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Le livre du prophète Ézéchiel
Sondez les Écritures - 3e année

Ézéchiel 14. 12 - 15. 8

Les raisons du jugement

3. Les justes réchappés : 14. 12-23

Les versets précédents (versets 1-11) dévoilaient l’hypocrisie d’Israël qui refusait de se repentir et allait malgré tout consulter Dieu en faisant semblant de s’intéresser à sa Parole. Au-delà de ce cas particulier, l’Éternel donna ensuite des principes généraux sur sa manière de juger. “Si un pays” (verset 13) : la “maison d’Israël” étant mise de côté et jugée, Dieu plaçait désormais tous les peuples au même niveau, sans préférencesActes 10. 34 ; Romains 2. 11 ; 1 Pierre 1. 17.

Le principe de base est celui-ci : tout pays dont les habitants pèchent contre Dieu et persévèrent dans le mal, est destiné à subir son jugement. Celui-ci est évoqué sous quatre formes différentes dans le domaine matériel :

  • la famine (versets 13, 14) – troubles économiques,
  • les bêtes sauvages (versets 15, 16) – troubles écologiques,
  • la guerre (versets 17, 18) – troubles politiques,
  • l’épidémie (versets 19, 20) – troubles sanitaires.

Dans le domaine spirituel, ces quatre jugements ont aussi leur contrepartie :

  • la famine est l’absence de communication de la part de DieuAmos 8. 11 ;
  • les bêtes mauvaises symbolisent les faux docteursActes 20. 29 ;
  • l’épée parle du jugement divinApocalypse 2. 12, 16 ;
  • la peste symbolise le péché, “aiguillon de la mort” Osée 13. 14 ; 1 Corinthiens 15. 55, 56.

Même la présence d’hommes justes comme Noé1 (qui avait sauvé sa famille) Genèse 6. 18, DanielDaniel 1. 8 ; 6. 62 et Job (qui avait intercédé pour ses amisJob 1. 1 ; 1. 8 ; 42. 8), n’empêcherait pas le jugement divin. De tels hommes sauveraient seulement leur propre vie (versets 14, 16, 18, 20). Jérémie avait déjà annoncé que l’intercession d’hommes de prière comme Moïse et Samuel ne serait plus efficaceJérémie 15. 1-4.

Si Dieu est prêt à juger tout pays qui le mérite (verset 13 a), à combien plus forte raison Jérusalem (versets 21-23) ! Cette ville avait une responsabilité particulière car elle était – et elle reste – le centre des pensées de Dieu à l’égard de son peuple terrestre et de toutes les nations (5. 5) Deutéronome 32. 8.

Les quelques réchappés de la destruction de Jérusalem (verset 22) ne seraient épargnés que pour témoigner du bien fondé du jugement (verset 23). Dieu ne juge pas de façon aveugle ou injuste. Ils pourraient alors “consoler” leurs frères exilés : le jugement de Dieu est en effet un fardeau pour celui qui aime le peuple de Dieu ; mais lorsqu’on voit combien le nom de Dieu a été déshonoré, on comprend le jugement exercé.

4. La parabole du cep : 15. 1-8

La Bible compare souvent Israël à une vigne, la vigne de Dieu3. Le peuple avait été pris d’Égypte et “planté” au pays promisPsaume 80. 9. L’Éternel avait soigné cette vigne avec amour, en multipliant ses soins à son égard, afin d’en obtenir des fruits. Mais, quelle déception ! elle n’avait pas porté de fruitsÉsaïe 5. 1-7.

Ézéchiel reprend cette comparaison à propos de Jérusalem (verset 6b). La vigne vaut surtout par ses fruits. Mais si elle n’en produit pas, elle devient totalement inutile, car son bois n’a aucune valeur pratique (versets 1-3). A peine sert-il à nourrir un feu éphémère ; que dire alors lorsqu’il a commencé à se consumer (versets 4, 5) !

Jérusalem n’avait pas porté de fruit pour Dieu. Ainsi les gens de Jérusalem avaient manqué le but de leur vie : vivre pour la gloire et la joie de Dieu. Voilà pourquoi l’armée babylonienne allait brûler la ville (versets 6-8) 2 Rois 25. 9. Au moment où Ézéchiel prononça ces paroles, Jérusalem avait déjà subi un jugement partiel (le feu avait “consumé les deux bouts”, verset 4), mais le jugement complet touchant “le milieu” était encore futur.

Rappelons-nous que le peuple de Dieu n’a aucune valeur propre. S’il ne produit aucun fruit, il a manqué sa mission. Dans la pensée de Dieu, tant l’Église que tout individu qui en fait partie sont laissés sur terre pour servir aux plans de Dieu et non pas simplement pour y mener une existence à leur gré.

Dans le N.T., Christ, le “Fils de l’homme”, reprend la parabole du cep qu’avait développé Ézéchiel, le “fils d’homme”. Pendant le rejet d’Israël, Jésus est lui-même “le vrai cep” Jean 15 : lui seul a porté le fruit le plus excellent pour Dieu, en le glorifiant pendant sa vie sur la terre. Maintenant, il continue à en produire à travers les vrais croyants qui ont été personnellement liés à lui (les “sarments”). Mais ceux qui se contentent d’une simple profession sans vie réelle, finiront aussi dans le feuJean 15. 6.

Voici quelques-uns des fruits que Dieu aimerait voir en nous :

  • “le fruit de l’Esprit” Galates 5. 22 ;
  • “le fruit paisible de la justice” et de la sagesse d’en hautHébreux 12. 11 ; Philippiens 1. 11 ; Jacques 3. 17, 18 ;
  • “le fruit dans la sainteté” Romains 6. 22 ;
  • “le fruit des lèvres” Hébreux 13. 15 ;
  • “le fruit de la lumière” Éphésiens 5. 9.

