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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 25

L’histoire de Balaam

3. L’idolâtrie d’Israël dans les plaines de Moab

Le double péché du peuple : versets 1-5

Comme nous l’avons vu dans les deux chapitres précédents, Dieu, qui aimait son peuple et désirait le bénir, ne pouvait permettre qu’il soit maudit. Mais ce chapitre 25 montre que l’ennemi est toujours là. Même après avoir été lié mille ans durant le règne, Satan voudra encore une fois faire la guerre aux saintsApocalypse 20. 17-10.

Une différence significative montre l’évolution de la situation des fils d’Israël : “ils campèrent dans les plaines de Moab” (22. 1) puis “Israël habitait en Sittim” (25. 1). Camper sous-entend une étape au cours d’un voyage (chapitre 33) ; habiter indique un établissement durable.

“Le peuple commença à commettre fornication avec les filles de Moab” : dès ce premier verset, la responsabilité et la culpabilité des fils d’Israël sont mises en évidence1.

Plus tard, la Parole révélera l’autre côté de cette scène. Balaam avait été contraint de bénir le peuple mais, avant de repartir, il donna à Balak un conseil diabolique (31. 16) : il lui enseigna à “jeter une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangent des choses sacrifiées aux idoles et qu’ils commettent la fornication” Apocalypse 2. 14. Il pensait ainsi rendre impossibles les bénédictions qu’il avait prononcées :

  • ce peuple séparé (23. 9) se mélangeait à d’autres peuples ;
  • ce peuple où Dieu ne voyait aucune iniquité (23. 21) pratiquait l’idolâtrie ;
  • ce peuple si beau (24. 5) souillait ses tentes par la fornication ;
  • ce peuple qui devait soumettre tous ses ennemis (24. 18) était soumis à eux et à leurs faux dieux.

La fornication (verset 1) conduisit à l’idolâtrie (verset 2) 2. Dans toute la Parole, ces deux péchés sont liés. Dans les termes du N.T., le mal doctrinal va souvent de pair avec le mal moral2 Pierre 2. 1, 14.

Voici le processus fatal qui aboutit à cette déchéance :

  • “Elles invitèrent le peuple” : les amitiés du monde sont souvent plus à craindre que ses malédictions ou son opprobre.
  • “Le peuple mangea” : si, physiquement, manger implique une assimilation par notre organisme, moralement, cela indique une identification. (Par exemple, en mangeant et buvant la cène – ce qui n’est qu’un acte physique – nous nous identifions moralement avec le Sauveur dans son sacrifice.) Ici le peuple s’identifie aux “sacrifices de leurs dieux” offerts par les Moabites à des idoles1 Corinthiens 10. 20.
  • Le peuple “se prosterna devant leurs dieux” : cela pouvait passer pour le respect des croyances d’autrui, une concession normale aux convenances sociales. N’est-ce pas parfois ainsi que nous cherchons à justifier nos “idoles” ?
  • Israël finit par “s’attacher à Baal-Péor” 3 ; le but de Satan était atteint. Il reste le même aujourd’hui. Prenons très au sérieux cet enseignement et souvenons-nous que de petits commencements peuvent amener de grandes ruines, comme nous l’avons vu dans l’histoire de Balaam (22. 8, 39).

La gravité du péché amena la colère de Dieu (verset 4). Il exigea de Moïse un jugement sévère, qui était la conséquence du principe : “Soyez saints, car moi je suis saint” Lévitique 19. 2 ; 1 Pierre 1. 15. Ce châtiment était destiné à satisfaire sa justice, à ôter le mal et à manifester ceux qui s’en étaient tenus éloignésDeutéronome 4. 3, 4.

Le jugement de Dieu s’exerça d’abord sur les principaux responsables, les chefs du peuple (verset 4), par l’intermédiaire de Moïse, en public1 Timothée 5. 20, puis il s’étendit aux hommes de chaque tribu (verset 5), par l’intermédiaire des jugesExode 18. 19-26. La gravité du péché était telle que Moïse n’intercéda pas pour le peuple ; le souvenir de cette faute resta vivace dans l’histoire d’IsraëlJosué 22. 17 ; Psaume 106. 28 ; Osée 9. 10.

Le zèle de Phinées : versets 6-15

Alors que Moïse et le peuple menaient deuil (verset 6), un Israélite eut l’impudence de continuer à pécher sciemment, en allant jusqu’à introduire une étrangère dans le camp du peuple de Dieu ! Ses “frères” le virent : ce terme nous montre que :

  • nous sommes tous concernés par le péché de notre frère, surtout lorsque nous le connaissons,
  • inversement, nous impliquons l’ensemble des croyants par notre inconduite. Ce double principe traverse toute l’Écriture.

Phinées, petit-fils d’AaronExode 6. 25, sacrificateur lui-mêmeJosué 22. 13, 30, plein d’une sainte jalousie pour l’Éternel, exerça lui-même un jugement physique sur l’homme d’Israël et la femme madianite. Son action lui valut de la part de l’Éternel une alliance de paix et l’attribution perpétuelle de la sacrificature, pour lui et ses descendants (versets 12, 13).

