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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 24. 1-9

L’histoire de Balaam

2. Les oracles de Balaam (2)

3e oracle de Balaam : la beauté du peuple de Dieu : versets 3-91

Balaam, ce “devin” Josué 13. 22, se rendit compte que ses pratiques spirites étaient inutiles pour essayer de faire fléchir l’Éternel. Aussi fut-il saisi directement par l’Esprit de Dieu (verset 2), au lieu de simplement répéter les paroles que l’Éternel avait mises dans sa bouche (23. 5, 16).

Jusque-là, Balaam n’avait vu que l’extrémité du peuple (22. 41 ; 23. 13) ; peut-être Balak pensait-il trouver là un point de faiblesse. Lors des premiers murmures (11. 1-3), le feu de l’Éternel avait brûlé à partir du “bout du camp”. Les personnes les plus éloignées du tabernacle avaient certainement été les plus enclines à murmurer. Peut-être l’accusateur du peuple le savait-il et désirait-il profiter de cette faiblesse. Il est dans le plan de Satan de s’attaquer toujours à la partie la plus vulnérable de sa cible. Ainsi a-t-il agi en Éden en s’adressant d’abord à la femme.

  • verset 4 : Du sommet du Péor (23. 28), Balaam vit le bel ordonnancement des tentes du peuple. Visuellement, ces deux à trois millions de personnes campant dans le désert, autour du tabernacle, sur lequel se maintenait la nuée de la gloire de l’Éternel, devaient être un spectacle d’envergure, tout à fait saisissant. – Moralement, il nous est souvent difficile d’avoir ce point de vue sur l’Église et de chanter avec sincérité ces vers d’un cantique :

“Que l’unité de ton Église est belle,

Seigneur Jésus, qu’elle plaît à tes yeux.”

Alors cet oracle vient indiquer quelles sont les conditions pour avoir cette “vision du Tout-Puissant” :

  1. 1. Être “au sommet”, “au-dessus de la surface du désert” : c’est du ciel que Christ voit l’Église ; en la considérant de là, où nous sommes déjà unis à lui, nous ne limiterons pas l’Église au cercle étroit des croyants que nous côtoyons ou que nous connaissons, mais nous penserons à l’immense foule de ceux qui sont sauvés par grâce.
  2. 2. Avoir les “yeux ouverts” : ne pas avoir nos yeux fixés sur les contingences terrestres, mais nous laisser porter à la hauteur des pensées éternelles de Dieu, et en particulier celles concernant l’Église.
  3. 3. Entendre “les paroles de Dieu” : étudier les passages de la Bible qui exposent clairement la vérité immuable de l’unité du corps de Christ, formé de tous les vrais chrétiens.
  4. 4. Tomber : perdre la conscience de sa dimension d’homme, si petite et si mesquine en réalité ; c’est lorsque notre orgueil naturel est brisé que l’Esprit peut nous remplir de la vision de son peuple.

Que Dieu nous donne cette vision de l’Église dans son ensemble, comme aussi celle de chaque frère et sœur individuellement !

  • verset 5 : Au-delà du parallélisme poétique, les deux termes de “tentes” et de “demeures” évoquent deux aspects du peuple de Dieu :
  • il est sur la terre dans des “tentes”, des habitations temporaires au milieu d’un monde dans lequel il ne fait que passer ;
  • en même temps, il est la “demeure” de Dieu, une “habitation de Dieu par l’Esprit” Éphésiens 2. 22.
  • versets 6, 7 : L’eau abonde dans ces deux versets, exprimant l’importance de la grâce et de l’EspritÉzéchiel 47 ; Jean 7. 37, 38. La poésie de ces vers exprime sous une forme imagée :
  • l’agrément que Dieu trouve dans les siens (“des jardins”),
  • la bénédiction dont il veut les combler (“des vallées”),
  • le parfum de la personne de Christ dans sa mort, qui seule donne aux rachetés leur valeur devant Dieu (“les arbres d’aloès”) Jean 19. 39,
  • la grandeur de la position dans laquelle Dieu les a introduits (“les cèdres”).

Plus tard, dans le millenium, la bénédiction découlera d’Israël vers les autres nations (verset 7) Genèse 12. 3. Dès maintenant, les croyants sont invités à faire bénéficier d’autres de la provision personnelle de grâce qu’ils ont reçue (les “seaux”). Dieu veut se faire connaître au monde par le témoignage de ses enfantsÉsaïe 32. 20 ; Matthieu 28. 19 ; Romains 10. 14, 15.

4e oracle de Balaam : l’espérance du peuple de Dieu : versets 15-19

Face à ces bénédictions, Balak renvoya le prophète avec colère (verset 11). Avant de le quitter, Balaam avertit Balak du futur. Le roi de Moab qui désirait maudire le peuple d’Israël allait connaître la vengeance dont son peuple serait la victime et que Balaam avait déjà esquissée (23. 24 ; 24. 8). Encore une fois, nous constatons que Satan fait une œuvre qui le trompeProverbes 11. 18.

