Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 14

L’envoi des espions et la révolte du peuple

2. La révolte du peuple : versets 1-38

Les pleurs du peuple : versets 1-4

La description du pays par les espions produisit un grand effet sur le peuple qui “pleura cette nuit-là”. Cette nuit physique s’identifiait avec les ténèbres de leur incrédulité : ils s’occupaient d’eux-mêmes et de leurs difficultés au lieu de regarder à Dieu et à ses ressources. Leurs pleurs contrastaient tristement avec les chants qui avaient salué leur sortie de cette Égypte vers laquelle ils voulaient retourner. L’effroi qui avait saisi les autres peuples à l’ouïe de la délivrance qu’ils avaient connueExode 15. 14-16 était désormais leur part.

Quelle est la cause de nos larmes ? Une tristesse à salut2 Corinthiens 7. 7-10, un décèsJean 11. 35, une faute qui nous humilieLuc 22. 62 ? Ou bien comme ici le regret d’avoir laissé le monde pour suivre Christ ?

L’incrédulité conduit vite à la révolte, et les fils d’Israël voulurent s’établir un chef pour retourner en Égypte (verset 4). Peut-être l’auraient-ils choisi parmi les dix espions défaitistes qu’ils avaient préféré écouter. L’incrédulité d’un petit nombre contamina vite tout l’ensemble, tandis que la foi de deux courageux ne fit guère d’émules.

N’en est-il pas de même dans l’assemblée de Dieu ? Les plus nombreux ou ceux qui parlent le plus fort ne l’emportent-ils pas sur ceux qui sont les plus spirituels ? Lorsque nous substituons des règles démocratiques à la vraie spiritualité (qui ira toujours de pair avec l’humilité), ne nous étonnons pas du déclin de l’Église.

La réaction de Moïse, Aaron, Josué et Caleb : versets 5-10

L’attitude de Moïse et Aaron fut remarquable : au lieu d’insister sur leurs prérogatives, ils se mirent aux pieds de leurs frères.

Celle de Josué et Caleb ne le fut pas moins : ils réitérèrent courageusement leur témoignage du jour précédent (versets 7-9), tout en montrant par leur attitude leur profonde tristesse devant la réaction du peuple (verset 6). “Si l’Éternel prend plaisir en nous” (verset 8) : par cette condition, ils mettaient le peuple en face de sa responsabilité ; mais en même temps ils assuraient Israël de la présence de l’Éternel (verset 9b) qui était la seule ressource pour faire face à sa responsabilité.

En réaction, les Israélites voulurent les lapider. Comme souvent, les témoins les plus fidèles sont persécutés par les autres, car la conduite des premiers juge les seconds. C’est alors qu’apparut la gloire de l’Éternel (verset 10). A quatre occasions dans ce livre (16. 19, 17. 7 ; 20. 6), elle vint affirmer les droits absolus de Dieu dans des situations humainement sans issue. Il signifiait ainsi à son peuple incrédule qu’il était, lui, toujours présent au milieu d’eux, prêt à les conduire là où il avait promis de les mener.

La proposition faite à Moïse : versets 11-19

C’est alors que l’Éternel fit à Moïse une proposition étonnante : faire de lui une nation plus grande. Mettons-nous à la place de ce serviteur : comment ne pas accepter, d’autant plus que c’était la deuxième fois que Dieu lui faisait une telle offreExode 32. 10 ?

Mais Dieu connaissait son serviteur dont il se plut à faire ressortir la grandeur spirituelle par cette mise à l’épreuve. Moïse était bien plus préoccupé par la gloire de Dieu et le bien du peuple que par sa position personnelle. Il demanda à l’Éternel de montrer sa puissance par son pardon (versets 17-19) en reprenant les propres paroles de DieuExode 34. 6, 7. La grâce n’est pas une preuve de faiblesse mais au contraire une manifestation de la “puissance du Seigneur” 1 Corinthiens 1. 18. L’argumentation de Moïse était parfaitement appropriée ; vivant près de l’Éternel, il connaissait les pensées et le cœur de son Dieu. C’est pourquoi il développa les quatre arguments suivants :

  • la renommée de l’Éternel en Égypte (versets 13, 14) ;
  • la frayeur des habitants de Canaan (versets 15, 16) ;
  • le témoignage de la puissance de Dieu (verset 17) ;
  • les paroles mêmes de l’Éternel à Sinaï (verset 18).

