Les versets précédents (versets 1-11) dévoilaient l’hypocrisie d’Israël qui refusait de se repentir et allait malgré tout consulter Dieu en faisant semblant de s’intéresser à sa Parole. Au-delà de ce cas particulier, l’Éternel donna ensuite des principes généraux sur sa manière de juger. “Si un pays” (verset 13) : la “maison d’Israël” étant mise de côté et jugée, Dieu plaçait désormais tous les peuples au même niveau, sans préférencesActes 10. 34 ; Romains 2. 11 ; 1 Pierre 1. 17.
Le principe de base est celui-ci : tout pays dont les habitants pèchent contre Dieu et persévèrent dans le mal, est destiné à subir son jugement. Celui-ci est évoqué sous quatre formes différentes dans le domaine matériel :
Dans le domaine spirituel, ces quatre jugements ont aussi leur contrepartie :
Même la présence d’hommes justes comme Noé1 (qui avait sauvé sa famille) Genèse 6. 18, DanielDaniel 1. 8 ; 6. 62 et Job (qui avait intercédé pour ses amisJob 1. 1 ; 1. 8 ; 42. 8), n’empêcherait pas le jugement divin. De tels hommes sauveraient seulement leur propre vie (versets 14, 16, 18, 20). Jérémie avait déjà annoncé que l’intercession d’hommes de prière comme Moïse et Samuel ne serait plus efficaceJérémie 15. 1-4.
Si Dieu est prêt à juger tout pays qui le mérite (verset 13 a), à combien plus forte raison Jérusalem (versets 21-23) ! Cette ville avait une responsabilité particulière car elle était – et elle reste – le centre des pensées de Dieu à l’égard de son peuple terrestre et de toutes les nations (5. 5) Deutéronome 32. 8.
Les quelques réchappés de la destruction de Jérusalem (verset 22) ne seraient épargnés que pour témoigner du bien fondé du jugement (verset 23). Dieu ne juge pas de façon aveugle ou injuste. Ils pourraient alors “consoler” leurs frères exilés : le jugement de Dieu est en effet un fardeau pour celui qui aime le peuple de Dieu ; mais lorsqu’on voit combien le nom de Dieu a été déshonoré, on comprend le jugement exercé.
La Bible compare souvent Israël à une vigne, la vigne de Dieu3. Le peuple avait été pris d’Égypte et “planté” au pays promisPsaume 80. 9. L’Éternel avait soigné cette vigne avec amour, en multipliant ses soins à son égard, afin d’en obtenir des fruits. Mais, quelle déception ! elle n’avait pas porté de fruitsÉsaïe 5. 1-7.
Ézéchiel reprend cette comparaison à propos de Jérusalem (verset 6b). La vigne vaut surtout par ses fruits. Mais si elle n’en produit pas, elle devient totalement inutile, car son bois n’a aucune valeur pratique (versets 1-3). A peine sert-il à nourrir un feu éphémère ; que dire alors lorsqu’il a commencé à se consumer (versets 4, 5) !
Jérusalem n’avait pas porté de fruit pour Dieu. Ainsi les gens de Jérusalem avaient manqué le but de leur vie : vivre pour la gloire et la joie de Dieu. Voilà pourquoi l’armée babylonienne allait brûler la ville (versets 6-8) 2 Rois 25. 9. Au moment où Ézéchiel prononça ces paroles, Jérusalem avait déjà subi un jugement partiel (le feu avait “consumé les deux bouts”, verset 4), mais le jugement complet touchant “le milieu” était encore futur.
Rappelons-nous que le peuple de Dieu n’a aucune valeur propre. S’il ne produit aucun fruit, il a manqué sa mission. Dans la pensée de Dieu, tant l’Église que tout individu qui en fait partie sont laissés sur terre pour servir aux plans de Dieu et non pas simplement pour y mener une existence à leur gré.
Dans le N.T., Christ, le “Fils de l’homme”, reprend la parabole du cep qu’avait développé Ézéchiel, le “fils d’homme”. Pendant le rejet d’Israël, Jésus est lui-même “le vrai cep” Jean 15 : lui seul a porté le fruit le plus excellent pour Dieu, en le glorifiant pendant sa vie sur la terre. Maintenant, il continue à en produire à travers les vrais croyants qui ont été personnellement liés à lui (les “sarments”). Mais ceux qui se contentent d’une simple profession sans vie réelle, finiront aussi dans le feuJean 15. 6.
Voici quelques-uns des fruits que Dieu aimerait voir en nous :
La mention d’un contemporain d’Ézéchiel nous donne une instruction pratique : il n’est pas nécessaire d’attendre que nos frères soient morts pour reconnaître leur valeur !
Le nom de Daniel apparaît trois fois dans le livre d’Ézéchiel (14. 14, 20 ; 28. 3), sous une orthographe qui diffère légèrement dans le texte hébreu de celle employée dans le livre de Daniel et qui pourrait se lire “Danel”. Certains critiques ont pensé qu’il ne s’agissait pas du Daniel de la Bible, mais d’un Phénicien, nommé Danel, dont parlent des écrits ougarites de Ras Shamra. Il est dépeint comme un juge sage, défenseur des veuves et des orphelins. Pourtant il n’est pas besoin de faire appel à cet homme et tout laisse à penser que ce verset fait bien référence au Daniel biblique : (a) les différences d’orthographe pour un même personnage sont un phénomène fréquent et normal dans l’A.T. ; (b) Daniel était déjà un magistrat important à la cour de Nebucadnetsar, réputé pour sa conduite et sa sagesse (Daniel 1. 20) ; (c) comme les deux autres personnages bibliques cités, il a été sauvé de la mort (Daniel 2. 12).
Voici quelques végétaux qui, parmi d’autres, symbolisent dans la Bible le peuple d’Israël :