Dieu reprend ici pour la troisième fois l’histoire de son peuple (chapitre 16 et 20). L’allégorie de ce chapitre offre de nombreux traits de similitude avec celle du chapitre 16 ; on relève cependant que :
Cette fois, la parabole met en scène deux sœursJérémie 3. 6-11. L’aînée, Ohola, représente Samarie, la capitale du royaume des dix tribus du nord. Oholiba symbolise Jérusalem, la capitale des deux tribus du sud (verset 4). Bien que formant au départ une seule nation (“une même mère”, verset 2), les deux sœurs sont distinguées dès l’Égypte. Les racines du schisme entre Israël et Juda remontaient bien avant la division qui eut lieu sous Roboam1 Rois 12. La volonté de suprématie d’Éphraïm s’était déjà révélée auparavantJuges 8. 1 ; 2 Samuel 19. 42 ; 20. 1, 2. L’origine d’une division dans le peuple de Dieu est bien souvent à chercher longtemps avant sa manifestation effective ; aussi veillons à en éliminer les germesHébreux 12. 15, faute de quoi nous pourrions ne plus maîtriser leur développement.
“Oholiba” signifie : “ma tente en elle”, car Dieu avait son temple à Jérusalem, “le lieu qu’il a choisi pour y faire habiter son nom”. “Ohola” veut dire : “sa tente” ; Samarie avait son propre sanctuaire qui était une abomination pour l’Éternel1 Rois 16. 32.
“Elles étaient à moi” (verset 4) : Dieu avait des droits sur son peuple, mais celui-ci n’a cessé de les mépriser. Au Sinaï, l’Éternel avait fait une alliance avec Israël, qui est figurée ici par un contrat de mariage. Mais l’histoire du peuple est une suite d’infidélités à cet engagement. Déjà, avant l’alliance du Sinaï, les douze tribus vivaient dans l’idolâtrie (verset 3 ; 20. 8). Ce « virus » attrapé en Égypte portera des conséquences néfastes dans toute la suite (versets 8, 19, 21, 27).
Les dix tribus commirent une fornication spirituelle : au lieu de se confier en l’Éternel, elles nouèrent des relations avec les Égyptiens (verset 8) et les Assyriens (versets 5-7) 2 Rois 15. 19 ; 17. 3 ; Osée 7. 11 ; 8. 9 ; 12. 2. Ces alliances se traduisirent par un mélange religieux coupable ; sans rejeter formellement le vrai Dieu, les Israélites s’adonnèrent au culte des faux dieux de leurs alliés.
C’est pourquoi Dieu décida de juger les dix tribus précisément par le moyen des Assyriens, par la guerre et la déportation (versets 9, 10). Ces événements eurent lieu vers 720 av. J.-C. 2 Rois 17.
Les conséquences de l’infidélité du royaume du nord auraient dû parler aux autres “femmes” (verset 10), c’est-à-dire aux autres nations, au premier rang desquelles était Juda, le royaume « sœur ». Mais les Juifs tombèrent encore plus bas dans le péché (verset 11) Jérémie 3. 11 en ayant des relations avec les Assyriens (versets 11-13), les Babyloniens (versets 14-18) et les Égyptiens (versets 19-21).
A cause de cela, Juda devait être jugé précisément par les Babyloniens et les Assyriens (versets 22-30) 1, subissant le même sort que Samarie (versets 31-35).
Dans les versets 36 à 44, Ézéchiel énuméra en détail une fois encore les péchés des douze tribus2. Leur plus grande faute était de confondre le culte du seul vrai Dieu, l’Éternel, et le culte impur et criminel des faux dieux, les Moloch (versets 39-41). Quelle peine la loi requerrait-elle contre le meurtre et l’adultère (verset 45) ? La mort (versets 46-49) Nombres 35. 16 ; Deutéronome 22. 22, que les deux sœurs connaîtraient sans trouver miséricorde.
C’est encore un chapitre qui vient parler à notre conscience. Qu’il est grave de devenir infidèle au Seigneur et de s’allier au monde ! Nous courrons alors le risque d’être châtiés, par le monde ou de toute autre façon. Pierre nous avertit à propos des faux prophètes : “On est esclave de celui par qui on est vaincu” 2 Pierre 2. 19. Ne soyons pas comme Démas qui a “aimé le présent siècle” 2 Timothée 4. 10. Faisons notre profit des exemples négatifs que Dieu nous donne comme avertissement (verset 48) pour éviter de tomber dans les mêmes égarements3. Chaque jour, consacrons-nous de nouveau au Seigneur Jésus pour lui donner la place prééminente dans notre vieColossiens 1. 18b en nous appuyant sur lui de tout notre cœurProverbes 3. 5 ; 23. 26.