Dieu fut ainsi glorifié par la réponse de Moïse et par le pardon qu’il accorda au peuple à la suite de cette intercession qui ne venait pourtant que d’un homme.

Dieu aime que les siens comprennent ce qui convient à sa gloire et notons que la revendiquer n’est nullement incompatible avec le bien de son peuple. Avons-nous une attitude semblable à celle de Moïse à propos d’une chrétienté mondaine et prête à rejeter Christ ? Prions-nous instamment Dieu d’user encore de patience et de pardonner ou bien nous drapons-nous dans une orgueilleuse solitude comme Élie pour faire requête contre le peuple actuel de Dieu ?

Le jugement divin : versets 20-38

La réponse de Dieu fut double. Tout d’abord, il écouta son serviteur : “J’ai pardonné selon ta parole” (verset 20). Quelle expression pleine de grâce, exquise dans sa concision ; elle valorise l’intercesseur qui a su faire appel à la gloire de Dieu. Oui, Dieu peut accéder à la parole d’un homme qui se tient humblement devant lui en mettant en avant des motifs selon sa pensée !

Mais si la grâce intervint, le jugement dut cependant s’exercer ; il fut différencié selon la responsabilité de chacun :

  • Les dix espions qui avaient méprisé le pays furent frappés immédiatement (versets 36, 37).
  • Le peuple qui les avait écoutés dut errer quarante ans, une année par jour de reconnaissance du pays (versets 29, 34, 35). C’est la génération suivante qui prendrait possession du pays promis ; mais jusque-là elle devrait porter la peine de ses “prostitutions” (verset 33). Solennelle expression : nos infidélités ont des conséquences pour ceux qui nous suivent !
  • Seuls deux hommes de cette génération, Caleb et Josué, entreraient en Canaan1. Pensons à eux qui durent partager quarante ans d’errance au désert, associés à un peuple dont ils ne partageaient pas “l’esprit” (verset 24). Notre fidélité personnelle ne nous dispensera jamais de partager les peines du peuple de Dieu.

Ces différentes appréciations de Dieu et leurs conséquences sont une solennelle illustration de la parole du Seigneur : “Qu’il vous soit fait selon votre foi” Matthieu 9. 29.

3. La défaite d’Horma : versets 39-45

La fin de ce chapitre est attristante : il semble bien que les fils d’Israël n’avaient rien appris. En désobéissance directe à l’ordre divin (verset 25), ils voulurent se soustraire aux conséquences de leur incrédulité. “Nous voici ; nous monterons”, dirent-ils, pleins de confiance en eux-mêmes (verset 40). L’avertissement de Moïse ne servit à rien ; ils “s’obstinèrent” et furent battus à plate couture.

Qu’il nous est difficile de nous soumettre à la discipline que Dieu nous envoie ! Nous croyons trop souvent qu’il est possible de revenir en arrière et de réparer les suites, pénibles pour nous, d’une faute que nous avons commise. Or le Seigneur attend de nous une vraie humiliation qui se montre en acceptant les conséquences de nos actes, si douloureuses soient-elles.

