Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 19

La génisse rousse

3. L’application à notre marche

Le péché comme souillure

Les occasions ne manquaient pas pour l’Israélite de toucher un mort. Pendant les 38 ans d’errance du peuple dans le désert, autour de Kadès-Barnéa, toute la génération qui était sortie d’Égypte mourut. Et ce chapitre se situe précisément à ce moment-là, entre les premiers pas (chapitre 1 à 18) et la fin du voyage (chapitre 20 à 36). Chaque jour mourait en moyenne une centaine de personnes ; de ce fait, les Israélites pouvaient être facilement en contact avec des ossements.

La mort est le salaire du péchéRomains 6. 23 ; ces ossements nous parlent du contact que nous pouvons avoir avec le péché, sous quelque forme que ce soit. Ce contact est la conséquence d’un manque de vigilance qui amène le croyant à se souiller.

Comme souvent dans l’A.T., plusieurs images ou plusieurs types sont nécessaires pour nous présenter divers côtés complémentaires de la personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus :

  • Dans le livre du Lévitique, le sacrifice pour le péché (chapitre 4, 5) parle par avance de la mort de Christ comme substitut pour nos péchés ; il répond à la culpabilité de l’homme devant la justice de Dieu en lui accordant le pardon ; il concerne donc avant tout les inconvertis qui doivent s’approcher pour recevoir le pardon de leurs fautes.
  • Le sacrifice de la génisse rousse s’adresse plutôt aux croyants pour les purifier des souillures que ne manque pas d’entraîner la vie au milieu d’un monde qui n’est, aux yeux de Dieu, qu’un vaste cimetièreÉphésiens. 2. 1-3 ; 1 Jean 5. 19. Nous sommes influencés par ce que nous voyons, touchons ou entendons. Notre esprit est comme une plaque sensible sur laquelle s’impriment ces éléments extérieurs. Dans la mesure où nous sommes réceptifs à ces influences, il en est souilléMarc 7. 18-23.

Le péché sous ses diverses facettes

Le péché revêt des aspects très divers. L’Israélite pouvait toucher la mort dans deux endroits :

  • dans la tente (versets 14, 15), figure de la sphère privée, de notre maison,
  • dans les champs (verset 16), qui symbolisent la sphère publique, notre activité dans le monde.

Il est frappant que la tente soit mentionnée en premier. En effet, ne nous arrive-t-il pas de nous conduire avec moins de retenue en privé qu’en public ? Nos proches sont les mieux placés pour savoir quel péché nous tolérons dans nos vies, quels défauts de caractère nous montrons trop souvent ; et eux-mêmes aussi en sont souillés. C’est pourquoi “tous les ustensiles” et les personnes qui se trouvaient dans la tente devaient également être aspergés (verset 18). En particulier, “tout vase découvert” était déclaré impur (verset 15). Pensons aux personnes, qui, dans leur innocence, sont plus vulnérables (enfants, jeunes convertis, croyants faibles…) et qui seront les premières victimes de notre mauvaise conduite.

Le verset 16 évoque quatre cas de souillure dans les champs :

  • Les deux premiers cas, la mort violente et la mort naturelle, font penser aux deux grands aspects du péché, la violence et la corruptionGenèse 6. 11.
  • L’ossement a un rapport plus lointain avec la mort. C’est l’image de péchés communs, acceptés de tous, auxquels on ne prête plus attention ; on les qualifie plus volontiers de « petites faiblesses » ou de « manquements sans importance » que de fautes positives.
  • L’image du sépulcre est reprise par le Seigneur dans les évangiles pour stigmatiser la mauvaise conduite des pharisiensMatthieu 23. 27, 28 ; Luc 11. 44. C’est le péché sous de beaux dehors, cachant par une piété de forme et par l’hypocrisie la corruption qu’il renferme.

Ainsi le péché n’a pas toujours un aspect horrible. Bien souvent, il est dissimulé à nos regards au point que l’on s’en accommode aisément, sans répulsion. Plus il est dissimulé à nos yeux, plus la souillure engendrée est insidieuse. Appliquons donc le traitement énergique conseillé par la Parole pour nous laver de tout contact avec le péché, si imperceptible soit-il.

