Comme nous l’avons vu dans les deux chapitres précédents, Dieu, qui aimait son peuple et désirait le bénir, ne pouvait permettre qu’il soit maudit. Mais ce chapitre 25 montre que l’ennemi est toujours là. Même après avoir été lié mille ans durant le règne, Satan voudra encore une fois faire la guerre aux saintsApocalypse 20. 17-10.
Une différence significative montre l’évolution de la situation des fils d’Israël : “ils campèrent dans les plaines de Moab” (22. 1) puis “Israël habitait en Sittim” (25. 1). Camper sous-entend une étape au cours d’un voyage (chapitre 33) ; habiter indique un établissement durable.
“Le peuple commença à commettre fornication avec les filles de Moab” : dès ce premier verset, la responsabilité et la culpabilité des fils d’Israël sont mises en évidence1.
Plus tard, la Parole révélera l’autre côté de cette scène. Balaam avait été contraint de bénir le peuple mais, avant de repartir, il donna à Balak un conseil diabolique (31. 16) : il lui enseigna à “jeter une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangent des choses sacrifiées aux idoles et qu’ils commettent la fornication” Apocalypse 2. 14. Il pensait ainsi rendre impossibles les bénédictions qu’il avait prononcées :
La fornication (verset 1) conduisit à l’idolâtrie (verset 2) 2. Dans toute la Parole, ces deux péchés sont liés. Dans les termes du N.T., le mal doctrinal va souvent de pair avec le mal moral2 Pierre 2. 1, 14.
Voici le processus fatal qui aboutit à cette déchéance :
La gravité du péché amena la colère de Dieu (verset 4). Il exigea de Moïse un jugement sévère, qui était la conséquence du principe : “Soyez saints, car moi je suis saint” Lévitique 19. 2 ; 1 Pierre 1. 15. Ce châtiment était destiné à satisfaire sa justice, à ôter le mal et à manifester ceux qui s’en étaient tenus éloignésDeutéronome 4. 3, 4.
Le jugement de Dieu s’exerça d’abord sur les principaux responsables, les chefs du peuple (verset 4), par l’intermédiaire de Moïse, en public1 Timothée 5. 20, puis il s’étendit aux hommes de chaque tribu (verset 5), par l’intermédiaire des jugesExode 18. 19-26. La gravité du péché était telle que Moïse n’intercéda pas pour le peuple ; le souvenir de cette faute resta vivace dans l’histoire d’IsraëlJosué 22. 17 ; Psaume 106. 28 ; Osée 9. 10.
Alors que Moïse et le peuple menaient deuil (verset 6), un Israélite eut l’impudence de continuer à pécher sciemment, en allant jusqu’à introduire une étrangère dans le camp du peuple de Dieu ! Ses “frères” le virent : ce terme nous montre que :
Phinées, petit-fils d’AaronExode 6. 25, sacrificateur lui-mêmeJosué 22. 13, 30, plein d’une sainte jalousie pour l’Éternel, exerça lui-même un jugement physique sur l’homme d’Israël et la femme madianite. Son action lui valut de la part de l’Éternel une alliance de paix et l’attribution perpétuelle de la sacrificature, pour lui et ses descendants (versets 12, 13).
En fait, l’Éternel s’était occupé directement de son peuple (verset 8) et il avait envoyé une plaie qui provoqua la mort de 24 000 hommes. Cet acte de Phinées montre un autre côté du jugement de Dieu : non seulement Dieu avait satisfait sa justice (verset 5), mais il pouvait désormais à nouveau être favorable au peuple, parce qu’il avait été rendu propice. Cet exemple nous montre le sens de la propitiation : Phinées annonce en figure ce que Dieu va faire à la croix de son FilsRomains 3. 25 ; 8. 3.
Les noms des deux coupables sont précisés. L’homme, Zimri, était prince d’une maison de père, pourtant il pécha ; son origine et sa position ne le sauvegardèrent pas. C’est un avertissement à tous les croyants qui ont grandi dans des familles pieuses, et spécialement à ceux que Dieu a chargés d’une responsabilité particulière.
Le jugement allait fondre sur Madian, peuple auquel Moab s’était associé pour essayer de maudire le peuple (22. 4, 7), puis pour le faire pécher (versets 1, 6, 18). Ce jugement serait exécuté plus tard (chapitre 31).
Ce triste chapitre nous montre que la fermeté de notre position devant Dieu (chapitre 23, 24) n’est pas une garantie contre un péché, même un péché grave. De plus, quelle que soit notre expérience (les Israélites étaient à la fin d’un long voyage), nous risquons de tomber ; ces péchés ne sont pas l’exclusivité de la jeunesse.