Les chapitres 36 à 39 du livre de l’Exode décrivent la construction du tabernacle, où Dieu a habité au milieu de son peuple. Nous avons considéré l’énumération des différentes parties et ustensiles du tabernacle, ainsi que les dimensions de la plupart d’entre eux, et la description des matériaux à utiliser. L’Éternel lui-même en a montré le modèle à Moïse, sur la montagne, et lui a dit à plusieurs reprises de s’y conformer avec soin. En aucun cas, il n’est fait appel aux pensées ou à l’intelligence de Moïse ou des fils d’Israël ; Dieu seul choisit ses serviteurs et leur donne les capacités nécessaires pour que le travail soit fait selon ce qu’il a commandé (31. 6-11), afin qu’il y ait un seul tabernacle.
De la même manière, le Seigneur Jésus a donné tous les dons nécessaires à l’édification de son corpsÉphésiens 4. 7-16, de telle sorte qu’il y ait effectivement “un seul corps” Éphésiens 4. 4, car l’Église est le Corps de ChristÉphésiens 1. 23.
Nous apprenons ainsi que l’unité du corps de Christ ou de l’Église1 Corinthiens 12. 12, 13 26, 27 ne peut être le résultat des efforts des chrétiens, mais qu’elle est réalisée dans l’obéissance aux directives que Dieu nous donne dans sa Parole et dans la puissance du Saint Esprit.
Nous voyons, dans ce chapitre, l’harmonie qui préside à l’exécution du travail, chacun étant à sa place et à son ouvrage. Betsaleël et Oholiab sont ici à la tête, selon la pensée de Dieu (35. 34). Les hommes intelligents dans le cœur desquels l’Éternel avait mis de la sagesse, les hommes sages qui travaillent à l’œuvre, recevaient sans nul doute l’enseignement de Betsaleël et d’Oholiab (35. 34).
Tout ce passage illustre l’exhortation faite aux chrétiens d’Éphèse, d’être “soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ” Éphésiens 5. 21, ainsi que la prière de l’apôtre Paul aux Thessaloniciens : “Or nous vous prions, frères, de connaître ceux qui travaillent parmi vous et sont à la tête parmi vous dans le Seigneur, et qui vous avertissent, et de les estimer très haut en amour à cause de leur œuvre” 1 Thessaloniciens 5. 12.
Nous pouvons donc penser que tous ces hommes intelligents et sages avaient conscience de travailler pour l’Éternel. “Leur cœur” (et c’est le seul motif d’une activité utile devant Dieu) les “porta à s’approcher de l’œuvre pour la faire”. Ils étaient ainsi les administrateurs de “l’offrande que les fils d’Israël avaient apportée pour l’œuvre du service du lieu saint”, et qui appartenait à l’Éternel. Combien sont grands les privilèges et les responsabilités des serviteurs de Dieu !
L’ordre dans lequel le tabernacle est construit n’est pas le même que celui de sa description. Les dix tapis sont mentionnés en premier lieu.
Nous avons vu qu’ils étaient réunis en deux ensembles de cinq, par deux fois cinquante ganses, jointes par des agrafes d’or. Ces dix tapis se voyaient de l’intérieur du tabernacle proprement dit. Ils couvraient donc le lieu très saint (où était l’arche) et le lieu saint (où étaient la table des pains, le chandelier et l’autel d’or). Les parois du sanctuaire étaient constituées par des ais recouverts d’or, dressés sur leurs bases d’argent.
Ainsi, tout, dans le sanctuaire, est une figure des gloires et de la grâce de Christ, dans sa divinité et son humanité sans tache.
Soulignons enfin que cette tente, bien que constituée de deux fois cinq tapis, est “un seul tabernacle”. Si nous considérons ces tapis comme représentant aussi les croyants vus en Christ, nous pouvons peut-être discerner, dans cet assemblage, “ceux qui étaient loin”, les Gentils, et “ceux qui étaient près”, les Juifs, qui ont également entendu la “bonne nouvelle de la paix” Éphésiens 2. 11-22.
Les tapis de poil de chèvre sont décrits ensuite, et l’accent est mis, ici aussi, sur l’unité de la tente ainsi constituée. Les agrafes d’airain qui joignent les ensembles de cinq et de six tapis, nous rappellent que la réconciliation de ces deux parties, en un seul corps, à Dieu, a été accomplie par la croixÉphésiens 2. 15, 16, tandis que les agrafes d’or dans les ganses de bleu, mettent en évidence le caractère divin et céleste de celui qui nous unit.
La couverture de peaux de béliers teintes en rouge, et la couverture de peaux de taissons, sont mentionnées à leur tour, rappelant le dévouement de Christ jusqu’à la mort et sa parfaite séparation du mal qui l’environnait dans le monde.
Nous trouvons ensuite les ais, leurs bases et leurs traverses. Nous avions remarqué qu’ils nous offrent une figure de l’administration de toutes choses, par Christ, sur la base de la rédemption, et qu’ils représentent aussi les rachetés établis sur cette même base. Puissions-nous tous entendre l’exhortation de l’apôtre Paul : “Demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés” Philippiens 4. 1.
Avec le voile, séparant le lieu saint du lieu très saint, porté par ses quatre piliers plaqués d’or, et le rideau de l’entrée de la tente, sur ses cinq piliers aux bases d’airain, l’ensemble du tabernacle est achevé.
Tous ces ouvrages sont faits par l’ensemble des hommes intelligents, sans qu’aucun d’entre eux ne soit mis en avant.
Nous relevons plus de trente fois les expressions : “on fit, on joignit, on plaqua…” C’est là, sans doute, une illustration de ce qu’est “avoir une même pensée, un même amour, un même sentiment, pensant à une seule et même chose” Philippiens 2. 2.