Dans la nouvelle section qui s’étend du chapitre 12 au chapitre 24, Dieu explique longuement les raisons du jugement qui va s’abattre sur Jérusalem. Le peuple devait en effet savoir que :
Pour cela, Ézéchiel prononça une suite de discours, dont l’unité d’intention et la diversité de formes littéraires sont admirables.
Dès le début de sa mission, Dieu avait averti Ézéchiel que les exilés de son peuple ne voudraient pas recevoir la parole de Dieu (2. 3-8 ; 3. 7-9). Il le lui confirma ici (versets 1, 2). Leurs oreilles n’étaient pas prêtes à écouter et leurs yeux même étaient aveuglésÉsaïe 6. 10 ; Jérémie 5. 21 ; Matthieu 13. 14.
Pourtant, Dieu commanda à Ézéchiel de leur apporter un message à la fois visuel (par des signes) 1 et auditif (par l’explication des signes) ; “peut-être” seraient-ils touchés par ces actes hors du commun (verset 3 b). Quelle bonté de la part de Dieu d’employer des moyens si particuliers pour attirer l’attention de son peuple rebelle !
Ézéchiel dut jouer deux scènes pour représenter le sort des Juifs de Jérusalem qui allaient être contraints à l’exil :
Dans la suite de cette prophétie, le Seigneur annonça que la plupart des Juifs de Jérusalem mourraient par l’épée, la famine et la peste (verset 16). Mais une minorité survivrait pour raconter aux nations les raisons de cette tragédie (14. 22 ; 33. 21). Le témoignage de cette diaspora3 amènerait des personnes à la connaissance du vrai Dieu. Ainsi les jugements que le peuple juif a subi prouvent au monde entier que chaque homme doit prendre au sérieux le jugement finalApocalypse 21. 8. Si les jugements temporels, annoncés dans la parole de Dieu, dont la véracité historique peut être vérifiée, se sont accomplis à la lettre, est-il raisonnable de mettre en doute le jugement éternel annoncé par la même Bible ?
Comme Ézéchiel, nous sommes invités à montrer par notre comportement à ceux qui nous entourent, que nous sommes prêts à partir… non pas pour l’exil, mais pour notre patrie céleste. Peut-être les questions qui nous seront posées nous permettront-elles de rendre témoignage de l’espérance qui est en nous1 Pierre 3. 15 et d’avertir nos contemporains. Quant à notre bagage, se limite-t-il au strict nécessaire, comme celui du déporté ou bien nous encombrons-nous de fardeaux inutiles ?
Le prophète avait déjà joué une scène illustrant la famine qui sévirait à Jérusalem lors du siège (4. 9-17). Cette nouvelle scène n’est pas une répétition. Elle décrit la situation du petit nombre de Juifs qui resteraient dans le pays après la destruction de la capitale, tandis que la masse du peuple serait exilée. En effet, Nebucadnetsar laissa en terre d’Israël des “pauvres du pays” sous l’autorité de Guedalia2 Rois 25. 12, 22 ; Jérémie 39. 10 ; 40. Jérémie confirme que cette population vivait dans la crainte permanente de la famine et de la violenceJérémie 42. 14. Finalement, cette minorité alla se réfugier en Égypte contre la volonté de Dieu. Après quoi, le pays devint un désert, conformément à la prophétie du verset 20.
Pourtant, cette prédiction n’était pas irrévocable : Dieu aurait été prêt à bénir ce peuple resté au pays, comme Jérémie le lui annonçaitJérémie 42. 7-12 ; mais il ne voulut pas écouter la voix de son DieuJérémie 42. 13-22.
Ce “trouble”, ce “tremblement”, cette “inquiétude”, fut la part du peuple juif non seulement sous Nebucadnetsar, mais aussi pendant toute la suite de l’histoire d’Israël. Ne retrouvant nulle part une vraie patrie, chassés pendant des siècles d’un pays à l’autre, les Juifs ont vécu dans une incertitude et une peur continuellesDeutéronome 28. 64-67. Quoique souvent latente, cette crainte n’habite-t-elle pas tous ceux qui se sont volontairement éloignés de Dieu ?
Il est merveilleux de voir dans ce chapitre comment l’Éternel avait prévu tous les détails du sort de son peuple. De même, le Seigneur connaît tout ce qui arrivera dans notre vie. Écoutons sa voix et ayons confiance en celui qui trace notre chemin.