Abraham est maintenant avancé en âge et comblé de bénédictions divines, comme le seront toujours ceux qui marchent devant la face de Dieu (verset 40 ; 17. 1), et exposent toutes leurs voies à sa lumière.
La décision qu’il soumet à son serviteur apparaît bien pour lui d’une importance capitale, et c’est à celui qui a toute sa confiance qu’il s’en remet pour accomplir, après serment, une haute mission.
Abraham pose trois conditions formelles :
Beaucoup de croyants ont entendu l’appel du Seigneur depuis bientôt deux siècles, pour sortir des groupements religieux organisés par l’homme, et jouir du ministère du Saint Esprit dans une atmosphère céleste. Que les générations actuelles ne retournent pas d’où les précédentes sont sorties avec beaucoup de courage et de souffrances, mais dans la joie de l’Esprit Saint !
Abraham prend donc l’initiative de la recherche d’une épouse pour son fils. La responsabilité aujourd’hui en incombe aux enfants eux-mêmes, mais dans une vraie recherche de la volonté du Seigneur et dans une réelle communion de pensées avec leurs parents croyants, car ce doit être en quelque sorte l’heureuse conclusion de la manière dont ils ont été élevés. Ils doivent agir dans cet esprit de dépendance et d’obéissance à Dieu qui caractérise le serviteur d’Abraham.
Celui-ci est un homme de prière ; il formule une demande précise, dans la recherche de la volonté de Dieu. Il voudra la discerner dans l’accomplissement du signe qu’il sollicite. Il connaît la puissance et la grâce du Dieu de son seigneur (versets 12, 14), qui est aussi le sien. Il fait par là même ressortir la piété et la fidélité du patriarche dans sa maison. Il prie pour une heureuse rencontre à ce puits, pour que la foi de son maître soit honorée. Tout cela est d’une grande beauté morale.
Le serviteur formule sa prière “dans son cœur” (verset 45), mais celui qui sonde les cœurs l’a entendue avant qu’elle soit achevée, et il va l’exaucerÉsaïe 65. 24. Il fait sortir “celle qu’il a destinée” à Isaac, comme il le fait toujours en son temps et à sa manière pour tous ceux qui s’attendent à lui. Rebecca apparaît ; sa pureté et sa beauté physique n’ont d’égales que sa beauté morale, dans son empressement et son dévouement dans un bien humble service.
Jeunes filles, vous êtes appelées à manifester ces fruits de la vie divine en vous conservant pures, car cela est d’un grand prix devant Dieu1 Pierre 3. 2. Vous serez ainsi capables de procurer, comme Rebecca, beaucoup de fraîcheur autour de vous. Et vous serez appréciées du Seigneur qui considère avec attention tout ce que vous faites (verset 21).
Ainsi l’homme regarde Rebecca, il ne se hâte pas de conclure ; mais lorsque la fille de Béthuel déclinera sa parenté, il n’y aura plus de doute (verset 47). Le serviteur pourra la parer des ornements marquant le choix divin, et rendre grâce à celui qui l’a conduit par le vrai chemin (verset 48).
Nous avons déjà entendu quelques questions solennelles dans ce livre de la Genèse ; en voilà une nouvelle : “De qui es-tu fille ? Fais-le-moi savoir, je te prie”. Avant le mariage, il faut y avoir répondu et avoir reconnu sa filiation ; il faut avoir confessé le nom de celui que nous devons aimer en premier, le Seigneur ; il faut s’être gardée pure par amour pour lui2 Corinthiens 6. 17, 18 ; 7. 1. Rebecca est vierge, elle est prête à répondre à l’appel.
Son frère Laban est bien différent. Il est le type de ce que l’on peut appeler maintenant avec tristesse un chrétien mondain ; la suite des récits le confirmera. Ses lèvres prononcent avec aisance le nom de l’Éternel, mais son cœur ne l’honore pas. Il a une forme de piété, mais sans réalité ni puissance. Il regarde aux richesses matérielles (verset 30), et fixe sa conduite d’après ce qu’il voit ; triste exemple d’une profession sans vie !
Le serviteur est certes reçu avec convivialité, mais cela même peut être une entrave dans l’accomplissement de son service. Il importe pour cet homme fidèle d’agir promptement dans ce lieu et de ne pas s’y attarder, afin de rester dans l’esprit de sa mission. Il ne voudra manger (verset 33) qu’après avoir obtenu une réponse favorable, et l’Éternel va incliner les cœurs dans ce sens. Les hommes de cette maison ne sont certainement pas restés insensibles au témoignage rendu par ce serviteur au Dieu de son seigneur dans sa prière. Ils ont dû également être frappés de voir cet étranger se prosterner jusqu’en terre devant son Dieu (versets 48, 52) : “N’aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur” 2 Timothée 1. 8, nous dit son apôtre.
