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Le premier livre de Moïse dit la Genèse
Sondez les Écritures - 1re année

Genèse 38

Joseph, bien-aimé de son père, rejeté par ses frères. Juda

2. Le péché de Juda

La descente de Juda : verset 1

“Et il arriva dans ce temps-là” : triste temps en vérité ! Le nom du Dieu de Jacob est constamment profané. Joseph le juste est banni de la famille ; le péché et le désordre s’installent au grand jour. N’avons-nous pas constaté que lorsque le Seigneur n’a plus sa place dans des familles chrétiennes, la porte peut alors s’ouvrir à toutes sortes de mauvaises choses ?

La famille de Jacob abandonne la voie de l’Éternel enseignée par ses pères (18. 19). Juda notamment se sépare de ses frères, et se retire. Il descend vers Adullam, au contact d’une nation condamnée d’avance à cause de ses pratiques iniques. Il semble avoir été séduit par cet Adullamite, idolâtre sans doute, dont il fera son ami (versets 12, 20) et le confident de sa mauvaise conduite.

Les unions cananéennes : versets 2-7

Ce n’est pas dans un tel milieu que Juda peut trouver une épouse digne de la famille d’Abraham (24. 3). Juda oublie aussi ce que furent les femmes d’Ésaü pour Isaac et Rebecca (26. 35), et sans doute aussi pour Jacob son père. Il pèche gravement, en connaissance de cause, en s’unissant à la fille de Shua, cet homme de Canaan. “Il la vit ; il la prit” ; cela ne rappelle-t-il pas l’odieuse manière de faire de Sichem lorsqu’il prit Dina ? On s’était empressé alors de parler d’infamie en Israël (34. 2, 7, 31).

Mais la conscience endurcie de Juda ne parle plus, et sa famille, créée sur de telles bases, va s’installer dans le mal. En vérité, quand le péché entre dans une famille chrétienne par la voie de son chef, c’est une grâce si Dieu intervient, comme ici, en jugement pour en tirer finalement sa gloire.

Juda a donc trois fils ; et c’est lui-même qui se charge de mettre dans les bras de son premier-né une Cananéenne. A cette école-là, Er fait vite ses preuves et l’Éternel doit le retrancher, jugement solennel dont la mémoire est conservée1 Chroniques 2. 3. Quelle terrible responsabilité pour Juda d’avoir conduit ce fils dans la voie de l’iniquité, et d’avoir attiré sur lui le châtiment suprême !

L’iniquité d’Onan : versets 8-11

Puis vient Onan, tout aussi méchant que son frère ; il témoigne d’un égoïsme parfait, du mépris de la femme de son frère et du nom du défunt qu’il refuse de relever dignement.

Quel était donc ce devoir de lévir ? L’Éternel l’insérera clairement dans le code de la loi mosaïqueDeutéronome 25. 5-10, mais la coutume semblait établie depuis longtemps, et ceci probablement pour des questions d’héritage. Il s’agissait de relever le nom d’un frère ou d’un parent défunt afin qu’il ne soit pas effacé, en vue de lui bâtir une maison, donc de lui conserver un héritage. Assurément Onan, en relevant le nom de son frère, aurait vu sa part d’héritage réduite d’autant. Il s’approche alors de Tamar pour prendre d’elle son plaisir, tout en refusant son devoir qui devait être la seule raison de venir vers elle ; on ne peut concevoir attitude plus odieuse. Aussi ce seul geste attire-t-il sur lui le terrible châtiment divin.

La foi de Tamar : versets 12-26

Tamar reste veuve dans la maison de son père. Onan l’avait trompée ; Juda la trompe aussi en lui promettant Shéla ; il sait bien qu’il ne l’enverra jamais. Il a trop peur de perdre son troisième fils, et préfère laisser dans l’affliction sa belle-fille qu’il avait pourtant lui-même choisie pour son premier-né. Juda compte sur Shéla pour sa propre postérité ; mais Dieu ne l’entend pas ainsi, et Tamar non plus ; elle ne se résigne pas. Il ne lui était pas interdit de se remarier, et Juda ne pouvait indéfiniment l’en empêcher (verset 11), mais nous pouvons deviner dans le cœur de cette Cananéenne une autre décision, dictée par une foi qui va s’affirmer.