Notes

1 “Tous ceux d’entre vous qui ont été dénombrés… depuis l’âge de vingt ans et au-dessus” devaient périr dans le désert (verset 29). On peut penser que la tribu de Lévi n’était pas concernée par ce châtiment. En effet, elle n’était pas dénombrée comme les autres (4. 35 ; 26. 57-65) et l’expression : “les fils d’Israël” (26. 62, 64) ne comprend pas Lévi. Éléazar n’est pas mort dans le désert, mais dans le pays (Josué 24. 33). Lévi n’avait pas d’héritage terrestre et n’avait pas envoyé d’espion en Canaan. Si nous réalisons que notre part est toute en Christ, nous serons gardés de nombreuses fautes ou convoitises qui nous exposent à des châtiments sur la terre (1 Timothée 6. 9).

Nombres 14

1Et toute l’assemblée éleva sa voix, et jeta des cris, et le peuple pleura cette nuit-là. 2Et tous les fils d’Israël murmurèrent contre Moïse et contre Aaron ; et toute l’assemblée leur dit : Oh ! si nous étions morts dans le pays d’Égypte ! Ou si nous étions morts dans ce désert ! 3Et pourquoi l’Éternel nous fait-il venir dans ce pays, pour y tomber par l’épée, pour que nos femmes et nos petits enfants deviennent une proie ? Ne serait-il pas bon pour nous de retourner en Égypte ? 4Et ils se dirent l’un à l’autre : Établissons un chef, et retournons en Égypte. 5Et Moïse et Aaron tombèrent sur leurs faces devant toute la congrégation de l’assemblée des fils d’Israël.

6Et Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunné, qui étaient d’entre ceux qui avaient reconnu le pays, déchirèrent leurs vêtements, 7et parlèrent à toute l’assemblée des fils d’Israël, disant : Le pays par lequel nous avons passé pour le reconnaître est un très bona pays. 8Si l’Éternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer dans ce pays-là et nous le donnera, un pays qui ruisselle de lait et de miel. 9Seulement, ne vous rebellez pas contre l’Éternel ; et ne craignez pas le peuple du pays, car ils seront notre pain : leur protectionb s’est retirée de dessus eux, et l’Éternel est avec nous ; ne les craignez pas. 10Et toute l’assemblée parla de les lapider avec des pierres. Et la gloire de l’Éternel apparut à tous les fils d’Israël à la tente d’assignation.

11Et l’Éternel dit à Moïse : Jusques à quand ce peuple-ci me méprisera-t-il, et jusques à quand ne me croira-t-il pasc, après tous les signes que j’ai faits au milieu de lui ? 12Je le frapperai de peste, et je le détruiraid ; et je ferai de toi une nation plus grande et plus forte que lui. 13Et Moïse dit à l’Éternel : Mais les Égyptiens en entendront parler (car par ta force tu as fait monter ce peuple du milieu d’eux), 14et ils [le] diront aux habitants de ce pays, qui ont entendu que toi, Éternel, tu étais au milieu de ce peuple, que toi, Éternel, tu te faisais voir face à face, et que ta nuée se tenait sur eux, et que tu marchais devant eux dans une colonne de nuée, le jour, et dans une colonne de feu, la nuit. 15Si tu fais périr ce peuple comme un seul homme, les nations qui ont entendu parler de toi, parleront, disant : 16Parce que l’Éternel ne pouvait pas faire entrer ce peuple dans le pays qu’il leur avait promis par serment, il les a tués dans le désert. 17Et maintenant, je te prie, que la puissance du Seigneur soit magnifiée, comme tu as parlé, disant : 18L’Éternel est lent à la colère, et grand en bonté, pardonnant l’iniquité et la transgression, et qui ne tient nullement [celui qui en est coupable] pour innocent, qui visite l’iniquité des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième [génération]. 19Pardonne, je te prie, l’iniquité de ce peuple, selon la grandeur de ta bonté, et comme tu as pardonné à ce peuple depuis l’Égypte jusqu’ici. 20Et l’Éternel dit : J’ai pardonné selon ta parole. 21Mais, aussi vrai que je suis vivant, toute la terre sera remplie de la gloire de l’Éternel ! 22Car tous ces hommes qui ont vu ma gloire, et mes signes, que j’ai faits en Égypte et dans le désert, et qui m’ont tenté ces dix fois, et qui n’ont pas écouté ma voix ; … 23s’ils voient le pays que j’avais promis par serment à leurs pères ! Aucun de ceux qui m’ont méprisé ne le verra. 24Mais mon serviteur Caleb, parce qu’il a été animé d’un autre esprit et qu’il m’a pleinement suivi, je l’introduirai dans le pays où il est entré, et sa semence le possédera. 25Or l’Amalékite et le Cananéen habitent dans la vallée : demain tournez-vous, et partez pour le désert, vous dirigeant vers la mer Rouge.

26Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant : 27Jusques à quand [supporterai-je] cette méchante assemblée qui murmure contre moi ? J’ai entendu les murmures des fils d’Israël, qu’ils murmurent contre moi. 28Dis-leur : Je suis vivant, dit l’Éternel, si je ne vous fais comme vous avez parlé à mes oreilles… ! 29Vos cadavres tomberont dans ce désert. Et tous ceux d’entre vous qui ont été dénombrés, selon tout le compte qui a été fait de vous, depuis l’âge de 20 ans et au-dessus, vous qui avez murmuré contre moi,­… 30si vous entrez dans le pays touchant lequel j’ai levé ma main pour vous y faire habiter, excepté Caleb, fils de Jephunné, et Josué, fils de Nun ! 31Mais vos petits enfants, dont vous avez dit qu’ils seraient une proie, je les ferai entrer, et ils connaîtront le pays que vous avez méprisé. 32Et quant à vous, vos cadavres tomberont dans ce désert. 33Et vos fils seront paissant dans le désert 40 ans, et ils porteront [la peine de] vos prostitutions, jusqu’à ce que vos cadavres soient consumés dans le désert. 34Selon le nombre des jours que vous avez mis à reconnaître le pays, 40 jours, un jour pour une année, vous porterez vos iniquités 40 ans, et vous connaîtrez ce que c’est que je me sois détourné de vous. 35Moi, l’Éternel, j’ai parlé ; si je ne fais ceci à toute cette méchante assemblée qui s’est assemblée contre moi ! Ils seront consumés dans ce désert, et ils y mourront.

36Et les hommes que Moïse avait envoyés pour reconnaître le pays, et qui revinrent et firent murmurer contre lui toute l’assemblée en décriant le pays, 37ces hommes qui avaient décrié le pays, moururent de plaie devant l’Éternel. 38Mais d’entre les hommes qui étaient allés pour reconnaître le pays, Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunné, [seuls] vécurent.

39Et Moïse dit ces choses à tous les fils d’Israël, et le peuple mena très grand deuil. 40Et ils se levèrent de bon matin et montèrent sur le sommet de la montagne, disant : Nous voici ; nous monterons au lieu dont l’Éternel a parlé ; car nous avons péché. 41Et Moïse dit : Pourquoi transgressez-vous ainsi le commandement de l’Éternel ? Cela ne réussira point. 42Ne montez pas, car l’Éternel n’est pas au milieu de vous, afin que vous ne soyez pas battus devant vos ennemis ; 43car l’Amalékite et le Cananéen sont là devant vous, et vous tomberez par l’épée ; car, parce que vous vous êtes détournés dee l’Éternel, l’Éternel ne sera pas avec vous. 44Toutefois ils s’obstinèrentf à monter sur le sommet de la montagne ; mais l’arche de l’alliance de l’Éternel et Moïse ne bougèrent pas du milieu du camp. 45Et les Amalékites et les Cananéens qui habitaient cette montagne-là, descendirent, et les battirent, et les taillèrent en pièces jusqu’à Hormag.

Notes

ahéb. : très, très bon.
blitt. : ombrage.
cou : ne se fiera-t-il pas à moi.
dailleurs : déposséder.
elitt. : d’après.
flitt. : s’élevèrent présomptueusement.
gentière destruction.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)