Ce chapitre développe le sujet des Lévites, en donnant leur recensement. C’est surtout la première fois que Dieu parle clairement de leur service. On peut distinguer six parties, introduites par l’expression : “Et l’Éternel parla à Moïse, disant” (versets 5, 11, 14, 40, 44).
Il est navrant de constater que ce qui est retenu de cette famille, dès le verset 4, est le péché de Nadab et AbihuLévitique 10. 1, 2. La sacrificature n’était pas liée à la “noblesse” de la famille, mais au choix souverain de Dieu. La mention de cette faute en tête de ce chapitre rappelle que lorsque Dieu confère un privilège, l’homme l’utilise vite contre lui et corrompt ce don. Alors Dieu discipline, sans pour autant ôter ce qu’il a donné ; mais il nous amène à comprendre que ce privilège ne nous est maintenu que par pure grâce.
Dieu met à part une tribu particulière, celle de Lévi, pour en faire des serviteurs d’Aaron et de toute l’assemblée (versets 6, 7). Sept caractéristiques de leur charge sont énumérées :
Ainsi le service pour le Seigneur ne peut pas être dissocié du service pour l’assemblée. Quelle que soit la sphère de notre activité, nous sommes d’abord au service de Christ : “Vous servez le seigneur Christ” Colossiens 3. 24.
Les versets 6 et 9 ont leur contrepartie pour nous dans les paroles du Seigneur Jésus à son Père : “Ils étaient à toi et tu me les as donnés ; […] ceux que tu m’as donnés parce qu’ils sont à toi” Jean 17. 6, 9. Ailleurs il a dit : “Tout ce que le Père me donne viendra à moi” Jean 6. 37.
“Tu nous as donné Jésus,
A Jésus ton cœur nous donne”
peuvent chanter avec reconnaissance ceux qui se savent désormais indissolublement liés à Christ dès maintenant et pour l’éternité.
Mais cette relation est exclusive (verset 10). Aujourd’hui encore, les choses qui concernent la vie et la marche de l’assemblée ne regardent pas les non-croyants. Il convient donc d’être très discrets, en n’étalant pas ces choses devant des incrédulesMatthieu 6. 6 ; 1 Corinthiens 6. 1, 5, 6.
A la Pâque, l’Éternel avait sauvé les premiers-nés d’Israël, parce qu’il avait en vue de posséder pour lui des serviteurs. La place des Lévites parmi les fils d’Israël est donc la conjonction de deux événements :
Par cet échange, Dieu nous fait comprendre le lien étroit qui existe entre ces deux piliers fondamentaux du service :
Le choix de cette tribu montre aussi la grâce de Dieu, car leur ancêtre, Lévi, s’était distingué par sa violence et sa cruautéGenèse 34. 25-31 ; 49. 5-7. Dieu se glorifie en transformant des hommes, par nature volontaires et cruels, pour les élever à une position privilégiée et sainteÉphésiens 2. 3 b, 6.
Alors que les fils d’Israël étaient recensés à partir de vingt ans, les Lévites le sont au-dessus d’un mois. On peut en tirer deux applications :
Comme pour le campement et la marche de tout le peuple, le campement et le service particulier de chacune des trois familles de Lévites ne sont pas laissés à leur discrétion. Nous n’avons pas à choisir nous-mêmes le genre de service que le Seigneur veut nous voir accomplir. Lui, le “prince des princes” (verset 32), coordonne les diverses tâches en “plaçant” chacun là où il pourra être utile1 Corinthiens 12.
La tribu de Lévi était composée de trois familles :
Pour la troisième fois, Moïse est appelé à dénombrer. Il faut attendre ce chapitre pour connaître le nombre de premiers-nés qui furent sauvés lors de la nuit de la Pâque.
Les premiers-nés sont dénombrés au-dessus d’un mois : la manifestation de la vie de Dieu dans une âme nouvellement convertie prend quelquefois un peu de temps ; l’arbre étant connu à ses fruits, il devient alors évident que Dieu a opéré un changement.
La mention du bétail (verset 41) indique que Dieu affirme son autorité et ses prérogatives sur tout ce qui nous appartient.
Les Lévites étaient 22 000, alors que les premiers-nés étaient 22 273. Pour que l’échange puisse avoir lieu (verset 12), il fallait une compensation pour les 273 premiers-nés supplémentaires. L’Éternel est juste et ne peut pas faire l’abandon de ses droits. Aussi ces 273 hommes doivent-ils être rachetés à l’Éternel.
Le prix du rachat se montait à cinq sicles de vingt guéras par tête, soit cent guéras. Le chiffre vingt peut faire penser à nos vingt doigts : pour servir, nous avons besoin de nos mains et de nos piedsRomains 12. 1. Les cent guéras évoquent le fruit produit “au centuple” Luc 8. 8 ; Marc 4. 20 par la Parole semée sur la bonne terre, l’appréciation élevée qu’a le Seigneur de tout service potentiel.
Ainsi, dans la pensée de Dieu, tout racheté (en figure, tout premier-né) est un serviteur (ici, un Lévite). Mais, comme la différence de 273 personnes l’indique, tous les chrétiens ne réalisent pas qu’ils sont aussi des serviteurs. Christ (représenté par Moïse) a payé le prix de leur rachat (verset 49), mais leurs talents sont cachés dans la terreMatthieu 25. 25. Dieu veuille que nous ne soyons pas de ceux-là !