Ce chapitre développe le détail du service des fils de Kéhath (versets 2-20), des fils de Guershon (versets 21-28) et des fils de Merari (versets 29-33), dont le chapitre précédent avait déjà donné les grandes lignes.
Leur service se faisait sous la surveillance du sacrificateur oint et de ses fils (versets 5, 15, 16, 19, 27, 28, 33). L’assemblée de Dieu a aussi une fonction sacerdotale1 Pierre 2. 5 : elle adore et elle intercède ; c’est même son seul service en tant qu’assemblée1. Aussi, quand il est parlé de la sacrificature, des sacrificateurs, ou d’Aaron et de ses fils, on peut bien y voir l’Église, qui est formée de Christ, notre grand souverain sacrificateurHébreux 4. 14, et des siens, qu’il a faits sacrificateurs pour son PèreApocalypse 1. 6.
Le service dépend de la sacrificature ; autrement dit, notre service individuel n’est pas indépendant de Christ (figuré par Aaron) qui le dirige, ni de l’assemblée (ses fils) : là où l’autorité du Seigneur est réellement reconnue, les serviteurs ont à rechercher la communion de l’assemblée et à s’y soumettre.
Pour nous, le transport du tabernacle dans le désert symbolise le maintien de la vérité concernant la personne du Seigneur (figurée par les diverses parties du tabernacle) et sa manifestation pratique dans notre vie chrétienne vis-à-vis du monde. Les Lévites n’avaient pas seulement un service à l’intérieur du tabernacle, une fois que celui-ci était dressé à l’arrivée à l’étape (ce qui peut nous faire penser aux réunions de l’assemblée et aux divers services qui y sont liés), mais ils devaient aussi transporter le tabernacle de lieu en lieu (ce qui fait penser aux services en dehors des réunions et au témoignage vis-à-vis du monde). Notre fidélité dans notre marche quotidienne retentit directement dans notre service quand nous nous réunissons (“dans le sanctuaire”). Rappelons que nous sommes tous serviteurs (3. 12) et même si l’un est davantage porté à présenter tel aspect du Seigneur, aucun service n’est exclusif et nous sommes tous appelés à montrer Christ dans nos vies.
Leur domaine d’activité était le plus saint (v. 4), puisqu’ils étaient chargés des objets du tabernacle. Ceux-ci étaient enveloppés ainsi :
On les portait avec :
Ils transportaient, entre autres, les quatre tapis qui recouvraient le tabernacle et qui, chacun, nous parlent aussi des qualités du serviteur, à l’image de celles du Maître :
Ces quatre aspects sont intimement liés : manquer à l’un d’eux conduit à un service déséquilibré.
Les éléments solides dont ils avaient la charge évoquent l’enseignement doctrinal fondamental que chaque serviteur – c’est-à-dire chaque croyant – doit posséder. Paul exhorte Timothée à être “un bon serviteur du Christ Jésus, nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine” 1 Timothée 4. 6. Un service sera d’autant plus efficace que le serviteur sera “fondé et ferme” Colossiens 1. 23, et non “ballotté çà et là” Éphésiens 4. 14.
Le tabernacle était démontable. Pour résister mécaniquement aux nombreux montages et démontages successifs, il était nécessaire que la fabrication des différents éléments soit très précise. A la longue, l’ensemble ne devait pas présenter de jeu. Les monteurs devaient donc prendre de multiples précautions. Dans la vie de l’assemblée, ayons la délicatesse nécessaire et prenons le temps qu’il faut pour éviter de détériorer la solidité de nos liens mutuels.
Comme pour l’édification du temple, une surveillance précise était exercée à l’égard de ces serviteurs (verset 32) : tout ce qui concerne la vie de l’assemblée nécessite la vigilance. N’oublions pas que l’assemblée est la maison de Dieu ; nous sommes chez lui et non pas chez nous. Le plus petit des ustensiles avait son importance. De même, pour nous, chaque partie de la vérité concourt à la rendre complète et est importante à sa place. Aucun service n’est négligeable ou ne peut être fait à la légère : par exemple, un frère qui se lève pour prier doit avoir un sujet de prière précis et ne pas user d’expressions vagues et interchangeables… même si le Seigneur peut passer par-dessus l’imperfection de notre formulation.
Le premier recensement dénombra 22 000 Lévites au-dessus d’un mois (3. 39). Ici seuls furent recensés les 8 580 hommes de 30 à 50 ans, dans la pleine force de l’âge pour servir (verset 48). Ce nombre peut paraître élevé pour un sanctuaire dont les dimensions étaient modestes (moins de 20 m de long). Le Seigneur ne donne pas de fardeaux lourds à porterMatthieu 11. 30, contrairement aux hommesMatthieu 23. 4. Mais si trop peu de Lévites s’étaient présentés, la charge de chacun aurait été écrasante. Hélas, n’est-ce pas le cas aujourd’hui, où quelques serviteurs, bien peu nombreux pour une grande moissonMatthieu 9. 37, sont surchargés de travail, alors qu’une majorité de croyants n’ont pas pris conscience que le Seigneur les appelle à son œuvre ?
Les trois familles étaient d’importance numérique comparable. Pour une marche harmonieuse du peuple de Dieu, il convient que tous les dons s’expriment dans une diversité et une complémentarité qui contribueront à l’unité.
De même qu’un Lévite n’avait pas choisi la famille où il était né, le chrétien n’est pas libre de choisir où et comment il servira. Le Seigneur (ici Moïse, en figure, verset 49) le lui montrera. Chaque tâche, même la plus insignifiante en apparence, concourait au cheminement du glorieux sanctuaire de Dieu dans le désert, ce qui contribuait à lui donner toute sa dignité. Cela nous gardera de mépriser ou d’envier le service d’un autre, d’empiéter sur le domaine que le Seigneur lui a confié ou d’estimer qu’il empiète sur le mien…