Rebecca peut maintenant être ornée de tous les présents venant du riche héritier (verset 53). Cependant elle ne s’arrête pas aux dons, mais elle comprend qui est Isaac. Désormais elle va “oublier les choses qui sont derrière” Philippiens 3. 14, “oublier son peuple et la maison de son père” Psaume 45. 11, pour aller à la rencontre de celui qui désirera sa beauté. “J’irai” : digne fille spirituelle d’Abraham qui avait, sur l’ordre de Dieu, quitté son pays, sa parenté, la maison de son père ; mais elle sait où elle va. Plus tard, Ruth l’étrangère pourra quitter son peuple et ses dieux, son père et sa mère, et dire à sa belle-mère : “Où tu iras, j’irai” Ruth 1. 16 ; elle viendra s’abriter sous les ailes du Dieu d’Israël. Beaux exemples pour nos jeunes filles, de celles qui autrefois ont trouvé des époux selon Dieu dans le chemin de la foi.
Isaac attend auprès du “puits du Vivant qui se révèle”. C’est auprès d’un tel puits que le croyant retrouve de nouvelles forces, des rafraîchissements dans l’épreuve, des joies célestes et spirituelles. C’est là qu’Isaac conduira son épouse pour qu’ils jouissent ensemble de cette eau vive (25. 11).
Le Dieu vivant se révèle dans sa Parole. Il conduit l’homme pieux à des méditations heureuses, et c’est dans cet esprit que le jeune Isaac s’approche de sa future épouse. Ils lèvent les yeux l’un vers l’autre dans un amour naissant qui s’épanouira dans la tente (verset 67) ; celle-ci est le symbole du pèlerinage dont Sara a trouvé le terme.
Rebecca s’est voilée ; elle ne veut appartenir qu’à son mari ; sa beauté est pour lui. Elle couvre sa gloire personnelle, dans une humble soumission à celui à qui elle joint sa vie désormais, bel exemple pour les croyantes d’aujourd’hui qui désirent honorer le Seigneur1 Corinthiens 11. 7, 10, 13, 15.
Dès avant la fondation du monde, le Père, qui aime le Fils, désire une épouse pour lui. Il appelle celle-ci d’un pays éloigné “vous qui étiez loin” Éphésiens 2. 13, 17. Il envoie le Saint Esprit de la promesse, l’agent fidèle qui administre tout ce qui est à lui (versets 2, 10), pour former cette épouse depuis le jour de la Pentecôte en la retirant du monde. L’Esprit Saint la conduit vers la maison du Père, où elle sera éternellement et glorieusement unie au Fils bien-aimé.
Christ attend dans le ciel, pays de la promesse, le moment bienheureux où il se présentera son Église comme une vierge chaste et belle (verset 16) 2 Corinthiens 11. 2 ; Éphésiens 5. 27. Le Saint Esprit habite présentement dans la maison de Dieu, l’AssembléeÉphésiens 2. 22. S’il n’est pas contristé, il déploie devant celle-ci les richesses insondables et toutes les gloires du Seigneur, car le Père qui l’aime a donné au Fils tout ce qu’il a (verset 36) Jean 3. 35 ; les arrhes en sont un témoignage (verset 53) Éphésiens 1. 14.
L’Église, comme Rebecca, s’est levée (verset 61), et le Saint Esprit l’a prise en charge. Il la conduit à travers le désert. Il ne l’entretient pas de ce qu’elle a quitté, mais parle à son cœur de celui qu’elle aime, quoique ne l’ayant pas vu1 Pierre 1. 8. La fin du voyage approche, le voile est mis en signe de soumission. Mais le bien-aimé veut discerner, lui aux yeux de qui toutes choses sont découvertes, la pureté et la fidélité de celle dont “les yeux sont des colombes derrière son voile” Cantique des cantiques 4. 1. L’épouse céleste consolera le cœur de celui qui, pour un moment, a perdu Israël (en figure Sara) (verset 67) ; et le Saint Esprit (verset 66) alimentera, dans les merveilleux résultats de sa mission, la louange éternelle à la gloire de Dieu.