Elle ne revendique pas le mariage à tout prix, soit avec Shéla selon la promesse de Juda, soit avec un autre homme en demandant à Juda de se délier de sa promesse. Ce qu’elle veut à l’évidence, c’est une place et une part dans la famille d’Israël. Comment a-t-elle pris connaissance des privilèges attachés à la descendance de cette famille ? Nous ne le savons pas ; les voies de grâce de Dieu sont quelquefois mystérieuses. Tamar n’a rien obtenu d’Onan selon son devoir de beau-frère (verset 8) ; elle sait qu’elle n’obtiendra rien de Shéla ; le cœur de Juda à cet égard est dur et injuste envers elle (verset 26).

Mais Dieu va lui faire justice et lui accorder une postérité de Juda lui-même. Certes la manière employée peut surprendre, mais sa foi n’était pas suffisamment éclairée pour ne compter que sur la pleine suffisance du Dieu d’Israël pour sa postérité. L’Éternel lui accorde miraculeusement ce qu’elle désire, ce qu’elle attend maintenant au péril de sa vie (verset 24). Juda lui, est aussi dur (verset 24) qu’égoïste et soucieux de sa réputation devant le monde (verset 23) ; mais il est forcé de reconnaître toute l’iniquité de sa conduite (verset 26) dénoncée par l’acte de foi de sa belle-fille.

La descendance de Tamar : versets 27-30

Tamar est maintenant comblée par cette double naissance ; ce n’est pas une surprise pour elle comme ce le fut pour Rebecca, mais une récompense de sa foi. Si Ésaü a été écarté de la postérité de droit divin, Pérets et Zérakh en feront tous deux partie. Pérets lui-même aura le premier rang, avant les enfants de Shéla. Il entre dans la lignée du Christ. On ne peut qu’admirer la grâce de Dieu à l’égard de cette pauvre Cananéenne, qui a été retirée de cette nation condamnée, pour entrer dans le cercle des bénédictions divines et engendrer une postérité glorieuse et enviéeRuth 4. 12 au même titre que celle de Rachel et Léa. On peut admirer aussi la foi de cette femme ; alors que tout était contre elle, elle n’a jamais renoncé aux justes privilèges (verset 26) qu’elle avait acquis non par naissance mais par la grâce divine. Elle s’est inscrite non seulement dans la famille d’Israël, mais dans la lignée du Messie avec ces trois autres femmes venues de loinMatthieu 1. 3-6 : Thamar, Rahab, Ruth et Bath-Shéba : quatre monuments de la miséricorde divine.

Genèse 38

1Et il arriva, dans ce temps-là, que Juda descendit d’auprès de ses frères, et se retira vers un homme adullamite, nommé Hira. 2Et Juda y vit la fille d’un homme cananéen, et son nom était Shua ; et il la prit, et vint vers elle. 3Et elle conçut, et enfanta un fils, et on appela son nom Er. 4Et elle conçut encore, et enfanta un fils, et elle appela son nom Onan. 5Et elle enfanta encore un fils, et elle appela son nom Shéla. Et [Juda] était à Kezib quand elle l’enfanta. 6Et Juda prit pour Er, son premier-né, une femme qui se nommait Tamar. 7Et Er, premier-né de Juda, était méchant aux yeux de l’Éternel, et l’Éternel le fit mourir. 8Et Juda dit à Onan : Va vers la femme de ton frère, et remplis envers elle le devoir de beau-frère, et suscite de la semence à ton frère. 9Et Onan savait que la semence ne serait pas à lui ; et il arriva que lorsqu’il entra vers la femme de son frère, il perdit sur la terre, pour ne pas donner de semence à son frère. 10Et ce qu’il faisait fut mauvais aux yeux de l’Éternel, et il le fit mourir aussi. 11Et Juda dit à Tamar, sa belle-fille : Demeure veuve dans la maison de ton père, jusqu’à ce que Shéla, mon fils, soit devenu grand ; car il dit : De peur qu’il ne meure, lui aussi, comme ses frères. Et Tamar s’en alla, et demeura dans la maison de son père.

