En réponse à l’intercession du prophète (verset 13 b), Dieu lui montra où se trouvait le résidu (ou le “reste”) d’Israël : non pas à Jérusalem, mais en exil. Les vrais frères du prophète n’étaient plus les autres sacrificateurs restés près du temple dont il avait pu voir l’iniquité (chapitre 8), mais ces exilés méprisés. Ceux-ci représentaient désormais l’ensemble de la “maison d’Israël” aux yeux de Dieu (verset 15a).
La fin du verset 15 rapporte deux déclarations méprisantes des Juifs restés à Jérusalem à propos des exilés : “Éloignez-vous de l’Éternel, ce pays nous est donné en possession” (verset 15b). Ceux qui prétendaient que “l’Éternel avait abandonné le pays” (8. 12) n’étaient qu’une minorité. La masse du peuple demeuré à Jérusalem était fière de posséder le temple de Dieu et pensait que sa présence leur assurait la sécurité. Mais ils y mettaient leur orgueil, tout en ne vivant pas en ordre avec leurs concitoyensJérémie 7. 1-7. Ces hommes considéraient leurs frères exilés comme des êtres de classe inférieure, éloignés de Dieu et du lieu de sa présence, et déchus de leur droit au pays promis.
Le départ de la présence de Dieu, qu’ils n’avaient pas su voir venir, allait leur apporter un cinglant démenti (versets 22, 23). Et c’est un exilé, Ézéchiel, que Dieu choisit pour rapporter cette scène tragique (verset 25).
Dieu répondit aux prétentions des Juifs de Jérusalem par une série de promesses destinées aux exilés. Ceux-ci seraient dans l’avenir l’objet d’une “rédemption” 1 :
Mais ceux des exilés dont le “cœur” ne serait pas touché, seraient jugés comme les Juifs restés au pays (verset 21).
Ainsi, en quelques versets, l’Éternel donne l’essentiel du message moral du livre entier, qui sera ensuite développé dans plusieurs autres chapitres.
Le verset 16 a été en profond encouragement à de nombreux chrétiens isolés, éloignés pour des circonstances diverses d’un lieu de culte. Leur expérience a maintes fois confirmé que Dieu était fidèle à sa promesse et que sa présence les avait encouragés dans leur solitude.
Cette promesse est aussi pour nous collectivement : l’Église est aujourd’hui bien dispersée par sa propre faute, mais le Seigneur est toujours prêt à répondre à l’humble désir de ceux qui le cherchent pour se rassembler autour de lui.
Après le départ définitif de la gloire de Dieu, la vision d’Ézéchiel prit fin et l’esprit du prophète retourna en Babylonie, le pays des Chaldéens. Son cœur était rempli des révélations que Dieu venait de lui faire. Aussi les partagea-t-il sans attendre avec ses co-exilés (verset 25) Luc 6. 45b. Son rapport devait leur montrer l’horreur que Dieu a de l’idolâtrie, afin qu’ils en soient guéris.
Ce chapitre est pour nous un sérieux avertissement. Comme les Juifs restés à Jérusalem (verset 15), il peut nous arriver de prendre une attitude de supériorité vis-à-vis d’autres chrétiens et de nous glorifier de nos privilèges spirituels ou de la présence du Seigneur parmi nous. Or Dieu hait l’orgueilProverbes 8. 13, et l’orgueil spirituel en particulierApocalypse 3. 17. Il sera alors obligé de nous châtier sévèrement, allant peut-être jusqu’à nous retirer sa présenceApocalypse 2. 5. Que le solennel exemple de ce qui est arrivé à Israël nous garde de tomber dans ce piège !