L’autel d’airain est appelé ici “l’autel de l’holocauste”, nom qui ne lui est pas donné au chapitre 27, où il est introduit comme “l’autel de bois de sittim”.
Ce dernier nom met en avant la Personne de Christ qui, dans son humanité parfaite (le bois de sittim), pouvait seul porter “le châtiment de notre paix” Ésaïe 53. 5 (le placage d’airain).
L’holocauste représente le sacrifice de Christ qui, “par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache” Hébreux 9. 14.
C’est le sacrifice qui fait propitiation pour celui qui le présenteLévitique 1. 3-4, c’est “un sacrifice par feu, une odeur agréable devant l’Éternel” Lévitique 1. 9 ; Éphésiens 5. 2.
Ce qui est devant nous ici est donc le sacrifice offert, plutôt que l’offrande alors à venir.
Elle a une place à part parmi les objets faits par Betsaleël. Nous avons remarqué (30. 17-21), qu’elle fait partie des moyens par lesquels le sacrificateur s’approche de Dieu (chapitre 30), et non de ce par quoi Dieu se manifeste (chapitre 25 à 27).
Dans le livre des Nombres, les fils de Kéhath portaient ce qui, symboliquement, manifestait Dieu en Christ, depuis l’arche et le propitiatoire, jusqu’à l’autel de l’holocausteNombres 4. 5-15. Chose remarquable, la cuve, bien que faite par Betsaleël, n’est pas mentionnée dans la charge des Kéhatites. C’est parce qu’elle n’est pas pour la manifestation de Dieu, mais pour la purification des sacrificateurs.
Mais elle n’est pas mentionnée non plus dans les charges confiées aux Guershonites et aux Merarites ; nous ne savons pas qui la portait. Sans doute devons-nous apprendre que “les choses cachées sont à l’Éternel” Deutéronome 29. 28. “Maintenant je connais en partie, mais alors (quand ce qui est parfait sera venu), je connaîtrai à fond, comme aussi j’ai été connu” 1 Corinthiens 13. 10-12.
Une précision nous est donnée ici quant à l’origine de l’airain employé par Betsaleël pour faire la cuve et son soubassement ; il provenait des miroirs des femmes qui s’attroupaient à l’entrée de la tente d’assignation. Elles faisaient donc partie de “tous ceux qui cherchaient l’Éternel” (33. 7) et sortaient vers lui.
Cela nous éclaire quant à leur état moral : leur parure n’était pas dans des cheveux tressés et de beaux vêtements. Leurs miroirs, de ce fait, devenaient inutiles, car ils ne pouvaient refléter que leur condition naturelle et non “l’homme caché du cœur”, parure des “saintes femmes qui espéraient en Dieu” 1 Pierre 3. 3-5 ; 1 Timothée 2. 9, 10.
Nous arrivons maintenant au parvis, à ses piliers et à ses bases.
Il s’agit de la clôture du tabernacle, de ce qui sépare le lieu de l’habitation de l’Éternel, du désert ou du monde qui l’entoure. Nous avons examiné, au chapitre 27, la composition du parvis, de ses tentures, de ses piliers et de ses bases.
Les dimensions et les matériaux sont soigneusement rappelés, mais le rideau de la porte du parvis est décrit à part, avec ses piliers et leurs bases, et leurs accessoires. Le voile et l’entrée de la tente (36. 37-38) avaient été faits par “des hommes intelligents”, enseignés sans doute par Betsaleël et Oholiab (35. 34).
Pour la porte du parvis, Betsaleël seul est nommé. La raison en est peut-être qu’elle représente le Seigneur Jésus, vraie porte de la grâceJean 10. 9, largement ouverte à quiconque reçoit le témoignage rendu à Christ par la parole et le Saint EspritJean 3. 3-7, 16-18.
Dieu tient toujours compte de ce que les siens font et donnent pour sa maison. N’oublions pas, pourtant, que ce n’est que par sa grâce agissant dans nos cœurs, que nous pouvons faire quelque chose pour lui. “Nous sommes son ouvrage, ayant été créés pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles” Éphésiens 2. 10.
Le tabernacle est nommé ici explicitement “le tabernacle du témoignage” ; c’est là et par ce moyen que Dieu se révélait à son peuple, et demeurait au milieu de lui.
Cet inventaire mentionne spécialement les poids des trois métaux employés dans la construction du tabernacle1.
L’or représente, nous l’avons déjà vu, la justice de Dieu révélée à l’intérieur du sanctuaire, comme un des caractères de sa gloire, tandis que l’airain parle de sa justice en jugement, à l’extérieur du sanctuaire. L’argent occupe ici une grande place ; cela est en conformité avec le caractère du livre de l’Exode, car il représente la rédemption. C’est ce que nous avons considéré (30. 11-16) au sujet de la rançon que les fils d’Israël devaient donner “pour faire propitiation pour leurs âmes”.
Cent talents (soit trois cent mille sicles), ont servi à fondre les bases d’argent du lieu saint et du voile : le “tabernacle du témoignage” a pour fondement l’œuvre rédemptrice de Christ à la croix. Avec le reste de cet argent, mille sept cent soixante quinze sicles, on fit les crochets des piliers du parvis, le plaqué de leurs chapiteaux et leurs baguettes d’attache. Ainsi, le prix de la rédemption était la base et le soutien des tentures du parvis, qui séparaient du monde le service du sanctuaire de Dieu.
Les bases d’airain qui assuraient la stabilité des piliers représentaient le jugement de celui qui ne peut supporter le péché ; tandis que la grâce en rédemption, manifestée dans ce qui soutenait les tentures, brillait dans les chapiteaux et les baguettes, en ornement de toute l’œuvre. Les deux choses s’unissent en Christ et dans sa mort expiatoire.
La fin du chapitre rappelle l’usage fait de l’airain dans la construction du tabernacle.
A titre indicatif, nous donnons ici les poids des métaux employés au tabernacle, selon les données ci-après :
1 talent correspond donc à 3000 sicles, soit : 43, 5 kg
29 talents et 730 sicles d’or font : 1272, 08 kg
100 talents et 1775 sicles d’argent font : 4767, 03 kg
70 talents et 2400 sicles d’airain font : 3079, 80 kg.