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Dans les quatorze premiers versets de ce long chapitre, l’Éternel promet de grandes bénédictions individuelles et collectives. Les conditions requises sont l’écoute de la voix de Dieu et l’obéissance à ses commandements (versets 1, 2). Les cinquante-quatre versets suivants contiennent l’énoncé d’une longue suite de maux et de désastres en cas de désobéissance. Combien cela est significatif et humiliant !
“Si tu écoutes…” telle est la condition pour que les bénédictions s’étendent à tous les aspects de la vie et à tous les domaines de l’activité. Israël était un peuple “terrestre” de sorte que les bénédictions reçues étaient liées à la vie sur cette terre. Les richesses et la gloire étaient un signe de l’approbation de Dieu. Les deux domaines où la faveur de Dieu était promise, la ville et la campagne, correspondent à la vie sociale et à la vie active. Dans chaque situation, l’Israélite devait demeurer fidèle à son Dieu pour recevoir sa bénédiction.
Pour l’Église, le peuple de Dieu constitué des croyants de la période actuelle, les choses sont différentes. C’est un peuple “céleste”, et ses bénédictions sont “spirituelles, dans les lieux célestes, en Christ” Éphésiens 1. 3. Sur la terre, il y a les épreuvesJean 16. 33, mais la promesse de Jésus demeure : “Je suis avec vous tous les jours” Matthieu 28. 20.
Les bénédictions “dans la ville” font penser à nos relations avec les frères et sœurs dans l’église locale, aux joies goûtées ensemble dans l’estime réciproque, dans un amour sans hypocrisie et en l’absence de toute médisance. “Vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu” Éphésiens 2. 19-21.
“Dans la campagne”, c’est le champ du Maître, et son amour nous y conduit. Il y a des peines, mais aussi des joies, de la fatigue, mais aussi le plaisir de voir du fruit pour le Seigneur. La grâce de Dieu accorde au serviteur la patience nécessaire pour continuer son service, à l’image du laboureur qui attend la pluie qui fera germer ses semencesJacques 5. 7. Il sait cependant qu’il ne peut rien par lui-même, car tout vient de Dieu1 Corinthiens 3. 7.
Tout ce que peut désirer l’être humain est promis à l’Israélite fidèle : famille prospère, richesse, victoire sur les ennemis, position élevée. Tout sera donné par l’Éternel : il t’établira… il t’ouvrira son bon trésor… il te mettra à la tête. La condition requise est l’obéissance à la parole de Dieu, sans en dévier d’un côté ou d’un autre (verset 14). Dans le cours de l’histoire d’Israël, quelques fidèles ont éprouvé la vérité de ces promesses ; l’ensemble du peuple en a même bénéficié pour un temps1 Rois 4. 20-5. 5. Elles ne seront réalisées parfaitement que sous le règne futur de ChristÉsaïe 60.
L’expression “en entrant… en sortant” (verset 6), fréquente dans l’A.T., correspond à “aller et venir” dans notre langage courant, mais elle dit davantage au croyant :
La pauvreté, l’esclavage et la souffrance seraient les conséquences inévitables de la désobéissance. Moïse annonce ici une série de maux terribles : stérilité du sol, des troupeaux et des personnes (versets 17-20), maladies et calamités naturelles (versets 21-24), enfin asservissement aux autres peuples dans la plus totale humiliation (versets 25-37). Les rebelles perdront le bien-être, la santé, la paix, et même la possession de leur pays.
Israël a passé par ces épreuves au cours de diverses périodes. Le plan de Dieu pour son peuple ne pouvait être réalisé qu’à la condition qu’il serve son Dieu avec joie et de tout son cœur, profitant de l’abondance du pays (verset 47). Mais il n’a pas été fidèle ; aussi, avec des hauts et des bas, son histoire a été marquée par une décadence progressive jusqu’aux terribles angoisses des sièges qu’il a endurés (comparer les versets 54-57 à 2 Rois 6. 29). Outre la honte de ne pouvoir jouir du fruit de son propre travail et de voir ses enfants réduits à l’esclavage (versets 38-42), Israël a été dominé par les peuples étrangers alors que lui-même était de plus en plus abaissé (versets 43, 44).
Les plus sinistres menaces se sont réalisées lors des invasions successives des nations ennemies, depuis les Assyriens jusqu’aux Romains. À plusieurs reprises, la description donnée par ces versets s’est confirmée : le pays a été détruit et ses habitants ont été dispersés.
Ce chapitre n’est pas une prophétie, mais il se présente comme une menace qui aurait dû servir d’avertissement. De nombreuses prophéties annoncent, pour ce peuple, des calamités comme conséquence de sa désobéissance, mais elles mentionnent aussi le relèvement final d’Israël. Ce n’est pas le cas dans notre chapitre.
Les croyants de la période actuelle ne sont pas sous la menace d’une malédiction. Ils sont “fils de Dieu par la foi” Galates 3. 26, enfants d’un Dieu d’amour dont la justice a été satisfaite par l’œuvre de Jésus à la croix. Mais notre responsabilité demeure ; nous sommes tenus de marcher dans un chemin de dépendance et de fidélité comme réponse d’amour à notre Père, sinon des conséquences fâcheuses nous feront connaître sa discipline pour notre instruction. “Ne soyez pas séduits… ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera” Galates 6. 7. Même si elle a un fruit paisible pour but, cette discipline paternelle reste un sujet de tristesse pour le présent, et non de joieHébreux 12. 11. Que cette pensée conduise chaque croyant à rechercher la volonté de Dieu pour la faire, non afin d’obtenir la bénédiction, mais parce qu’elle lui est déjà donnée en Jésus Christ !