Ce chapitre nous transporte au début du règne de Sédécias. Il fait revivre devant nos yeux la situation nouvelle créée par la première
Jérémie, lui, en tant que prophète de l’Éternel, sent sa responsabilité à l’égard des pauvres du troupeau. Il partage leur vie quotidienne. A la misère du pays dévasté s’ajoute l’absence de ceux qui auraient pu travailler à sa reconstruction, de tous les charpentiers et les forgerons, emmenés par l’envahisseur (verset 2). Mais il se sent aussi des obligations morales vis-à-vis des exilés, même si leur déportation n’est que le fruit amer de leur désobéissance, de leur refus d’écouter les avertissements qu’il apportait, sans se lasser, de la part de Dieu. Or le roi Sédécias décide d’envoyer des messagers vers le roi de Babylone, son suzerain, qui l’a placé sur le trône. Il choisit Elhasça, dont le père Shaphan était un homme fidèle, et Guemaria, fils de Hilkija, peut-être un frère de Jérémie (1. 1).
Le prophète saisit l’occasion d’envoyer par leurs mains une lettre adressée à tous les exilés, et en particulier “au reste des anciens” (verset 1) qui ont survécu à la guerre et résisté aux souffrances de la déportation.
Dieu prend soin des siens qui sont dans le monde. Il voudrait les garder de s’égarer plus encore en suivant leur propre volonté.
Il établit ici clairement, par le moyen de Jérémie, que ce séjour à Babylone sera long. Jérémie invite donc les déportés à bâtir des maisons, à se marier, à fonder des familles (verset 6). Ils doivent chercher la paix de Babylone et prier l’Éternel pour elle. La paix pour cette ville sera le gage de leur propre paix (verset 7).
Nous sommes aussi exhortés à être soumis à tout ordre humain pour l’amour du Seigneur1 Pierre 2. 12-17 ; Romains 13. 1. N’oublions pas que nous sommes appelés à prier pour tous les hommes1 Timothée 2. 1-4. Nos rassemblements, mais aussi nos villes, ont un besoin pressant d’intercessions.
Par son message, Jérémie s’opposait à la funeste activité des faux prophètes au milieu des captifs rassemblés sur les bords du fleuve Kébar. On trouvait même des princes parmi ces hommes qui méditaient l’iniquité et donnaient de mauvais conseils.
Dieu se propose toujours de bénir finalement les siensDeutéronome 8. 16. Jérémie est chargé d’adresser des consolations, des encouragements, de touchantes promesses à ceux qui sont disposés à accepter humblement l’épreuve, réalisant que Dieu agit envers eux comme envers des filsHébreux 12. 7. L’Éternel leur fait dire : “Moi je connais les pensées que je pense à votre égard… pensées de paix et non de mal, pour vous donner un avenir et une espérance” (verset 11). S’ils le cherchent de tout leur cœur, il se fera trouver d’eux (versets 13, 14). Il est plein de grâce et miséricordieux.
Le retour du résidu après la captivité n’a été qu’un accomplissement partiel des promesses divines. Au temps fixé, le propos de Dieu s’accomplira pour la nation entière. Le verset 14 décrit ce grand retour, encore à venir. Le peuple sera rassemblé d’entre toutes les nations et tous les lieux où l’Éternel les avait chassés. Quel moment ce sera pour ce peuple merveilleux, répandu loin et ravagé, cette nation qui attend, attendÉsaïe 18. 2, 7.
Comme Juda à Babylone, le chrétien est un étranger sur la terre. Sa vraie patrie est dans les cieux. Il attend que s’accomplissent de très grandes et précieuses promesses. Son avenir et son espérance sont liés à la venue de Christ et à notre rassemblement auprès de lui2 Thessaloniciens 2. 1.
Pour ceux qui persistaient dans la désobéissance, en particulier pour le roi alors assis sur le trône de David – Sédécias – il n’y aurait pas de délivrance. Sous les effets conjugués de l’épée, de la famine et de la peste, ces rebelles deviendraient comme ces figues affreuses qu’on ne peut manger, tant elles sont mauvaises (verset 17 ; 24. 8). Ils seront chassés çà et là dans les royaumes de la terre.
Parmi les faux prophètes, deux sont spécialement désignés. Il s’agit d’Achab, fils de Kolaïa, et de Sédécias, fils de Maasceïa. Chez ces hommes l’immoralité la plus honteuse allait de pair avec le sacrilège et le mensonge (verset 21). Dieu annonce leur terrible jugement. Il les livre en la main de Nebucadnetsar. Il les grillera au feu, supplice en usage chez les ChaldéensDaniel 3. 6. Ils serviront désormais d’exemple de malédiction parmi tous les exilés (verset 22).
La lettre de Jérémie provoqua une réponse de la part de Shemahia, le Nékhélamite, qui était aussi à Babylone. Il envoya de sa propre autorité des lettres à tout le peuple à Jérusalem et en particulier à Sophonie2 Rois 25. 18. Il affirme que ce dernier a été nommé sacrificateur par l’Éternel et s’étonne qu’il n’ait pas usé de sa position officielle pour mettre en prison Jérémie, qu’il l’accuse de “faire l’inspiré”. Il voudrait qu’il soit réduit au silence (versets 26, 27). Sophonie se contente de faire lire ce message à Jérémie, qui reçoit peu après de l’Éternel une parole qu’il doit envoyer à tous les exilés (verset 31). Shemahia a prophétisé sans être envoyé. Il voulait, comme d’autres, amener le peuple à se confier au mensonge, et l’incitait à la révolte comme Hanania (28. 15, 16). Dieu va le punir. Il n’aura pas de descendance et lui-même ne verra pas le bien que l’Éternel fera à son peuple.
Les faux docteurs, aujourd’hui, sont aussi nombreux et dangereux que les faux prophètes autrefois2 Pierre 2. 1 ; Actes 20, 30. Soyons en garde contre ces mauvais ouvriers, si souvent dénoncés par le Seigneur lui-même et par les apôtres. La Parole, appliquée par le Saint Esprit à notre cœur, l’attachera à Christ, le Saint et le Véritable.