  • versets 16, 17a : Balaam répéta ses paroles précédentes (verset 4), mais dans un sens différent : ce n’était plus en rapport avec la vision glorieuse de l’ensemble du peuple de Dieu, mais c’était un jugement personnel sur lui-même, qui introduisait des jugements prophétiques. Quel terrible état : avoir les “yeux ouverts”, connaître les pensées de Dieu et en parler, sans être touché moralement ! Balaam allait bientôt tomber dans des ténèbres éternelles et il verrait plus tard – mais sans y entrer lui-même – la gloire du peuple qu’il avait prétendu maudire. Telle sera la terrible position de tous les prédicateurs chrétiens incrédules, qui annoncent des événements auxquels eux-mêmes n’auront pas partMatthieu 7. 21-23. “Tout œil le verra” Apocalypse 1. 7, mais pas dans les mêmes conditions !
  • verset 17b : L’étoile et le sceptre sont deux images de Christ qui règne, à la fois sur la création entière et sur son peuple terrestre. Mais ces expressions ont déjà un écho dans nos cœurs : elles réveillent les affections de “ceux qui aiment son apparition” 2 Timothée 4. 8 et dans le cœur desquels l’étoile du matin, encore invisible du monde, est déjà levée2 Pierre 1. 19.

Moab est la première nation concernée par le jugement : c’était son roi qui avait cherché à maudire le peuple de Dieu et cette nation sera donc maudite la première (verset 9b), avant même Édom (Séhir), l’ennemi héréditaire qu’Israël anéantira lors de l’introduction du royaume millénaire.

Les trois derniers oracles de Balaam sur les nations : versets 20-23

Les diverses nations mentionnées dans les quatre derniers oracles forment un tableau moral de l’état du monde, ce monde dont le peuple de Dieu doit se tenir séparé (23. 9) :

  • Moab est la figure de l’orgueil de l’hommeÉsaïe 16. 6 ; Jérémie 48. 29, 30,
  • Édom évoque la sagesse humaineAbdias 8 ; Jérémie 49. 7,
  • Amalek, l’opposition acharnée du monde à ce qui est de DieuExode 17. 16 ; 1 Samuel 15. 2,
  • Héber, qui signifie “compagnon”, les relations sociales mondaines.

Autant les pensées de grâce de Dieu étaient fermes et s’accompliront (23. 19), autant sont certains ses jugements (verset 23).

Balaam lui-même fut effrayé à la pensée de ces jugements et commença son dernier discours par ce terrible mot : Malheur !

Pourtant, ni Balak ni lui ne tirèrent profit des révélations extraordinaires dont ils furent les témoins, soit oculaires, soit auditifs. Le dernier verset met en évidence leur conscience anesthésiée et leur cœur obstiné. Pauvres gens ! Qu’il n’en soit pas de même pour nous et que tout ce que Dieu s’est plu à nous révéler touche notre cœur et notre conscience.

Notes

1Le commentaire est centré sur les oracles proprement dits. Les parties descriptives entre les oracles ont été traitées ensemble dans la section précédente.

Nombres 24

1Et Balaam vit qu’il était bon aux yeux de l’Éternel de bénir Israël, et il n’alla pas, comme d’autres fois, à la rencontre des enchantements, mais il tourna sa face vers le désert. 2Et Balaam leva ses yeux et vit Israël habitant dans ses tentes selon ses tribus ; et l’Esprit de Dieu fut sur lui. 3Et il proféra son discours sentencieux, et dit :

Balaam, fils de Béor, dita, et l’homme qui a l’œil ouvert, dita :

4Celui qui entend les paroles de ✷Dieu, qui voit la vision du Tout-puissantb, qui tombe et qui a les yeux ouverts, dit :

5Que tes tentes sont belles, ô Jacob ! et tes demeures, ô Israël !

6Comme des vallées elles s’étendent, comme des jardins auprès d’un fleuve, comme des arbres d’aloès que l’Éternel a plantés, comme des cèdres auprès des eaux.

7L’eau coulera de ses seaux ; et sa semence sera au milieu de grandes eaux ;

Et son roi sera élevé au-dessus d’Agag, et son royaume sera haut élevé.

8✷Dieu l’a fait sortir d’Égypte ; il a comme la force des buffles ; il dévorera les nations, ses ennemis ; il casserac leurs os, et les frappera de ses flèchesd.

9Il s’est courbé, il s’est couché comme un lion, et comme une lionne : qui le fera lever ?

Bénis sont ceux qui te bénissent, et maudits sont ceux qui te maudissent.

Notes

adire, dans le sens de la diction oraculaire, ici et v. 4, 15, 16.
bShaddaï.
cou : rongera.
dou : brisera leurs flèches.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)