ.
La rupture est grave car elle survient à un moment de l’histoire de l’Église où l’activité missionnaire auprès des nations est en pleine expansion. Cet abandon ajoute aux fardeaux que doivent porter Paul et Barnabas et va conduire à leur séparation (15. 37-40).
Hélas, comme Marc, souvent notre foi dépend des circonstances. Si elles sont favorables, nous avançons. Mais quand le chemin devient difficile nous restons en arrière. Que Dieu nous accorde de toujours progresser en nous confiant en sa fidélité !
Paul et Barnabas s’enfoncent seuls à l’intérieur du pays et atteignent la ville d’Antioche, appelée Antioche de Pisidie pour la distinguer d’Antioche de Syrie d’où ils étaient partis.
Puisque l’évangile est la puissance de Dieu en salut au Juif premièrementRomains 1. 16, Paul et Barnabas se rendent à la synagogue locale, là où se lisent les Écritures chaque sabbat. (On sait que dans les synagogues, la loi était entièrement parcourue selon un plan déterminé. On lisait aussi des passages des livres prophétiques en rapport avec la portion de la loi choisie). Cela permet aux deux évangélistes d’entrer en contact avec les Juifs et d’établir comme un relais avec ceux des nations qui servent Dieu dans la synagogue pour mieux atteindre les païens. Quelqu’un a dit : « Pour des païens ignorants des Écritures comme Serge Paul, la manifestation d’œuvres puissantes était souvent déterminante pour établir l’autorité du message et du messager »2 Corinthiens 12. 12. Pour ceux qui connaissaient l’A.T., comme ces fidèles de la synagogue d’Antioche, la seule autorité de la Parole de Dieu devait suffire pour proclamer Jésus comme Messie.
On peut noter la manière employée par Paul et Barnabas pour apporter leur message : ils ne s’imposent pas, mais écoutent la lecture de la loi et des prophètes, comme les autres Juifs. Ils font certainement confiance à Dieu pour le moment où ils auront à parler. Effectivement, après la lecture, les chefs de la synagogue prient les deux étrangers d’apporter un message d’exhortation. Saisissant l’occasion d’annoncer l’évangile, Paul se lève et s’adresse aux deux groupes de son auditoire, les Juifs et les gens des nations qui servent Dieu, les «
Comme l’Israélite fidèle devait le faire autrefoisDeutéronome 26. 5-10, Paul rappelle avec gratitude, qu’après avoir choisi les premiers pères, le Dieu d’Israël agrandit (litt. : éleva haut) le peuple en Égypte d’où Il le fit sortir par son bras puissant (litt. : bras élevé) Exode 6. 1-6 ; Psaume 136. 11, 12. C’est encore Dieu qui nourrit (ou supporta) ce peuple dans le désert et lui donna le pays en héritage et des juges pour le diriger jusqu’à Samuel le prophète. Parce qu’il n’acceptait plus l’autorité de Dieu et de ses représentants, le peuple demanda un roi correspondant à ses propres aspirations. Dieu leur donna Saül. Après la faillite de ce roi, Dieu suscita David, un homme, cette fois-ci selon son cœur, car il se l’était lui-même cherché1 Samuel 13. 14. Passant par-dessus les siècles, Paul va droit au but et déclare que de la descendance de David, Dieu a amené à Israël un Sauveur, Jésus.
Paul démontre que Jésus est bien le Messie promis. Il en fournit les preuves. La première est en relation avec le ministère de Jean le Baptiseur, le plus grand des prophètesLuc 7. 28 car il a préparé le chemin du Seigneur dans les cœurs. Le Messie dont il annonçait la venue s’est présenté sans délai, accréditant ainsi d’une manière indubitable son message.
Dans la seconde partie de son discours, Paul apporte plusieurs autres preuves :
Avant de conclure par un sérieux avertissement tiré du prophète Habakuk (1. 5), Paul annonce la grâce abondante de Dieu. À ceux qui ont crucifié son Fils, Dieu offre la
Par ces paroles, Dieu accordait aux Juifs qui n’avaient pas participé directement à la condamnation de Jésus une occasion de se repentir. Ils pouvaient encore reconnaître et accepter le Messie. S’ils refusaient, connaissant la vérité, ils devenaient coupables.
Cette conclusion est toujours valable. Ceux qui, maintenant, rejettent le Sauveur, devront se tenir plus tard devant Lui comme Juge, et il n’y aura plus de délivrance possible.