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Actes des Apôtres
Sondez les Écritures - 1re année

Actes 26. 1-23

Paul à Césarée

6. Témoignage de Paul devant Agrippa

Agrippa a demandé d’entendre Paul. L’apôtre est prêt à donner les raisons de son espérance. Son attitude illustre ce que Pierre nous enseigne : “Soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous” 1 Pierre 3. 15. Le mot “crainte” implique à la fois le respect envers celui qui pose une question et l’attitude d’humilité que nous devons avoir devant notre DieuÉsaïe 8. 13. Paul ne relève donc pas les fautes des autorités, contrairement à ce qu’un avocat aurait fait. Il fonde son argumentation sur des choses connues d’Agrippa et vécues par lui.

Un heureux témoin : versets 1-3

“Il t’est permis de parler pour toi”. Par ces mots, Agrippa accorde à Paul une faveur qu’il n’avait jamais obtenue auparavant. L’apôtre accepte l’invitation à défendre sa cause et salue respectueusement le roi par un geste de la main. Il ne craint pas Agrippa mais respecte son autorité puisqu’elle est instituée par DieuRomains 13. 1-7. Sachant Agrippa expert dans les coutumes religieuses juives, Paul le met à l’aise en soulignant sa capacité de comprendre ce qu’il va dire. Il réclame son attention jusqu’au bout, sachant par expérience qu’il peut être interrompu à tout moment (22. 22 ; 23. 7 ; 24. 25).

Sa vie avant d’être converti : versets 4-11

Dans un grec élégant et bien adapté à un auditoire « distingué », l’apôtre rappelle quelle a été sa conduite parmi son peuple. Il était connu de ses compatriotes comme pharisien zélé, tant dans son pays natal qu’à Jérusalem.

Paul parle ensuite de son espérance. Elle implique la résurrection du Messie. Il n’est coupable d’aucune « innovation » dans ce domaine puisque Dieu avait fait cette promesse aux pères en affirmant à Abraham que sa postérité deviendrait une source de bénédiction universelle. Paul est aussi en accord avec Moïse et les prophètes car ils ont tous annoncé la même espérance (verset 23). Cette espérance n’est pas incongrue, puisque les douze tribus attendent son accomplissement. Le point capital, souligne Paul, est que cette promesse s’est réalisée. Pour ce seul fait il est mis en accusation, et cela par des Juifs !

Paul ne cache rien car Dieu nous veut transparents. Il continue en confessant son fanatisme pendant une période tragique de sa vie. Il n’a jamais hésité à rappeler ce qu’il était avant sa conversion, même devant les grands personnages de ce monde. Il s’accuse lui-même plutôt que d’accuser autrui.

Paul rappelle qu’il n’hésitait pas à utiliser tous les moyens à sa disposition pour lutter contre les disciples de Jésus, allant même jusqu’à les traquer à l’étranger. Il croyait bien faire mais reconnaît que ses actes étaient uniquement dirigés par ses propres pensées. C’est exactement la base de toute religion humaine. Elle ne contient que ce que l’homme pense de lui-même, de Dieu, du péché, du salut, des Écritures.

Le rappel de ces faits devait être très pénible pour l’apôtre, mais il était un exemple vivant d’un homme totalement transformé par la puissance de Dieu. Par lui-même l’homme est incapable de se réformer, de s’améliorerRomains 3. 9-20. Mais ce que l’homme ne peut faire dans son incapacité totale, Dieu l’accomplit.

Rencontre avec Jésus : versets 12-18

Dans sa hâte à atteindre Damas pour persécuter les chrétiens, Paul n’hésitait pas à voyager en pleine chaleur du jour. Il n’a été pour rien dans sa rencontre avec Jésus. Elle s’est faite inopinément sur le chemin de Damas, à midi, au vu de tous ceux qui l’accompagnaient. Jésus s’est soudainement révélé à lui et Paul a été bouleversé dans tout son être. Il avait la preuve de la réalité de la résurrection de Jésus Christ car le Seigneur s’était révélé en personne. Paul n’était pas forcé d’obéir mais a compris que s’il regimbait contre les aiguillons qui l’obligeaient comme un bœuf à changer de direction, il ne ferait que se blesser davantage. L’apôtre souligne qu’il ne peut s’agir d’une hallucination. Ceux qui l’accompagnaient peuvent en témoigner, ayant été terrassés comme lui.

Comme Paul l’a fait, il est important, dans notre témoignage, de ne pas cacher l’état où Dieu nous a trouvés par grâce, car cela enlève tout propre mérite et exalte la grâce.

Le caractère sous lequel Dieu se révèle à un homme pour la première fois indique souvent l’orientation qu’il veut donner à sa vie entière. Paul en est un exemple frappant. Sa conversion est le symbole de son ministère apostolique. Il sera marqué essentiellement par deux révélations qui ont accompagné sa conversion :

  • Jésus est Seigneur ;
  • Les chrétiens sont le corps de Christ.

Le Seigneur a donné à Paul la raison de son salut et l’objet de sa mission : un message de liberté, d’affranchissement du péché, de pardon.