Les deux étapes de la purification

Dieu, qui habitait au milieu de son peuple, ne tolérait aucune souillure ; dans sa sainteté, il exigeait une purification (verset 13) pour laquelle, dans sa grâce, il avait fourni une ressource : l’eau vive mêlée aux cendres de la génisse. De même, Dieu habite aujourd’hui dans chaque croyant par son Esprit1 Corinthiens 6. 19 ; pas plus que sous la loi, il ne peut tolérer une impureté non jugée. Cependant, aucun chrétien véritable ne sera jamais “retranché” de Christ ; lorsque nous péchons, nous ne perdons pas notre salut1, mais la jouissance de ce salut et la communion avec notre Dieu et Père. Celui-ci nous aime trop pour nous laisser dans cet état et il agit par son Esprit pour nous rendre conscients de notre souillure et pour nous en purifier en appliquant sa Parole (figurée par l’eau vive) à notre conscience et à notre cœur. Nous repensons alors au prix payé par le Seigneur Jésus pour nous racheter de l’emprise du péché, à sa mort sur la croix (dont parlent les cendres de la génisse). Pour la plus petite faute, il a dû souffrir l’abandon et le jugement de Dieu. Le cœur d’autant plus saisi à la pensée que ce péché ne nous sera jamais imputé, nous confessons notre faute et nous recevons le pardon divin1 Jean 1. 9.

Toutefois la purification ne s’arrêtait pas à la seule action du troisième jour. Il fallait attendre le septième jour et une seconde aspersion pour que l’Israélite soit déclaré pur (verset 19). Le travail de relèvement d’une âme est lent et progressif. Dieu ne se limite pas aux causes immédiates mais il veut nous faire sonder les raisons profondes de tel péché. (Par exemple, si j’ai médit de mon frère, peut-être est-ce parce que j’ai longtemps nourri des pensées peu amènes contre lui.) De l’acte, du fruit, je passerai alors au motif, à la racine2. Mon état de cœur et d’esprit pourra ainsi être changé (lavage dans l’eau, verset 19) et ma conduite extérieure, mes habitudes modifiées (les vêtements, verset 19). Gardons-nous d’un jugement trop superficiel du mal, qui serait sans suite. “Celui qui confesse [ses transgressions] et les abandonne obtiendra miséricorde” Proverbes 28. 13. Alors, dans le sentiment renouvelé de la grâce de Dieu qui a remédié à tout, à mes péchés comme à mon état, je peux me tenir devant lui sans conscience de péchéHébreux 10. 22.

Ces deux aspersions permettaient que le tabernacle ne soit pas souillé (versets 13, 20) ; un processus incomplet ou le mépris de cette ordonnance rendait positivement le tabernacle impur. L’impureté n’est donc pas immédiate, car Dieu laisse un délai durant lequel l’œuvre de la grâce peut s’opérer.

L’homme pur

Dans l’homme pur dont il est question ici (versets 18, 19), on peut sans doute voir le Saint Esprit qui applique directement la Parole à l’âme ; car qui d’entre nous pourrait se dire complètement pur ?

Cependant, les deux derniers versets conduisent aussi à voir l’aide qu’un croyant peut apporter à un autre qui a péché. “Frères, quand même un homme s’est laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur”, dit Paul aux GalatesGalates 6. 1 ; mais il ajoute : “prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté”. L’homme pur était souillé par son acte d’aspersion (verset 21). Tout contact avec le péché nous pollue intérieurement ; aussi ce travail d’assistance fraternelle – si utile car il permet de couvrir une “multitude de péchés” Jacques 5. 20 – n’est-il pas sans risque. Toutefois cette souillure n’était que momentanée (“jusqu’au soir”). Si la Parole exclut clairement toute confession systématique à un homme1 Timothée 2. 5, ne négligeons pas cette aide mutuelle qui nous fait entrer dans le travail de la grâce de Dieu pour relever un des siens.

Notes

1Le chemin vers Dieu, symbolisé par la septuple aspersion de sang en direction de la tente, n’est jamais aboli.
2C’est la démarche de David dans le Psaume 51 : il confesse le péché qu’il a commis (verset 2), ce qui l’amène à considérer la source de ses transgressions (verset 5). Comme dans le cas de la génisse rousse, ce travail l’amène à un rétablissement complet.

