Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Actes des Apôtres
Sondez les Écritures - 1re année

Actes 11. 19-30

Les actes du Saint Esprit envers les non-Juifs

5. La formation d’un nouveau centre

Après une longue parenthèse sur la propagation de l’évangile du milieu juif au monde païen, Luc reprend le récit interrompu au verset 4 du chapitre 8. Le verset 19 ouvre une nouvelle section du livre des Actes car l’on voit apparaître un nouveau centre de diffusion de l’évangile. Une assemblée se forme spontanément hors du pays d’Israël à Antioche de Syrie1, au milieu d’un monde païen. Par la libre action de l’Esprit Saint, Dieu agit dans cette ville d’une manière souveraine, indépendamment de la présence d’un apôtre. Dieu y conduit de simples croyants pour commencer cette œuvre nouvelle. Antioche, la troisième ville de l’empire romain, pas plus que Rome, la capitale, ne pourra jamais s’enorgueillir d’avoir été fondée par un apôtre.

La formation d’une assemblée locale : versets 19-21

Dieu a permis que les disciples à Jérusalem soient dispersés lors de la persécution survenue après la mort d’Étienne (8. 1). La porte de la grâce fermée aux Juifs par le martyre d’Étienne s’ouvre aux nations. Dieu commence cette œuvre de grâce en utilisant divers relais. La méthode divine pour prévenir le choc des cultures et des traditions est admirable ! Ceux de Judée n’annoncent l’évangile qu’aux Juifs. Certains d’entre eux, originaires de Chypre et d’Afrique du Nord, sont plus ouverts. Un nouveau relais entre alors en jeu : arrivés à Antioche, ils n’hésitent pas à parler du Seigneur aux païens grecs. La substance de leur prédication est simple : ils annoncent le Seigneur Jésus. Le Seigneur bénit ces pionniers qui n’ont pas reculé devant les barrières culturelles : un grand nombre de Grecs se tournent vers le Seigneur et une assemblée se forme. Tel est le fruit de la persécution, de la fidélité et de l’amour du prochain.

Barnabas envoyé à Antioche : versets 22-26

La nouvelle de la conversion des païens arrive à Jérusalem. Et la grâce continue d’agir. Barnabas, le fils de consolation (4. 36, 37), est délégué à Antioche. Il a la confiance des frères de Jérusalem. De plus il est originaire de Chypre, comme certains pionniers juifs d’Antioche. Que le Seigneur suscite aujourd’hui des hommes et des femmes aussi disponibles que Barnabas, prêts à être envoyés pour l’évangile en terres étrangères !

L’assemblée à Jérusalem est un autre exemple de disponibilité. Elle n’hésite pas à se séparer de Barnabas, l’un de ses meilleurs éléments, pour le service du Seigneur. Il était “homme de bien, plein de l’Esprit Saint et de foi”.

Barnabas n’arrive pas à Antioche en inquisiteur ou pour simplement voir si tout est en ordre. Il y vient dans un état d’esprit entièrement positif pour constater ce que la grâce de Dieu a produit indépendamment des apôtres. En voyant le grand nombre de païens convertis, Barnabas se réjouit et les exhorte à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur. Dieu bénit son ministère et multiplie les conversions à tel point qu’une grande foule est ajoutée au Seigneur. L’influence bénie de Barnabas n’est pas due à ses propres mérites mais à l’action du Saint Esprit en lui, dans sa sphère d’activité et de responsabilité. Rappelons-nous toujours le magnifique exemple de Barnabas quand nous désirons aider de nouveaux convertis.

Conscient de ses limites en face d’une œuvre toute nouvelle, Barnabas va chercher Saul à Tarse pour l’aider à enseigner ces nouveaux convertis. Barnabas manifeste dans ce geste beaucoup d’humilité car il aurait pu facilement profiter de sa popularité à Antioche. Il sait que Saul ne sera jamais son adjoint car Dieu lui a confié une mission particulièreGalates 1. 15, 16. Dans une heureuse communion, ils enseignent ensemble l’assemblée pendant un an. C’est là qu’en voyant vivre les disciples on leur donne le nom de chrétiens, peut-être un sobriquet appliqué aux disciples du Christ ou simplement une étiquette pour classer ce nouveau groupe. Mais par leur témoignage de fidélité, les premiers chrétiens donnèrent à ce surnom un sens honorable. Ils en firent même un titre de gloire car il contient le nom de Christ. Remarquez que les disciples ne furent pas nommés d’après Paul ou Barnabas. Ce sont les hommes qui aiment à se réclamer de leurs conducteurs. Le surnom de chrétien démontre, d’une part, que les serviteurs de Dieu n’attiraient pas l’attention sur eux-mêmes mais sur Christ et, d’autre part, que les disciples, si différents par leurs origines, suivaient Christ et non des hommes. Seul Christ les unissait, non leur culture, leur race ou même leur langue. Un nouvel étalon est introduit. Ce n’est plus qui ils sont comme précédemment (des disciples, des nazaréens) mais de qui ils sont (de Christ).

L’assemblée à Antioche est une assemblée modèle par son zèle et son équilibre. Les frères enseignent la doctrine, évangélisent dans leur milieu ou partent en mission. Elle est aussi remarquable par sa croissance : quelques disciples annoncent d’abord l’évangile, puis un grand nombre se tourne vers le Seigneur, enfin une grande foule est ajoutée au Seigneur.