Après de telles révélations, Paul pouvait-il désobéir à la vision venue du ciel ? Il avait commencé son voyage à Damas comme envoyé des principaux sacrificateurs, il quitte cette ville comme envoyé (apôtre) du Christ.

La juste cause d’un homme changé : versets 19-23

En parlant de sa mission, Paul résume avec une concision admirable l’œuvre de salut et de régénération nécessaire à tout pécheur : conviction de péché, repentance, justification, sanctification. Le moyen pour y parvenir est unique : la foi en Jésus Christ.

Paul ajoute qu’il a été obéissant et a propagé l’évangile dans de nombreux endroits, en commençant à Damas, le lieu de sa conversion, puis à Jérusalem, là où il avait étudié et en Judée parmi son peuple, enfin chez les païens. A tous, il a annoncé le même message : se repentir et se tourner vers Dieu en faisant des œuvres qui prouvent l’authenticité de leur repentanceLuc 3. 8.

L’apôtre termine en démontrant que l’espérance d’Israël est le Christ. Il ne dit rien de plus que ce que les prophètes ont toujours annoncé, savoir que le Christ devait souffrir et mourir, et que, ressuscité le premier d’entre les morts, il apporterait la lumière non seulement aux Juifs, mais aussi aux païens.

Pendant cette audience, Paul a su profiter de l’occasion pour changer sa défense en un témoignage qui invite à la foi. Le but de l’apôtre n’était pas de se justifier mais d’amener son auditoire à obéir à Christ2 Corinthiens 10. 4-9. Les paroles de Jésus ont résonné dans la salle. Paul savait que seule la Parole de Dieu peut pénétrer dans l’être intérieur et discerner les pensées et les intentions du cœurHébreux 4. 12, 13.

Carte du voyage de Paul à Rome
Le voyage de Paul à Rome
Actes 23. 31 – 28. 15

Actes 26

1Et Agrippa dit à Paul : Il t’est permis de parler pour toi. Alors Paul, ayant étendu la main, prononça son apologie : 2Je m’estime heureux, roi Agrippa, de ce que, au sujet de toutes les choses dont je suis accusé par les Juifs, je dois faire mon apologie aujourd’hui devant toi, 3surtout parce que tu es au fait de toutes les coutumes et questions qui [existent] parmi les Juifs ; c’est pourquoi je te prie de m’écouter avec patience. 4Ma manière de vivre donc dès ma jeunesse, telle qu’elle a été dès le commencement au milieu de ma nation à Jérusalem, tous les Juifs la connaissent, 5m’ayant connu depuis le commencement, s’ils veulent en rendre témoignage, [et sachant] que, selon la secte la plus exacte de notre culte, j’ai vécu pharisien. 6Et maintenant je comparais en jugement pour l’espérance de la promesse faite par Dieu à nos pères, 7à laquelle nos douze tribus, en servant [Dieu] sans relâche nuit et jour, espèrent parvenir ; et c’est pour cette espérance, ô roi, que je suis accusé par les Juifs. 8Pourquoi, parmi vous, juge-t-on incroyable que Dieu ressuscite des morts ? 9Pour moi donc, j’aia pensé en moi-même qu’il fallait faire beaucoup contre le nom de Jésus le Nazaréen : 10ce que j’ai fait aussi dans Jérusalem ; et j’ai enfermé dans les prisons plusieurs des saints, après en avoir reçu le pouvoir des principaux sacrificateurs ; et quand on les faisait mourir, j’y donnais ma voix ; 11et souvent, dans toutes les synagogues, en les punissant, je les contraignais de blasphémer ; et transporté de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères. 12Et comme j’allais aussi à Damas pour cela, avec pouvoir et commission de la part des principaux sacrificateurs, 13en chemin, en plein midi, je vis, ô roi, une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil, laquelle resplendit du ciel autour de moi et de ceux qui étaient en chemin avec moi. 14Et comme nous étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons. 15Et moi je dis : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. 16Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds : car je te suis apparu afin de te désigner pour serviteurb et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour [la révélation] desquelles je t’apparaîtrai, 17en te retirant du milieu du peuple et des nations vers lesquellesc moi je t’envoie18pour ouvrir leurs yeux, pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés et une partd avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en moi. 19Ainsi, ô roi Agrippa, je n’ai pas été désobéissant à la vision céleste ; 20mais j’ai annoncé premièrement à ceux de Damas, et à Jérusalem, et à tout le pays de la Judée, et aux nations, de se repentir et de se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres convenables à la repentance. 21À cause de cela les Juifs, m’ayant pris dans le temple, cherchaient à me tuer. 22Ayant donc reçu le secours qui vient de Dieu, me voici debout jusqu’à ce jour, rendant témoignage aux petits et aux grands, ne disant rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont annoncé devoir arriver, 23 [savoir] qu’il fallait que le Christ soit soumis aux souffrances, et que, le premier par [la] résurrection des mortse il devait annoncer la lumière et au peuple et aux nations.

Notes

aou : Il est vrai que moi [aussi] j’ai.
bserviteur qui a un service spécial.
cou : lesquels, Juifs et nations ; voir v. 20.
dou : lot, comme Colossiens 1. 12.
elitt. : de morts.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)