Nombres 19

1Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant : 2C’est ici le statut de la loi que l’Éternel a commandé, en disant : Parle aux fils d’Israël, et qu’ils t’amènent une génisse rousse, sans tare, qui n’ait aucun défaut corporel, [et] qui n’ait point porté le joug. 3Et vous la donnerez à Éléazar, le sacrificateur, et il la mènera hors du camp, et on l’égorgera devant lui. 4Et Éléazar, le sacrificateur, prendra de son sang avec son doigt et fera aspersiona de son sang, sept fois, droit devant la tente d’assignation ; 5et on brûlera la génisse devant ses yeux : on brûlera sa peau, et sa chair, et son sang, avec sa fiente. 6Et le sacrificateur prendra du bois de cèdre, et de l’hysope, et de l’écarlate, et les jettera au milieu du feu où brûle la génisse. 7Et le sacrificateur lavera ses vêtements et lavera sa chair dans l’eau ; et après, il entrera dans le camp ; et le sacrificateur sera impur jusqu’au soir. 8Et celui qui l’aura brûlée lavera ses vêtements dans l’eau, et lavera sa chair dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. 9Et un homme pur ramassera la cendre de la génisse, et la déposera hors du camp en un lieu pur, et elle sera gardée pour l’assemblée des fils d’Israël comme eau de séparation : c’est une purification pour le péché. 10Et celui qui aura ramassé la cendre de la génisse lavera ses vêtements, et sera impur jusqu’au soir. Ce sera un statut perpétuel pour les fils d’Israël et pour l’étranger qui séjourne au milieu d’eux.

11Celui qui aura touché un mort, un cadavreb d’homme quelconque, sera impur sept jours. 12Il se purifierac avec cette [eau] le troisième jour, et le septième jour il sera pur ; mais s’il ne se purifie pas le troisième jour, alors il ne sera pas pur le septième jour. 13Quiconque aura touché un mort, le cadavre d’un homme qui est mort, et ne se sera pas purifié, a rendu impur le tabernacle de l’Éternel ; et cette âme sera retranchée d’Israël, car l’eau de séparation n’a pas été répandued sur elle ; elle sera impure, son impureté est encore sur elle. 14C’est ici la loi, lorsqu’un homme meurt dans une tente : quiconque entre dans la tente, et tout ce qui est dans la tente, sera impur sept jours ; 15et tout vase découvert, sur lequel il n’y a pas de couvercle attaché, sera impur. 16Et quiconque touchera, dans lese champs, [un homme] qui aura été tué par l’épée, ou un mort, ou un ossement d’homme, ou un sépulcre, sera impur sept jours. 17Et on prendra, pour l’homme impur, de la poudre de ce qui a été brûlé pour la purification, et on mettra dessus de l’eau vive dans un vase. 18Et un homme pur prendra de l’hysope, et la trempera dans l’eau, et en fera aspersion sur la tente, et sur tous les ustensiles, et sur les personnes qui sont là, et sur celui qui aura touché l’ossement, ou l’homme tué, ou le mort, ou le sépulcre ; 19et l’homme pur fera aspersion sur l’homme impur, le troisième jour et le septième jour, et il le purifiera le septième jour ; et il lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau, et le soir il sera pur. 20Et l’homme qui sera impur, et qui ne se sera pas purifié, cette âme-là sera retranchée du milieu de la congrégation, – car il a rendu impur le sanctuaire de l’Éternel ; l’eau de séparation n’a pas été répandued sur lui ; il est impur. 21Et ce sera pour eux un statut perpétuel. Et celui qui aura fait aspersion avec l’eau de séparation lavera ses vêtements, et celui qui aura touché l’eau de séparation sera impur jusqu’au soir. 22Et tout ce que l’homme impur aura touché sera impur ; et celuif qui l’aura touché sera impur jusqu’au soir.

Notes

afaire aspersion, ici et v. 18, 19 et 21, comme en Lévitique 4. 6.
blitt. : une âme.
cpropr. : purifier du péché, purification du péché, ici et v. 13, 17, 19, 20.
drépandre ou faire aspersion, comme 18. 17.
elitt. : sur la face des.
flitt. : l’âme.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)