En fait, l’Éternel s’était occupé directement de son peuple (verset 8) et il avait envoyé une plaie qui provoqua la mort de 24 000 hommes. Cet acte de Phinées montre un autre côté du jugement de Dieu : non seulement Dieu avait satisfait sa justice (verset 5), mais il pouvait désormais à nouveau être favorable au peuple, parce qu’il avait été rendu propice. Cet exemple nous montre le sens de la propitiation : Phinées annonce en figure ce que Dieu va faire à la croix de son FilsRomains 3. 25 ; 8. 3.

Les noms des deux coupables sont précisés. L’homme, Zimri, était prince d’une maison de père, pourtant il pécha ; son origine et sa position ne le sauvegardèrent pas. C’est un avertissement à tous les croyants qui ont grandi dans des familles pieuses, et spécialement à ceux que Dieu a chargés d’une responsabilité particulière.

L’annonce du jugement sur Madian : versets 16-18

Le jugement allait fondre sur Madian, peuple auquel Moab s’était associé pour essayer de maudire le peuple (22. 4, 7), puis pour le faire pécher (versets 1, 6, 18). Ce jugement serait exécuté plus tard (chapitre 31).

Ce triste chapitre nous montre que la fermeté de notre position devant Dieu (chapitre 23, 24) n’est pas une garantie contre un péché, même un péché grave. De plus, quelle que soit notre expérience (les Israélites étaient à la fin d’un long voyage), nous risquons de tomber ; ces péchés ne sont pas l’exclusivité de la jeunesse.

Notes

1La suite montrerait que les fils d’Israël oublieraient vite ce côté des choses (31. 15, 16).
2Les cultes païens des peuples de la Palestine antique s’accompagnaient souvent d’orgies impudiques et de prostitution sacrée. Ce fut une des raisons majeures qui conduisit l’Éternel à supprimer les Cananéens.
3Litt. “le Baal de Péor” ou “le Seigneur de Péor”. C’était le dieu local, adoré sur la montage de Péor (23. 28), où un temple lui était consacré (Deutéronome 3. 29).

Nombres 25

1Et Israël habitait en Sittim ; et le peuple commença à commettre fornication avec les filles de Moab ; 2et elles invitèrent le peuple aux sacrifices de leurs dieux, et le peuple mangea, et se prosterna devant leurs dieux. 3Et Israël s’attacha à Baal-Péora ; et la colère de l’Éternel s’embrasa contre Israël. 4Et l’Éternel dit à Moïse : Prends tous les chefs du peuple et fais-les pendre devant l’Éternel, à la face du soleil, afin que l’ardeur de la colère de l’Éternel se détourne d’Israël. 5Et Moïse dit aux juges d’Israël : Que chacun de vous tue ses hommes qui se sont attachés à Baal-Péora.

6Et voici, un homme des fils d’Israël vint, et amena vers ses frères une Madianite, sous les yeux de Moïse et sous les yeux de toute l’assemblée des fils d’Israël qui pleuraient à l’entrée de la tente d’assignation. 7Et Phinées, fils d’Éléazar, fils d’Aaron, le sacrificateur, le vit, et il se leva du milieu de l’assemblée, et prit une pique dans sa main, 8et entra après l’homme d’Israël dans l’intérieur de la tente, et les transperça tous deux, l’homme d’Israël, et la femme, par leb bas-ventre ; et la plaie s’arrêta de dessus les fils d’Israël. 9Et ceux qui moururent de la plaie furent 24 000.

10Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 11Phinées, fils d’Éléazar, fils d’Aaron, le sacrificateur, a détourné mon courroux de dessus les fils d’Israël, étant jaloux de ma jalousie au milieu d’eux, de sorte que je ne consume pas les fils d’Israël dans ma jalousie. 12C’est pourquoi dis : Voici, je lui donne mon alliance de paix ; 13et ce sera une alliance de sacrificature perpétuelle, pour lui et pour sa semence après lui, parce qu’il a été jaloux pour son Dieu, et a fait propitiation pour les fils d’Israël. 14Et le nom de l’homme d’Israël frappé, qui fut frappé avec la Madianite, était Zimri, fils de Salu, prince d’une maison de père des Siméonites. 15Et le nom de la femme madianite qui fut frappée, était Cozbi, fille de Tsur, chef de peuplade d’une maison de père en Madian.

16Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 17Serrez de près les Madianites, et frappez-les ; 18car eux vous ont serrés de près par leurs ruses, par lesquelles ils vous ont séduits dans l’affaire de Péor, et dans l’affaire de Cozbi, fille d’un prince de Madian, leur sœur, qui a été frappée le jour de la plaie, à cause de l’affaire de Péor.

Notes

aou : au Baal de Péor.
blitt. : son.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)