Notes

1Noé était un “homme juste” (Genèse 6. 9) ; il était juste devant l’Éternel (Genèse 7. 1) ; il était “héritier de la justice” (Hébreux 11. 7) ; il fut un “prédicateur de justice” (2 Pierre 2. 5).
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La mention d’un contemporain d’Ézéchiel nous donne une instruction pratique : il n’est pas nécessaire d’attendre que nos frères soient morts pour reconnaître leur valeur !

Le nom de Daniel apparaît trois fois dans le livre d’Ézéchiel (14. 14, 20 ; 28. 3), sous une orthographe qui diffère légèrement dans le texte hébreu de celle employée dans le livre de Daniel et qui pourrait se lire “Danel”. Certains critiques ont pensé qu’il ne s’agissait pas du Daniel de la Bible, mais d’un Phénicien, nommé Danel, dont parlent des écrits ougarites de Ras Shamra. Il est dépeint comme un juge sage, défenseur des veuves et des orphelins. Pourtant il n’est pas besoin de faire appel à cet homme et tout laisse à penser que ce verset fait bien référence au Daniel biblique : (a) les différences d’orthographe pour un même personnage sont un phénomène fréquent et normal dans l’A.T. ; (b) Daniel était déjà un magistrat important à la cour de Nebucadnetsar, réputé pour sa conduite et sa sagesse (Daniel 1. 20) ; (c) comme les deux autres personnages bibliques cités, il a été sauvé de la mort (Daniel 2. 12).

3

Voici quelques végétaux qui, parmi d’autres, symbolisent dans la Bible le peuple d’Israël :

  • l’olivier : Israël en relation d’alliance avec Dieu (Romains 11. 16-32),
  • le figuier : plus particulièrement les Juifs, sans fruit pour Dieu (Matthieu 21. 18-20),
  • le cèdre : Israël dans sa splendeur parmi les nations (17. 3),
  • la vigne : Israël en relation spirituelle avec Dieu (Ésaïe 5. 7),
  • le buisson d’épines : ce qu’Israël est devenu sous le jugement de Dieu (Exode 3. 2 ; Juges 9. 14, 15).

Ézéchiel 14

12Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : 13Fils d’homme, si un pays pèche contre moi en commettant une infidélité, et que j’étende ma main sur lui, et que je lui brise le bâton du pain, et y envoie la famine, et retranche du milieu de lui les hommes et les bêtes, 14et que ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, soient au milieu de lui, ceux-ci délivreraient leurs âmes par leur justice, dit le Seigneur, l’Éternel. 15Si je fais passer les bêtes mauvaises par le pays, et qu’elles le dépeuplent, et qu’il soit devenu une désolation en sorte que personne n’y passe à cause de ces bêtes, –16ces trois hommes seraient-ils au milieu de lui, je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, s’ils délivraient fils ou filles ! eux seuls seraient délivrés, et le pays sera une désolation. 17Ou, [si] je fais venir l’épée sur ce pays-là, et que je dise : Épée, passe par le pays ; et que je retranche du milieu de lui les hommes et les bêtes, –18ces trois hommes seraient-ils au milieu de lui, je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne délivreraient ni fils ni filles ! mais eux seuls seraient délivrés. 19Ou, [si] j’envoie la peste sur ce pays-là, et que je verse ma fureur sur lui en [faisant couler le] sang, pour retrancher du milieu de lui les hommes et les bêtes, –20Noé, Daniel et Job, seraient-ils au milieu de lui, je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, s’ils délivraient fils ou filles ! eux [seulement], par leur justice, délivreraient leurs âmes. 21Car ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Combien plus si j’envoie mes quatre jugements désastreux, l’épée, et la famine, et les bêtes mauvaises, et la peste, contre Jérusalem, pour en retrancher les hommes et les bêtes !

22Mais voici, il y aura en elle un reste réchappé de gens qui en sortiront, des fils et des filles ; voici, ils sortiront vers vous, et vous verrez leur voie et leurs actions, et vous vous consolerez du mal que j’ai fait venir sur Jérusalem, de tout ce que j’ai fait venir sur elle. 23Et ils vous consoleront, car vous verrez leur voie et leurs actions ; et vous saurez que ce n’est pas sans raison que j’ai fait tout ce que j’ai fait en elle, dit le Seigneur, l’Éternel.

Ézéchiel 15

1Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : 2Fils d’homme, le bois de la vigne, que vaut-il plus que tout [autre] bois, le sarment qui est parmi les arbres de la forêt ? 3En prendra-t-on du bois pour en faire quelque ouvrage, ou en prendra-t-on une cheville pour y suspendre quelque ustensile ? 4Voici, on le met au feu pour être consumé ; le feu en consume les deux bouts, et le milieu est brûlé. Serait-il propre à un ouvrage ? 5Voici, quand il était entier, on n’en a fait aucun ouvrage ; combien moins, quand le feu l’aura consumé et qu’il sera brûlé, en fera-t-on encore un ouvrage.

6C’est pourquoi, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt, que j’ai livré au feu pour être consumé, ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem, 7et je mettrai ma face contre eux : ils sortiront d’un feu, et un [autre] feu les consumera ; et vous saurez que je suis l’Éternel, quand j’aurai mis ma face contre eux. 8Et je ferai du pays une désolation, parce qu’ils ont commis le péchéa, dit le Seigneur, l’Éternel.

Notes

aailleurs : infidélité ; comp. 18. 24.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)