L’unité de l’Esprit par le lien de la paix : versets 27-30

Aux yeux du Seigneur, l’assemblée forme un tout. Il était donc important que l’assemblée d’Antioche ne se développe pas d’une manière indépendante. Rien n’est plus éloigné de l’esprit de l’évangile qu’un esprit d’indépendance car comme membres du corps de Christ nous avons tous besoin les uns des autres et nous devons avoir un égal soin les uns des autres1 Corinthiens 12. 25.

Les contacts avec l’assemblée de Jérusalem sont entretenus. Des prophètes descendent de Jérusalem à Antioche. Ainsi “l’unité de l’Esprit par le lien de la paix” est maintenueÉphésiens 4. 3, tout en préservant la liberté en Christ. Cette unité se manifeste d’une manière concrète par l’envoi d’un don pour les chrétiens de Judée qui, selon une prophétie d’Agabus, vont connaître une grande famine. Agabus est prophète, un don mentionné pour la première fois dans le livre des Actes. On trouve les prophètes non seulement dans le peuple juif sous la loi, mais aussi dans l’église naissante où leur rôle consistait à révéler la volonté et la pensée de Dieu.

Pour manifester leur sympathie envers des membres du corps de Christ1 Corinthiens 12. 26 et subvenir à leurs besoins d’une manière tangible, les frères d’Antioche font parvenir un don aux anciens de l’assemblée, un terme qui apparaît pour la première fois dans le livre des Actes en relation avec l’assemblée. Il est beau de les voir aider des Juifs qui, comme nation, traitaient les Grecs de chiens. Mais l’évangile ne connaît pas de barrière. Les frères donnent selon leur moyen, un principe nouveau pour les Juifs chrétiens qui, auparavant, donnaient la dîme. Le N.T. ne reconnaît aucun autre principe. Il fait appel à la générosité, au cœur et à la conscience de chacun, tout en préservant la liberté individuelle.

Dieu n’épargne pas les difficultés mais donne le moyen de les surmonter. Les frères de Jérusalem en font l’expérience. La foi et la sagesse prévoyante des frères d’Antioche est exemplaire. Anticipant la famine annoncée, ils envoient des ressources à Jérusalem. Ceci est d’autant plus remarquable qu’ils ne seraient eux-mêmes probablement pas épargnés à Antioche. Sous l’empereur Claude (41-54 ap. J.-C.), on sait qu’une grande partie de l’empire connut la sécheresse pendant plusieurs années et qu’elle causa de sérieuses restrictions alimentaires.

Notes

1Antioche (qui signifie : appartenant à Antiochus) fut fondée vers 300 av. J.-C. par Seleucus Nicator qui lui donna le nom de son père Antiochus. Quand la Syrie devint province romaine, vers 64 av. J.-C., Antioche garda son rang de capitale. Dans l’Antiquité, on l’appelait « Antioche l’admirable », « Couronne de l’Orient », ou « la Troisième capitale de l’Empire romain », à cause de la beauté de ses environs, de l’importance de son commerce et de sa position stratégique à l’intersection des routes venant des quatre points cardinaux. Au temps des apôtres, Antioche aurait atteint 500 000 habitants.

Actes 11

19Ceux donc qui avaient été dispersés par la tribulation qui arriva à l’occasion d’Étienne, passèrent jusqu’en Phénicie, et à Chypre, et à Antioche, n’annonçant la parole à personne, si ce n’est à des Juifs seulement. 20Mais quelques-uns d’entre eux étaient des Cypriotes et des Cyrénéens, qui, étant venus à Antioche, parlaient aussi aux Grecs, annonçant le seigneur Jésus ; 21et la main du Seigneur était avec eux ; et un grand nombre, ayant cru, se tournèrent vers le Seigneur. 22Et le bruit ena vint aux oreilles de l’assemblée qui était à Jérusalem ; et ils envoyèrent Barnabas pour passer jusqu’à Antioche ; 23lequel, y étant arrivé et ayant vu la grâce de Dieu, se réjouit ; et il les exhortait tous à demeurer [attachés] au Seigneur de tout leur cœurb, 24car il était homme de bien et plein de l’Esprit Saint et de foi ; et une grande foule fut ajoutée au Seigneur. 25Et il s’en alla à Tarse, pour chercher Saul ; 26et l’ayant trouvé, il le mena à Antioche. Et il leur arriva que, pendant un an tout entier, ils se réunirent dans l’assemblée et enseignèrent une grande foule, – et que ce fut à Antioche premièrement que les disciples furent nommés chrétiens.

27Or en ces jours-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. 28Et l’un d’entre eux, nommé Agabus, se leva et déclara par l’Esprit, qu’une grande famine aurait lieu dans toute la terre habitée, laquelle aussi eut lieu sous Claude. 29Et les disciples, chacun selon ses ressources, déterminèrent d’envoyer quelque chose pour le service des frères qui demeuraient en Judée : 30ce qu’ils firent aussi, l’envoyant aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul.

Notes

alitt. : touchant eux.
blitt. : du propos de leur cœur.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)