12Et les jours se multiplièrent, et la fille de Shua, femme de Juda, mourut ; et Juda se consola, et monta à Thimna, lui et Hira, l’Adullamite, son ami, vers les tondeurs de son troupeau. 13Et on l’annonça à Tamar, en disant : Voici, ton beau-père monte à Thimna pour tondre son troupeau. 14Et elle ôta de dessus elle les vêtements de son veuvage, et se couvrit d’un voile, et s’enveloppa, et s’assit à l’entrée d’Énaïm, qui était sur le chemin de Thimna ; car elle voyait que Shéla était devenu grand, et qu’elle ne lui était pas donnée pour femme. 15Et Juda la vit, et la tint pour une prostituée, car elle avait couvert son visage. 16Et il se détourna vers elle, dans le chemin, et dit : Permets, je te prie, que je vienne vers toi. Car il ne savait pas que c’était sa belle-fille. Et elle dit : Que me donneras-tu, afin que tu viennes vers moi ? 17Et il dit : J’enverrai un chevreau du troupeau. Et elle dit : [Me] donneras-tu un gage, jusqu’à ce que tu l’envoies ? 18Et il dit : Quel gage te donnerai-je ? Et elle dit : Ton cachet, et ton cordon, et ton bâton qui est en ta main. Et il [les] lui donna ; et il vint vers elle, et elle conçut de lui. 19Et elle se leva et s’en alla, et ôta son voile de dessus elle, et revêtit les vêtements de son veuvage. 20Et Juda envoya le chevreau par la main de son ami, l’Adullamite, pour recevoir le gage de la main de la femme ; mais il ne la trouva pas. 21Et il interrogea les hommes du lieu, disant : Où est cette prostituéea qui était à Énaïm, sur le chemin ? Et ils dirent : Il n’y a pas eu ici de prostituéea. 22Et il retourna vers Juda, et dit : Je ne l’ai pas trouvée, et aussi les gens du lieu m’ont dit : Il n’y a pas eu ici de prostituéea. 23Et Juda dit : Qu’elle prenne le [gage] pour elle, de peur que nous ne soyons en mépris. Voici, j’ai envoyé ce chevreau, et toi tu ne l’as pas trouvée.

24Et il arriva, environ trois mois après, qu’on informa Juda, en disant : Tamar, ta belle-fille, s’est prostituée, et voici, elle est même enceinte par la prostitution. Et Juda dit : Faites-la sortir, et qu’elle soit brûlée. 25Comme on la faisait sortir, elle envoya vers son beau-père, disant : C’est de l’homme à qui appartiennent ces choses que je suis enceinte. Et elle dit : Reconnais, je te prie, à qui est ce cachet, et ce cordon, et ce bâton. 26Et Juda [les] reconnut, et dit : Elle est plus juste que moi ; parce que je ne l’ai pas donnée à Shéla, mon fils. Et il ne la connut plus. 27Et il arriva, au temps où elle enfanta, que voici, des jumeaux étaient dans son ventre ; 28et il arriva, comme elle enfantait, que [l’un d’eux] tendit la main ; et la sage-femme la prit, et lia sur sa main un fil écarlate, en disant : Celui-ci sort le premier. 29Et il arriva, comme il retira sa main, que voici, son frère sortit ; et elle dit : Quelle brèche tu as faite ! La brèche est sur toi. Et on appela son nom Péretsb. 30Et ensuite sortit son frère, sur la main duquel était le fil écarlate ; et on appela son nom Zérakhc.

Notes

aici, propr. : [femme] consacrée [à la prostitution pour le culte d’Ashtaroth] .
bbrèche.
clever ; voir Ésaïe 60. 3.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)